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Август
2024

De l’an 2000 au parc du millénaire

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Il est un parc à Cusset, à l’écart de l’agitation urbaine, à quelques pas de l’espace Chambon de l’autre côté du Sichon, le parc du Millénaire, ou parc de la Vernière, et ses immenses escaliers permettant de rejoindre le sommet du Puy de la Garde, surplombant la ville.

Ce parc très arboré, lieu de promenade agréable et rafraîchissant, bénéficiant depuis peu à son entrée d’un espace fitness, a une histoire particulière.

Centre thermal

Au milieu des années 1930, le parc du Chambon et ses dépendances appartenaient à un ingénieur chimiste, du nom de Paul Baudecroux, connu pour être l’inventeur du célèbre rouge à lèvres « Rouge baiser », (réputé pour permettre d’embrasser sans laisser de traces disait la publicité…) et qui avait le projet de transformer ces lieux, siège autrefois d’un important moulin minotier, en un vaste centre thermal dédié à la beauté, en exploitant notamment les sources Andreau qui occupaient une partie du parc.

C’est ainsi que les longs et imposants escaliers de pierre avaient été construits pour accéder à ce qui devait être une ferme modèle expérimentale s’inscrivant dans le projet de Baudecroux, qui malheureusement ne put aboutir avec l’arrivée en 1939 du deuxième conflit mondial. Cusset manquait pour la seconde fois l’occasion de devenir ville thermale.

Le parc du millénaire et ses escaliers de pierre tombèrent alors dans l’oubli jusqu’à la fin des années 1990, où la municipalité de l’époque décide de le réveiller et de l’inscrire dans le programme qui devait célébrer le passage à l’an 2000.

Peur et fantasmes

C’est le samedi 1 er  janvier 2000, que l’on changea à la fois d’année, de siècle et de millénaire. Un passage, qui à l’époque, suscita dans le monde de nombreuses peurs, appréhensions et fantasmes les plus divers.

N’allait-on pas voir fondre sur nous toutes sortes de malheurs et cataclysmes à l’occasion de ce passage redouté par certains, mais aussi porteur d’espoirs pour d’autres ? Et comme l’on ne change pas de siècle tous les jours, cette traversée fatidique sur l’échelle du temps fut fêtée partout sur notre planète.

Chantier d’insertion

À Cusset, dès 1998, un important chantier d’insertion se mit en place afin de rénover et métamorphoser celui qui ne s’appelait pas encore parc du Millénaire. 9.500 heures de travail furent nécessaires.

Les anciens escaliers retrouvèrent une seconde jeunesse, plus de 200 vieux arbres furent abattus, laissant place à plus de 2.000 arbres et arbustes de différentes essences. Des bancs et des tables prirent place, et surtout quatre constructions représentant les quatre éléments, (la terre, l’eau, l’air et le feu) ont été installées symboliquement sur le site.

Dans le globe de la terre émergeant du chaos de l’univers, un cd-rom contenant un film sur le Cusset de l’an 2000 a été disposé, et sera peut-être découvert un jour par les générations futures.

Des œuvres qui ont mal vieilli

Mais ces œuvres ont mal vieilli et mériteraient une remise en état, tags et détritus étant malheureusement présents.

La petite pièce d’eau, quant à elle, n’est plus visible, enfouie dans une forêt de bambous. Un peu partout, la nature reprend ses droits avec une végétation trop envahissante. Ce tout nouvel espace bénéficia d’une belle inauguration le 27 mai 2000, devenant « les Marches du Temps ».

Amitié, tolérance et ouverture d’esprit

Dans le parc du Chambon, se trouve aussi une autre trace des manifestations ayant marqué le passage à l’an 2000. La Pierre de la Tolérance, qui passe bien inaperçue juste à côté de la passerelle sur le Sichon, et dont les marquages deviennent illisibles, a été sculptée en pierre de Volvic par Bruno Gendre, sculpteur cussétois, (alors meilleur ouvrier de France). Elle représente une poignée de main, symbole d’amitié, tolérance et ouverture d’esprit, inaugurée le 17 juin 2000.

Ce même soir, une marche emmena une foule nombreuse sur le point le plus haut de la commune, au pied de la chapelle Sainte Madeleine, où eurent lieu un grand pique-nique et un bal, l’occasion de rassembler les représentants de toutes les communautés religieuses et mouvements philosophiques, qui purent s’exprimer et dire ce que pour eux signifiait le mot tolérance, si bien représenté par la poignée de main sculptée dans la pierre, qui fit de Cusset une « Ville de Tolérance ».

Un beau message d’espoir envoyé en ce tout début de siècle, qui reste plus que jamais d’actualité 24 ans plus tard.