"Il n’y a pas de recette magique et cela ne se fait pas d’un claquement de doigts" : comment réussir son année scolaire ?
Ce lundi matin, tous les enfants n’ont pas sauté du lit dès la première sonnerie du réveil retentie. Si pour certains, c’était la joie de retourner en classe et de retrouver les copains qui primait, chez d’autres pointait déjà la nostalgie de ces semaines d’été aux rythmes plus relâchés. Et peut-être aussi l’appréhension de l’année qui s’annonce. Pour eux, et pour les autres, nous avons recensé quelques conseils pour aborder sereinement leur scolarité. « Il n’y a pas de recette magique et cela ne se fait pas d’un claquement de doigts, avertit Jeanne Siaud-Facchin, psychothérapeute. Cela se fait par petites touches, par essais et erreurs ».
Le plaisir d'apprendre plus que les résultatsLa première chose à faire, c’est de veiller à la manière dont on présente l’école à nos enfants. « Souvent, les parents projettent sur leurs enfants leur propre parcours scolaire, les difficultés qu’ils ont pu rencontrer, et cela génère un stress, constate Jeanne Siaud-Facchin. Alors que l’école, cela peut aussi être l’ouverture vers de nouvelles perspectives, de nouvelles découvertes… » L’objectif est donc de parvenir à leur donner le plaisir des apprentissages, mais aussi l’envie.
« Il faut encourager les parents à cultiver le bonheur d’apprendre plutôt que la course aux résultats, qui est le premier piège de la motivation. Il n’y a pas d’accompagnement sans bienveillance, et sans restauration de la confiance »
Un apprentissage qui ne se fera parfois pas sans échec. « La difficulté, c’est normal, cela fait partie du parcours scolaire. Sinon, on ne peut pas apprendre, rappelle Jeanne Siaud-Facchin. Et puis c’est ce qui fait l’intérêt de l’école car s’il n’y a pas de défi, ce n’est pas drôle ».
Trouver la motivation pour les devoirsAprès des journées d’école souvent chargées, les enfants manquent parfois d’entrain à l’heure de se lancer dans les devoirs. Pour les encourager, la psychothérapeute conseille de commencer par les choses les plus faciles. « L’enfant peut y trouver du plaisir et cela renforce positivement ce qu’il a fait de bien. Le sentiment de compétence est très important », souligne-t-elle. Cela génère également de l’endorphine, qui le motivera pour aborder ensuite les choses les plus compliquées.
Pour la méthode, « même si chacun a son mode personnel d’apprentissage », Sylvie Bos propose une solution. « Il faut prendre le temps, le soir même, de reprendre son cours, et de le relire pour le comprendre, explique-t-elle. Une fois qu’il est compris, il faut le mémoriser et, ensuite seulement, faire les exercices, cahier fermé ».
Les écrans, une question d’équilibreArrivés en force dans le quotidien des enfants et des ados ces dernières années, les écrans peuvent parfois poser problème.
« Tout dépend de ce que l’on y fait dessus car il y a beaucoup de façons d’être sur un écran. Aujourd’hui, cela fait partie des loisirs de l’enfant et de l’adolescent donc il ne s’agit pas de les interdire. Mais comme tout, c’est une question d’équilibre ».
Sylvie Bos rappelle par exemple que « beaucoup d’élèves utilisent internet pour reprendre les cours qu’ils n’ont pas compris durant la journée. Cela peut être un puissant vecteur d’enseignement ». Pour les deux spécialistes, il est important d’accompagner les enfants pour gérer leur utilisation des écrans. On peut discuter avec l’enfant, lui proposer un minuteur pour l’aider à gérer son temps, ou encore l’associer à l’établissement de règles. « Si on peut trouver un compromis, c’est toujours mieux que d’imposer, note la psychothérapeute+. On peut lui demander : “pour toi, il faudrait combien de temps??”, et ensuite, on négocie ».
Pas de trêve du sommeilDe 10 à 13 heures pour les maternelles, de 9 à 11 heures pour les 6-12 ans, et de 8 à 10 heures pour les collégiens et les lycéens : telles sont les recommandations du ministère de l’Éducation nationale concernant le sommeil des enfants. Outre les problèmes de santé qu’il peut générer, le manque de sommeil peut aussi interférer avec la réussite scolaire. « Souvent, un enfant qui n’a pas assez dormi est un enfant qui va avoir du mal à gérer sa frustration », rappelle Juliette Moudoulaud, consultante en sommeil.
Des horaires qu’il faut essayer de respecter la semaine, mais aussi le week-end. « C’est vraiment une erreur de coucher les enfants plus tard le week-end et de les faire se lever plus tard. Le délai est trop court pour se décaler. Il faut conserver le même rythme », note la spécialiste. Pour faciliter l’endormissement, un rituel peut être bénéfique, pour « son côté structurant qui aide à l’endormissement ».
Les activités : oui… mais pas tropIl n’y a pas que l’école dans la vie et les activités extrascolaires y tiennent aussi toute leur place. Sport, musique, dessin… Attention à ne pas surcharger l’emploi du temps. « Il faut être attentif au fait que les enfants aient du vrai temps libre, pour rêver, traîner, car très vite, ils se retrouvent avec un emploi du temps de ministre, prévient Jeanne Siaud-Facchin. Notre cerveau a parfois besoin de ne rien faire, pour se régénérer ».
À lire. « Mais qu’est ce qui l’empêche de réussir », ouvrage de Jeanne Siaud-Facchin, paru chez Odile Jacob?; « N’oubliez pas votre cerveau… et éduquez celui de vos enfants », de Sylvie Bos, en vente sur son site internet : accompagnateurpedagogique.com
Maxime Escot