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En Corrèze, un tribunal va devoir trancher dans un dossier opposant un maire à un de ses conseillers

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Alors que l’agressivité à l’encontre des édiles est régulièrement mise en avant, surtout depuis la crise sanitaire, le tribunal correctionnel de Brive est saisi d’un dossier peu banal, examiné mardi 3 septembre 2024.

Maire de Saint-Robert, 300 habitants, à l’ouest de la Corrèze, Claude Achard estime avoir été menacé par un autre élu, Christophe Mesmin.

Simple querelle ou réelle intimidation ?

Deux versions s’opposent : le premier parle d’une "menace réelle", "à la fois politique et physique", avec un "risque de violence volontaire".

Le second évoque une simple "querelle d’élus", son avocat estimant que la véritable finalité de la procédure, "c’est de se débarrasser d’un opposant encombrant".

Tout s’est joué dans la soirée du 14 juillet 2023, lors d’un marché festif. Claude Achard, élu maire suite au décès de Philippe Hampikian, en septembre 2022, est sur le pont pour veiller à la bonne application d’un arrêté municipal sur l’arrêt de la sono et de la buvette à minuit pile. 

"Tu commences à nous casser les c… ", aurait alors enchaîné Christophe Mesmin, estimant que cet arrêté avait été pris sans consultation du conseil.

Sur la place du village, les deux hommes sont face à face et le ton monte. Des témoins tentent d’intervenir, avant d’être stoppés par Christophe Mesmin : "Dégage, ça ne te regarde pas".

C’est ensuite qu’il aurait prononcé à l’attention du maire : "Tu ne finiras pas ton mandat. Il y aura des représailles".

La défense plaide la relaxe

La défense a une autre version : " Peut-être que tu ne finiras pas ton mandat", sous-entendant une possible série de démissions pour provoquer une municipale partielle. En creux, on comprend que le prévenu, ancien deuxième adjoint de Philippe Hampikian, a mal vécu l'accession de Claude Achard au mandat de maire.

"Un sentiment de colère transparaît", a estimé le parquet, qui a requis une amende de 500 euros à l’encontre de Christophe Mesmin. " La démocratie doit s’exercer dans la sérénité".

" Tout le monde est d’accord sur la nécessité de protéger les élus, a contre-attaqué la défense. Mais mon client n’a pas à être sacrifié sur l’autel de la République au prétexte d’un litige politique."

Face à "un dossier qui ne tient pas", l’avocat du prévenu a plaidé la relaxe. Le délibéré sera rendu le 1er octobre 2024.

Charte. Notre charte concernant les comptes rendus d'audience stipule que l’identité de la personne condamnée est publiée dans son intégralité à partir d’un an de prison ferme avec mandat de dépôt, ou de deux ans sans mandat de dépôt. Mais, dans un souci de transparence vis-à-vis de nos lecteurs, et afin de ne pas donner le sentiment que tel ou tel serait protégé en raison de sa fonction, il apparaît nécessaire de s’affranchir de cette règle en matière de publication d’identité, dès lors qu’une personnalité publique est mise en cause.

Éric Porte