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Август
2024

Rentrée scolaire: quand la mairie fournit une partie du cartable

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A Marseille, pour la deuxième rentrée scolaire consécutive, chacun des 90.000 élèves de maternelle et de primaire - y compris ceux du privé cette année - va recevoir un kit comprenant quelques fournitures de base, ainsi qu'une gourde et un tablier pour les plus petits.

L'objectif ? "Tendre vers (la) gratuité de l'école", explique à l'AFP Pierre Huguet, adjoint à l'éducation du maire divers gauche de Marseille Benoît Payan.

Pour les familles, une rentrée coûte en moyenne 236 euros au premier degré, d'après une enquête de la Confédération syndicale des familles. Ces kits gratuits, s'ils doivent parfois être complétés en magasin, peuvent permettre d'alléger un peu l'ardoise.

"Pour l'aspect financier, c'est hyper appréciable", confirme Céline Guillaud, une habitante de Marseille. "Pour mon fils, en maternelle, on n'a rien eu à acheter."

À Lille, mairie socialiste, la gratuité des fournitures pour les enfants des écoles élémentaires publiques existe depuis quatre ans et représente un budget total de 815.000 euros pour la rentrée 2024.
"50 euros" d'économie
A Puteaux, ville de droite dans les Hauts-de-Seine, cela fait même plus de dix ans que cela dure: "Ma fille aînée de 14 ans en a toujours bénéficié", se rappelle Joël Arrepia, un habitant, père de trois enfants. "Je suis content que tous les enfants aient la même chose, il n'y a pas de discorde à l'école."

Ces kits prennent souvent la forme d'un sac avec l'essentiel des fournitures attendues en classe: feutres, crayons de couleurs, taille-crayon...

Bordeaux rejoint cette année le mouvement avec la distribution d'un "kit scolaire" à plus de 2.000 élèves de CP: "une innovation importante sur le terrain du pouvoir d'achat", a souligné mardi le maire écologiste Pierre Hurmic, promettant "une économie d'environ 50 euros" par famille.

La ville de Paris (PS) expérimente aussi cette année un tel dispositif pour ses 13.000 élèves entrant au CP.

Outre la distribution directe et concrète de matériel scolaire aux familles, les mairies allouent déjà un budget dédié au matériel scolaire à chaque établissement qui contribue à alléger les coûts pour les familles, comme des manuels, instruments de musique, papier...

A Marseille, ces dotations fléchées sont définies selon le nombre d'élèves et "l'indice de position sociale qui mesure la réalité socio-économique des écoles", souligne Pierre Huguet.
Risque d'"inégalités"
A Paris, une dotation globale de cinq millions d'euros est prévue en 2024 (hors kit). "Ces crédits de fournitures scolaires sont en hausse de 6% et seront à nouveau en hausse de 5% l'an prochain. On prend en compte l'inflation", explique à l'AFP Patrick Bloche, premier adjoint à la maire.

A Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), gérée par un maire communiste, la distribution des kits scolaires de la maternelle au CM2 est l'occasion quelques jours avant la rentrée d'un événement festif, des "Rendez-vous de la rentrée", dont la 32e édition est prévue samedi.

"On veut que les familles se rendent compte que c'est un acte politique, que ce n'est pas l'Education nationale qui offre les fournitures", appuie Emmanuelle Pascal, membre de la direction des actions éducatives de la ville, alors que le Nouveau Front populaire avait inscrit dans son programme des législatives l'objectif d'une "gratuité intégrale à l’école : cantine scolaire, fournitures, transports, activités périscolaires".

Gabriel Attal pour la majorité présidentielle avait envisagé lors de la campagne des législatives "des achats groupés" de fournitures scolaires pour en baisser le prix jusqu'à 15%. Les supermarchés auraient pu ainsi proposer des "packs" de fournitures dont les prix baissés seront issus de négociations entre l'État et des fournisseurs.

Fournir gracieusement les fournitures reste une initiative toujours "bienvenue", observe Abdelkrim Mesbahi, président de la Fédération de parents d'élèves FCPE et habitant de Colombes (Hauts-de-Seine), dont la mairie - écologiste - fournit un kit aux élèves du CP au CM2 depuis quatre ans.

Mais "cela crée des inégalités sur les territoires", regrette-t-il. "Pourquoi cette réflexion ne se fait pas au niveau national ?"