Artistes et publics se sont « ré-ensauvagés »
Saint-Ilpize. « Re-ensauvagez vous », avec la participation des visiteurs. Initiée en 2014 par la plasticienne Diane Cazelles, l’habituelle résidence artistique du château de Saint-Ilpize, la onzième du nom, s’est achevée dimanche 18 août. Durant une semaine, dans ce lieu majestueux et haut perché du Haut-Allier, une dizaine d’artistes et créateurs pluridisciplinaires se sont retrouvés pour échanger et partager collectivement leurs envies créatrices sur le thème « ré-ensauvagez-vous ! ».
Tenter de réconcilier l’opposition entre l’humain et la nature, tel était le pari de ce laboratoire artistique d’été, creuset de ces talents mis au service de l’imagination, de l’expérimentation de solutions, de la construction d’un récit collectif et d’un nouvel imaginaire permettant les changements nécessaires pour un monde plus durable. Permettre à ce monde, mis à mal par le changement climatique, d’être ré-ensauvagé (espèces réintroduites, biotopes et écosystèmes reconstitués). Mais pourquoi ne serait-ce pas aussi à l’homme d’être ré-ensauvagé en lui permettant de « retrouver la part du sauvage qui est en lui ? ».
C’est le challenge que Michel Paccalin et les artistes ont proposé aux nombreux visiteurs qui, en rendant visite à ce lieu et à cette résidence d’été, ont très majoritairement accepté de jouer le jeu. Après avoir été photographiés tels qu’ils étaient à leur arrivée et interrogés pour définir ce que pourrait être la part sauvage cachée en eux, ils se sont dévoilés, amusés et peut-être étonnés, pour une deuxième photographie dans un état ensauvagé : déguisés ou pas, grimaçants ou non, hurlants ou muets, etc.
Alors renaître sauvage ou non ? À leur façon, ils ont ainsi librement répondu à cette question.
Un épisode participatif qui n’a pas empêché les artistes d’exprimer leur talent en ensauvageant leurs créations comme les sculptures en bois de Félix Monsonis, les sardines libérées de Valérie Vallat, le sau(mon)lion de Laurent Mollon, etc. Autant de créateurs qui ont pris rendez-vous pour l’an prochain et la douzième résidence d’été.