Festival de la Chaise-Dieu : début des concerts aujourd'hui, tout ce qu'il faut savoir sur la programmation
Pour le coup de cœur du directeur, il faudra tendre l’oreille, ce 23 août à l’abbatiale de La Chaise-Dieu, au Requiem de Fauré et à son œuvre miroir Répons du Baptême, commandée au compositeur Thomas Lacôte.Pour un concert époustouflant, Boris Blanco pointe sans hésitation le Requiem de Mozart par l’Orchestre national de Metz Grand Est, associé au magnifique chœur de la radio flamande. Pour les néophytes, c’est une découverte obligatoire, et pour les mélomanes les plus avertis, le casting exceptionnel et le cadre somptueux feront de ce concert une expérience mémorable.
Rencontres idéalesCelles et ceux qui préfèrent les moments plus intimes, un concert les attend à Ambert, le 24 août, avec le somptueux chœur Aedes autour de Bach.Pour une grande vague de plaisir, c’est forcément du côté des couples qu’il faut se tourner : Didon & Énée (le 22 août) et Daphnis & Chloé (le 25 août).Le Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen, le 29 août à l’auditorium Cziffra, devrait logiquement combler les curieux. C’est une œuvre monumentale, d’une intensité folle, pleine de spiritualité et de mysticisme. Avec en plus des interprètes magistraux, ce sera vraiment une grande (re)découverte pour le public.Stabatr Mater de Poulenc. Ensemble Aedes. Les Siècles. Matthieu Romano.Et parce qu’il n’y a pas de petites économies, il faut savoir apprécier à sa juste valeur le dispositif Génération Chaise-Dieu (voir ci-contre) : seize concerts gratuits par quatre jeunes ensembles qui seront en résidence à La Chaise-Dieu durant tout le festival.Voilà comme un survol d’un programme bien plus riche. L’histoire, le patrimoine, la renommée… Il ne manque rien au festival de La Chaise-Dieu, pas même ce supplément d’âme apportée par une spiritualité qui se répand comme les ondes entre les pierres de l’abbatiale Saint-Robert. Il ne manque rien à cet événement et c’est pour cela qu’il faut tout faire pour offrir en son nom, si ce n’est le meilleur, au moins un tout qui vaut plus que la somme de ses parties, un ensemble éclatant, sensible et harmonieux malgré la diversité des répertoires, des formes et des sentiments.Dès ce soir (à 21 heures), la cathédrale du Puy-en–Velay aura droit à la profondeur de la musique de Bach et ses cantates de jeunesse selon l’ensemble Correspondances de Sébastien Daucé… où la rencontre idéale d’un lieu, d’un génie et de ses admirables interprètes.Il en sera ainsi jusqu’au 31 août, de 10 à 23 heures, sans pause, au fil de 33 concerts payants et 39 événements gratuits sur un vaste territoire entre Haute-Loire, Puy-de-Dôme et Loire. Densité est donc le maître mot de la 58e édition du festival de La Chaise-Dieu, qui comporte donc ce temps fort de la création de Répons du baptême, une œuvre liturgique pour chœur, orchestre et solistes, écrite par Thomas Lacôte. Cette co-commande du festival de La Chaise-Dieu et de l’orchestre Les Siècles sera donc créée avec cet orchestre et l’ensemble Aedes dirigé par Mathieu Romano, en parallèle au Requiem de Fauré dans sa version de 1893. L’occasion de s’interroger sur le sens contemporain du sacré et de sa célébration musicale. C’est aussi le point de départ d’une résidence de l’orchestre des Siècles qui, malgré son changement de direction, demeure l’un des plus beaux ensembles d’Europe. Il interprétera le lendemain Titan, poème symphonique de Mahler et La Nuit transfigurée de Schönberg. Puis Daphnis et Chloé et le concerto n°3 pour violon de Saint-Saens avec le soliste prodige suédois, Daniel Lozakovich.Le festival pourrait s’arrêter là. Il y a déjà tout. Et pourtant, ce serait mettre de côté un Didon et Enée - de l’opéra à l’abbatiale ! - avec la référence baroque Le Poème harmonique et la prise de rôle d’Adèle Charvet, une chanteuse extraordinaire. Un sommet attendu demain, à 21 heures à l’abbatiale.OLYMPUS DIGITAL CAMERA Processed with VSCO with s2 presetEnsemble Aedes Les Siècles Visuel fourni par la Cité de la Voix pour Rencontres musicales de Vézelay 2022 ZOE BROGGI CREDIT PHOT
Grands récitals à l’abbatialeEn fin de festival, deux concerts de l’Orchestre national de Lille permettront de découvrir leur nouveau directeur musical Joshua Weilerstein, d’abord avec le violoniste Nemanja Radulovic puis le pianiste Romain Descharmes et, accessoirement, la Symphonie fantastique de Berlioz.Le festival poursuit également son intégrale Beethoven avec les symphonies n°5, n°6 et n°8 par l’ensemble Consuelo (dir. Victor Julien-Laferrière) qui interprétera également le Concerto pour piano n°4 avec Jean-Frédéric Neuburger, un des plus grands pianistes français.Comment ne pas citer les Vêpres de Monteverdi par la Cappella Mediterranea et le chœur de chambre de Namur. Comment oublier les grands solistes - outre ceux déjà nommés - que sont David Fray (avec l’Orchestre national Auvergne-Rhône-Alpes) et Benjamin Grosvenor avec l’Orchestre national de Lyon. Avec les sœurs Labèque et Renaud Capuçon, le festival relance de grands récitals dans l’abbatiale. En avant la musique.
Le dispositif Génération Chaise-Dieu a de l’avenirLe dispositif Génération Chaise-Dieu, lancé en 2023, revient en force en 2024 avec quatre ensembles de musique de chambre accueillis en résidence pendant le festival, et entourés de trois tuteurs : Pierre Fouchenneret (violon), Lise Berthaud (alto) et Romain Descharmes (piano). Les quatuors Kandinsky, Moser et Citadelles ainsi que le Trio Callas seront accueillis, travailleront avec eux et se produiront chaque jour, à 18 heures, dans une des communes partenaires de ce projet en Haute-Loire : Saint-Julien-Chapteuil, Lavoûte-Chilhac, Lavaudieu, Saint-Julien-du-Pinet, Polignac, Brives-Charensac, Blesle, Chamalières-sur-Loire et Yssingeaux. Et dans le Puy-de-Dôme, des concerts sont aussi prévus à Esteil, Arlanc, Saint-Anthème, Le Vernet-Chaméane, Marsac-en-Livradois. Pratique. chaise-dieu.com/
Pierre-Olivier Febvret