Une plaque contre une injustice

Chaque année le 25 août, le Souvenir français et la municipalité organisent la cérémonie des Clavettes en mémoire des cinq résistants français faisant partie du maquis des Bois noirs commandé par le colonel Privat, et un ressortissant allemand, exécutés par l’unité SS qui était, le 25 août 1944, en cantonnement au château de la Croix-de-Lorme.

En ce jour du 80 e anniversaire de la Libération, devant un parterre d’officiels, Jean-Louis Perrichon, président du Souvenir français, a retracé précisément les faits à partir de témoignages des habitants recueillis à l’époque par les gendarmes.

L’adjudant-chef de gendarmerie, René Lordereau, les gendarmes Arthur Arnaune, Augustin Dourneau, René Schmeltz, ainsi que le sergent-chef de l’armée de l’Air Victor Cazenave ont été interceptés, torturés et assassinés par les soldats de la 4 e compagnie du 18 e bataillon SS qui occupaient le château de Lorme depuis quelques jours, fuyant l’avancée des Alliés.

Sixième victime

Mais une sixième victime faisait partie des personnes exécutées ce jour-là. Ewald Lünenschloss, 58 ans, citoyen allemand dont la mémoire a été oubliée sur la stèle érigée en 1945. Pourtant Ewald Lünenschloss, qui a quitté l’Allemagne en 1934, menacé à cause de ses idées communistes, s’était réfugié à Billy. Après s’être engagé comme volontaire de l’Espagne républicaine, il s’engage dans l’armée française en 1939, au sein de la Légion étrangère. Il revient dans l’Allier en 1942.

Le 24 août 1945, il décidait de s’arrêter au château pour convaincre les soldats de la Wehrmacht qu’il connaissait de se rendre, s’adonnant comme à son habitude à la propagande anti-hitlérienne. Quelques jours auparavant, il avait rejoint le maquis du secteur de Saint-Pourçain. Il a été exécuté.

Accompagné de Patrick Serord, maire, et de Joseph Bléthon, président du comité Vichy-Montagne bourbonnaise, de l’Anacr, Jean Louis Perrichon dévoilait la plaque honorant le ressortissant allemand, réparant l’injustice de l’oubli d’Ewald Lünenschloss.