Les ouvreurs d'Aurillac passés au crible : Tedo Abzhandadze, un cadre à faire éclore
Depuis plusieurs saisons, déjà, Aurillac est champion pour faire éclore de jeunes Géorgiens au plus haut niveau. Voire à leur ouvrir la porte vers leur sélection. Dans le cas de Tedo Abzhandadze, dernière recrue caucasienne majeure du Stade, c’est à une centaine de kilomètres de Jean-Alric que l’ouvreur s’est forgé une expérience, pour finalement arriver dans le Cantal avec un bagage déjà solide qui ne demande qu’à être exploité. Pour en faire un numéro un en club.
Trois joueurs au cribleCette saison voit Aurillac ouvrir un chantier important dans l’animation après les départs d’Aucagne, Palmier et Neisen, ouvreurs et arrières l’an passé. Cette semaine, La Montagne vous propose un décryptage du profil des trois joueurs recrutés cet été en donnant la parole à leurs anciens entraîneurs. Les portraits de Jean-Luc Cilliers (ex-Chambéry) et Ugo Seunes (ex-Blagnac) sont à retrouver ici et là.
« C’est un profil de joueur plutôt mobile pour un demi d’ouverture qui a pas mal de vivacité, une bonne lecture du jeu. Il arrivait, malgré son jeune âge, à être assez leader dans les annonces. Il avait appris très vite le français d’ailleurs et on avait pu vite le faire matcher », se souvient Jean-Baptiste Péjoine, son premier entraîneur en France qui l’a accueilli à 19 ans à Brive.
Tedo Abzhandadze a joué deux saisons à Montauban où il a notamment pu apprendre de Jérome Bosviel dans la gestion tactique et l'alternance au pied.
L’ex-demi de mêlée du CAB, qui l’a eu sous ses ordres durant trois ans, dresse le portrait d’un joueur porté vers l’offensive, déjà pro dans ses attitudes.
« C’est un gamin qui aime le jeu, qui aime tenir le ballon. Il exécute plutôt rapidement tous ses gestes techniques, que ce soit les passes ou le jeu au pied. Il lui manque peut-être un peu de longueur, mais elle est compensée par beaucoup de précision. »
« C’est aussi un très bon buteur. Et puis c’est un gamin qui est travailleur. Il écoute bien le plan de jeu, c’est un bon relais pour un staff sur le terrain. Celui-ci pourra mettre en place un projet de performance pour l’année et un plan de jeu pour chaque week-end et Tedo est un garçon intelligent qui arrive à bien le poser sur le terrain », ajoute Jean-Baptiste Péjoine.
Une vision tactique affinée à MontaubanL’ouvreur est-il force de proposition dans le projet ? « Je l’ai connu plus jeune. C’était peut-être un peu compliqué. Mais avec la bouteille qu’il a acquise, notamment sur des gros matches avec sa sélection, il pourra amener son expérience », croit le Corrézien qui a également pu voir l’évolution du Géorgien sur sa vision tactique à Montauban.
Entraîneur d'Abzhandadze durant trois saisons à Brive, Jean-Baptiste Péjoine connaît aussi par coeur David Delarue avec qui il a joué et qu'il a entraîné. Pour le technicien, la complémentarité entre les deux joueurs est naturelle. "Et puis c'est toujours bien d'avoir une charnière d'anciens Brivistes", souffle le recordman de match sous le maillot du CAB. Photo Stéphanie Para.
« Jérôme Bosviel connaît très bien le championnat et sur le jeu au pied, il sait très bien comment et quand mettre le ballon très loin chez l’adversaire. Je pense qu’à son contact, Tedo, qui était vraiment un attaquant né, a dû apprendre dans le jeu de dépossession. J’ai vu deux-trois matches l’an dernier où je l’ai trouvé mieux sur l’alternance. Moins fou-fou ».
Un profil compatible avec les joueurs et le schéma aurillacoisQuant à la compatibilité d’Abzhandadze avec Delarue à la mêlée, Jean-Batiste Péjoine, qui connaît par cœur le numéro 9 - dont il est resté proche - est très confiant.
Le fait d’avoir DD qui est très costaud sur la ligne d’avantage va le soulager. Et comme David est un très bon trieur de ballons, Tedo pourra être davantage un attaquant, impulser de la vitesse quand les défenses sont resserrées.
Le Corrézien, qui voit également d’un bon œil son association avec Manuofetoa en 12. À Brive, le Géorgien a d’ailleurs souvent joué avec Galala au profil analogue.
Alors ? Abzhandadze futur taulier en 10 ? Le joueur en a les qualités, tout comme il peut peser en 15. « Il a une bonne vitesse. Il ne jouera jamais ailier, mais il peut couvrir le poste de 15. Il arrive à bien lire le jeu sur la ligne d’avantage en 10 et il peut apporter aussi comme ça, comme Aucagne ou Anders (Neisen) », note Péjoine qui voit bien son ancien protégé se fondre dans le système de jeu en vigueur la saison passée à Aurillac et appelé à perdurer.
Jean-Paul Cohade