Culture du partage et partage des cultures aux jardins ouvriers de Bourbacoup à Tulle
L’heure du café est annoncée quand sonne la cloche au cabanon des Nicolas, face à l’océan de verdure des jardins ouvriers de Bourbacoup. De quoi mettre en jambes les jardiniers assidus qui se rendent aux soins de leurs plantations.
Une organisation bien rodéeDidier Nicolas, président de l’association des jardins ouvriers depuis bientôt six ans, introduit la structure en chiffres : les jardins ouvriers, c’est neuf hectares, quatre sites(*) et 250 parcelles, dont 10 % sont vacantes. Elles sont louées par la mairie de Tulle à raison d’une cotisation de 15 euros et d’une caution d’entretien de 50 euros.
Les jardiniers locataires, aussi nombreux qu’ils sont, sont âgés entre 22 et 89 ans : « Il y a majoritairement des retraités ici, mais il y a parfois des jeunes qui prennent une parcelle. Les anciens les aident à s’installer, » explique Didier Nicolas.
Car le partage est l’une des valeurs phare de l’association. Ici, tout le monde donne un peu de soi : de son savoir, son temps, ses fleurs ou ses légumes. « C’est du troc ! On ne demande rien, mais on s’entraide. » D’autant que les liens qui se créent à Bourbacoup sont forts. « Certains jardiniers vivent en appartement. Ils viennent ici tous les jours pour voir du monde, parler autour d’un café. Les jardins sont toute leur vie. »
Drôle de saisonLe bilan de la saison est moyen. En cause : le gel du printemps, la pluie et le mildiou. Devant le cabanon des Nicolas, on discute production : les fruitiers n’ont rien donné, les tomates sont en retard et mûrissent peu (ou sont mangées par les animaux qui ne trouvent pas de fruits à chiper) et les courges s’épanouissent.
Aux jardins de Bourbacoup, il est possible de cultiver tous types de légumes, de fleurs et l'on peut même y élever jusqu'à six poules par terrain.Une récolte mitigée, mais qui peut être améliorée par quelques astuces que l’on glane en laissant traîner une oreille : faire mûrir ses tomates en les stockant avec des pommes, enterrer de l’engrais vert au printemps ou même adopter un chat pour faire face aux rats taupiers.
Sur ses 400 mètres carrés de terrain, Claude Gounel, doyen des jardins, travaille quotidiennement. Puits de science, il connaît tout de ses légumes et n’hésite pas à prodiguer ses conseils. « Je parle à mes plantes tous les matins. Entretenir est un travail de tout instant mais surtout, un jardin, il faut l’aimer. »
(*) Bourbacoup, Cueille, Virevialle et le Rodarel.
Claire Soulier