Digérer la retraite de Maituku et faire naître de nouveaux leaders : un défi pour Aurillac
Il a marqué l’histoire du club. Il sera toujours un peu présent, sûrement, lui qui était d’ailleurs la tête de pont pour présenter le nouveau maillot du Stade. Mais sportivement, comment gérer l’après-Maituku, leader, vice-capitaine, et véritable figure cantalienne??
Aurillac a bien essayé de le convaincre de rempiler« Déjà, c'était difficile à anticiper car on voulait le garder. On voulait qu’il fasse un an de plus, et le président avait aussi fait une proposition. On voulait clairement qu’il reste. Même si on savait très bien qu’il n’aurait pas fait 25 matches dans la saison », relate Roméo Gontinéac.
« Pour moi, et pour le staff, il était important. Un joueur respecté qui amenait notre discours auprès du groupe. Il faisait partie de ces leaders naturels. Il ne parlait pas beaucoup mais c’était toujours net, clair, direct. Et puis le plus souvent il s’exprimait par les actions sur le terrain ».
Un peu orphelin de son 3e ligne emblématique, le staff a néanmoins toujours des leaders, Didier Tison le capitaine en tête. Mais un groupe a besoin de plusieurs capitaines de route, modèles et relais du staff. Dans un club à l’effectif régulièrement rajeuni, cette question ne peut être ignorée.
Capitaine et leader du groupe cantalien, Didier Tison aura aussi besoin d'être secondé dans ce rôle, lui qui pouvait auparavant s'appuyer sur l'expérience de Maituku.
Être un leader dépasse le cadre du terrain« Déjà, on est dans l’obligation de former des leaders de jeu. Par leurs postes. Et on est attentifs, observateurs. On essaie toujours de former des leaders. On encourage certains joueurs. Peut-être qu’on se trompe parfois, parce que ce n’est pas la vocation de tout le monde. Mais dans tous les exercices qu’on fait, dans les jeux, les entraînements, la vidéo, on voit comment on peut s’appuyer sur les joueurs. Et il faut que ce soit naturel, qu’ils nous correspondent et qu’ils soient acceptés par le groupe », poursuit Roméo Gontinéac, pour qui cette notion de leader dépasse la question du temps de jeu.
« C’est dans la prise de parole, dans les attitudes. Et aussi quand tu ne joues pas. Les vrais leaders, ce sont ceux qui savent être derrière le groupe, même en tribunes et se montrer fidèles à leurs couleurs. Latu était capable de le faire. Un leader ce n’est pas celui qui regarde ses chaussettes quand il ne joue pas », poursuit l’entraîneur.
Jean-Paul Cohade