De la banque à l'élevage ovin, le parcours pas banal à Marcillat d'une petite-fille d'agriculteur
Installée depuis quatre ans comme éleveuse d’ovins à Marcillat-en-Combraille, Soraya Juret-Desforges est passée du coq à l’âne. Ou plutôt de la planche à billet à l’agneau. Avant de prendre l’option “verte prairie”, la Creusoise travaillait en effet… dans la banque.
Un changement de vie radical qu’elle ne regrette pas même si "c’est dur. J’avais dix semaines de vacances avant." Désormais, c’est pratiquement du sept jours sur sept. Un univers exigeant qu’elle ne découvre pas. "Mon père avait des moutons, mon grand-père était agriculteur. J’ai baigné dans ce milieu."
Une filière en dangerMembre du comité d’organisation de la foire, Soraya Juret-Desforges rêve de mettre en avant le travail des éleveurs car "la filière a connu une période noire." Damien Taillardat, éleveur de bovins à Marcillat et organisateur de la foire aux broutards confirme : "Le mouton, ce n’était plus populaire en France car c’est beaucoup de boulot, c’est compliqué, cela ne valait plus grand chose et l’importation en provenance de Nouvelle-Zélande a fait beaucoup de mal."
Aujourd’hui les éleveurs français essaient de remonter la pente en jouant la carte de la qualité de la viande. C’est en tout cas l’option qu’a choisie Soraya Juret-Desforges. Un choix qui impose de ne pas compter ses heures, de ne pas avoir peur de "bosser le dimanche" pour se faire connaître des acheteurs. Une démarche qui semble porter ses fruits.
Le fruit de son travailDe l’aveu même de Damien Taillardat, "on s’aperçoit que le bouche-à-oreille commence à faire effet. Des acheteurs de Clermont l’ont récemment contactée". Et pas question pour l’éleveuse de rogner sur ses prix : "J’ai fait une foire où j’ai vendu mes agneaux vingt euros de plus par tête. Et quand tu multiplies vingt par les trente bêtes que j’avais emmenées, ce n’est pas négligeable."
Martial Delecluse