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Август
2024

Les ouvreurs d'Aurillac passés au crible : Jean-Luc Cilliers, un chef d'orchestre pour le Stade

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Quinze matches la saison dernière, et une absence qui pèse dans le money time. Avant de rejoindre Aurillac cet été, Jean-Luc Cilliers n’avait pu goûter à une fin de saison en apothéose avec Chambéry (Nationale), son club depuis trois ans. La faute à une blessure au tendon d’Achille qui a été un gros handicap pour le SOC et l’a privé de phase finale.

Trois joueurs au crible

Cette saison voit Aurillac ouvrir un chantier important dans l’animation après les départs d’Aucagne, Palmier et Neisen, ouvreurs et arrières l’an passé. Cette semaine, La Montagne vous propose un décryptage du profil des trois joueurs recrutés cet été en donnant la parole à leurs anciens entraîneurs. Après Jean-Luc Cilliers vu par Horacio San Martin, retrouvez les portraits d'Ugo Seunes et Tedo Abzhandadze mardi et mercredi.

« Il nous a beaucoup manqué sur la phase finale. Jean-Luc m’amenait de la vitesse dans le déplacement, les passes et tout. On a fini la saison avec Pisano qui est un 12, qui a bien joué mais ce n’est pas son poste et il nous a manqué », pose Horacio San Martin, ancien centre de Nevers et entraîneur à Chambéry, qui a eu le Sud-Africain de 26 ans sous ses ordres pendant deux ans. Et il ne tarit pas d’éloges sur le joueur, comme sur l’homme.

Très structuré, gros défenseur et à l'aise au pied

« C’est un joueur complet en général, qui peut jouer 10, 15 ou bien 12 comme un deuxième ouvreur. Il a un très bon jeu au pied et une vision du jeu qui est très bonne », détaille l’Argentin.

« C’est un joueur que j’aimais beaucoup et puis c’est un très bon défenseur. Il plaque fort, il ne s’échappe pas et pour un 10, c’est rassurant. Et sa passe est très bonne des deux côtés avec un jeu au pied long qui aide beaucoup dans l’occupation. Je n’ai que des choses positives à dire sur lui. C’était un joueur indispensable la saison dernière. »

Une saison à 15 matches, donc, son plus haut total depuis son arrivée en France, et peut-être en carrière. La faute à des blessures qui l’avaient empêché d’enchaîner les rencontres, même si, à l’usage, Chambéry avait appris à trouver la parade pour le mettre dans de bonnes conditions.

Ancien centre de Nevers puis entraîneur des Espoirs de l'USON, Horacio San Martin a dirigé Jean-Luc Cilliers à Chambéry durant deux saisons.

Un physique que Chambéry a appris à ménager

« La partie “négative”, c’est qu’il a un physique qui a besoin d’être régulé. S’il avait une petite blessure, ça lui arrivait d’enchaîner. Mais ici, avec le staff médical et les prépas, on avait trouvé un équilibre », note l'Argentin.

Dans ses blessures, il y en avait qui étaient dues à son passé. Il y a deux ans : il avait été opéré de la hanche, et il faut du temps pour s’en remettre

« S’il avait pu enchaîner plus tôt, il aurait déjà été en Pro D2 », assure San Martin qui loue le sérieux du Sud-Africain, lequel a rapidement fait l’effort d’apprendre le français et a appris aussi à prendre la place qui est la sienne dans le plan de jeu.

« C’est un joueur très structuré. En France, il y a une part plus grande donnée à l’intuition. Moi, je suis argentin, donc je suis structuré, mais avec aussi ce côté latin. Au début, il avait du mal à s’adapter pour sortir de la stratégie, parce qu’il est très respectueux du plan de jeu. Mais petit à petit, et par le mélange des cultures, il a appris qu’on pouvait aussi sortir du schéma. »

Un style de jeu fait pour aller avec celui de Mikheil Alania

S’il n’est pas à classer dans la catégorie des joueurs d’instinct, mais plutôt des chefs d’orchestres rigoureux, Jean-Luc Cilliers reste capable de réactivité, prolonge Horacio San Martin. Et de ce profil découle un certain type de 9 à installer à ses côtés.

« Je pense que pour faire une bonne association, c'est bien qu’il ait un numéro 9 intuitif. Comme c’est un très bon joueur de rugby, sur l’action, il s’adapte vite. Si le 9 s’échappe, sort de la stratégie, il va suivre tout de suite. Mais si c’est un demi de mêlée au même profil, ce sera plus compliqué. Il est moins dans l’instinct, mais tout de même dans la créativité, et puis il saura aussi cadrer un 9 dynamique, parce qu’il prend de la place », constate son ancien entraîneur.

Sur le papier, Jean-Luc Cilliers apparaîtrait donc comme un bon binôme pour Mikheil Alania, voire Boris Hadinegoro. 

Jean-Paul Cohade