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Август
2024

Exporter son activité : et pourquoi pas le Canada ?

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que Big média vous résume dans cet article.

Fort de sa position parmi les dix premières économies mondiales avec un PIB de 2 813 milliards de dollars canadiens (CAD) en 2022, le Canada attire de plus en plus l'attention des entreprises françaises en quête de nouveaux horizons. D'autant plus que les relations économiques entre les deux pays semblent être au beau fixe. 8,4 milliards d'euros d'échanges bilatéraux estimés en 2023. Cet essor est principalement porté par quatre grandes filières : l'agroalimentaire, la pharmacie, l'aéronautique, et les matières premières. Depuis la mise en application provisoire de l'Accord économique et commercial global (CETA) en 2017, le commerce de biens entre les deux nations a progressé de 34 %. Le Québec et l'Ontario sont les provinces les plus dynamiques pour les entreprises françaises, représentant respectivement 75 % et une part croissante des implantations. Ces provinces offrent un environnement favorable grâce à leur économie diversifiée et à leur proximité culturelle, bien que les codes d'affaires restent résolument nord-américains.  

Technologies et services : des secteurs en pleine croissance 

Le secteur des technologies et services au Canada est un véritable moteur d'innovation, offrant un large éventail d'opportunités pour les entreprises françaises. Parmi les domaines les plus prometteurs, l'audiovisuel, le multimédia, la télésanté, la nanotechnologie et la cybersécurité, concentrés dans des hubs comme Toronto, Montréal et Vancouver, se distinguent par leur croissance rapide. Le marché canadien est également en pleine expansion dans des secteurs comme l'e-learning, les jeux vidéo et l'électronique photonique (branche de la physique qui étudie la production, la manipulation et la transmission des photons, dont les applications touchent des domaines variés comme l'éclairage, les télécommunications, la santé, etc...ndlr), où la demande pour des solutions innovantes ne cesse d'augmenter. De plus, les technologies environnementales, notamment celles destinées à réduire l'impact des industries polluantes, connaissent un essor considérable, reflet d'un engagement fort envers le développement durable. Les technologies de paiement mobile et de gestion des risques, de même que les systèmes de quantification, représentent également des segments en forte croissance, soutenus par l'adoption rapide des innovations numériques. Enfin, le commerce en ligne, la collecte de données et la personnalisation de l'expérience utilisateur sont des domaines où les entreprises françaises peuvent tirer parti de l'expertise canadienne pour conquérir de nouveaux marchés. 

Agriculture et industries agroalimentaires : un appétit pour le savoir-faire français 

L'agriculture et l'industrie agroalimentaire sont des secteurs stratégiques au Canada, particulièrement dans le domaine des vins et des produits biologiques avec des provinces comme le Québec et l'Ontario en tête de file. Les consommateurs canadiens montrent un intérêt croissant pour les vins rosés, légers et rafraichissants, ainsi que pour les vins biologiques présentant une forte typicité. Cette tendance ouvre la porte à une pénétration accrue des vins français sur le marché nord-américain. Par ailleurs, les produits alimentaires de haute qualité nutritive, notamment ceux issus de l'agriculture biologique, sont de plus en plus prisés par une population soucieuse de sa santé. Dans le cadre de la transition écologique, les technologies innovantes pour des emballages plus respectueux de l'environnement deviennent un impératif, tout comme les systèmes de production d'énergies renouvelables pour les exploitations agricoles. Ces innovations offrent des perspectives intéressantes pour les entreprises françaises cherchant à se positionner sur le marché canadien. 

Énergie et environnement : un terrain fertile pour l'innovation 

L'Ontario, berceau des CleanTech au Canada, un pays reconnu pour son engagement mondial en faveur des technologies environnementales. Avec un secteur qui représente environ 3 % du PIB national et soutient plus de 341 000 emplois, le Canada se classe parmi les leaders mondiaux des technologies propres, rivalisant avec des géants tels que les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne. Le pays est le troisième producteur mondial d'hydroélectricité et tire fièrement 66,6 % de son électricité de sources renouvelables, un chiffre impressionnant qui reflète son leadership dans les énergies propres. Ce dynamisme offre un terrain fertile pour les entreprises françaises spécialisées dans les énergies renouvelables, la gestion des déchets, et les technologies vertes, notamment dans les provinces riches en ressources naturelles comme l'Alberta et la Colombie-Britannique. La présence déjà significative d'entreprises françaises telles qu'EDF et Engie témoigne du potentiel de croissance qui reste à exploiter. Par ailleurs, le Canada est à la pointe des innovations en matière de recyclage, de valorisation des déchets et d'assainissement, répondant à une demande croissante pour des solutions écologiques. Les technologies françaises peuvent jouer un rôle crucial dans la production et le stockage d'énergies propres, contribuant ainsi à atteindre les ambitieux objectifs environnementaux du Canada et à renforcer sa position sur la scène mondiale des CleanTech. 

Défense, aéronautique et transport en mutation 

L'aéronautique et la défense au Canada, secteurs stratégiques où la France joue un rôle central, représentent des opportunités significatives pour les entreprises françaises. Airbus et Safran, bien implantées au Québec, illustrent cette dynamique. La coopération bilatérale entre les deux pays renforce ce partenariat, avec un accent mis sur la sécurité et l'innovation technologique. En parallèle, l'industrie aéronautique canadienne, moteur économique essentiel, se distingue par son expertise en fabrication de composants, simulateurs de vol, et gestion de chaines d'approvisionnement. Le Plan de relance de l'aérospatial au Québec, axé sur la transition vers des technologies plus vertes, ouvre de nouvelles perspectives pour les entreprises françaises. De plus, le secteur des véhicules connectés, autonomes, et des motorisations hybrides et électriques est en pleine expansion. Le Canada, en investissant massivement dans ces technologies, se positionne comme un futur leader du transport durable, offrant un terrain favorable à l'innovation française en mobilité intelligente.  

Comment réussir votre implantation au Canada ? 4 conseils  

Avant d'enclencher votre internationalisation, comment étudier le marché canadien afin de l'aborder de la manière la plus efficace possible ? 

1. S'appuyer sur l'expertise locale pour maximiser ses chances de succès 

L'entrée sur le marché canadien nécessite une préparation rigoureuse, et il est fortement recommandé de s'entourer d'experts locaux pour naviguer dans cet environnement complexe. Les avocats spécialisés en droit des affaires, par exemple, sont des alliés précieux pour comprendre les spécificités juridiques et réglementaires du pays. Ils peuvent non seulement faciliter les démarches administratives, mais aussi anticiper et résoudre les défis juridiques potentiels. En plus des experts juridiques, il est conseillé de consulter des conseillers fiscaux, des consultants en stratégie, ou encore des experts en ressources humaines pour mieux s'adapter au marché canadien et éviter les erreurs coûteuses.  

2. Adapter sa stratégie à la diversité provinciale 

Le Canada est un marché diversifié, composé de 10 provinces et 3 territoires, chacun avec ses propres caractéristiques réglementaires, administratives, et culturelles. Plutôt que d'adopter une approche uniforme, il est essentiel de développer des stratégies spécifiques pour chaque province ciblée. Par exemple, l'Alberta se distingue par son économie axée sur l'énergie, tandis que la Colombie-Britannique est un hub technologique en pleine expansion. Comprendre ces distinctions permet d'optimiser les efforts de pénétration du marché, d'établir des relations locales solides, et de se conformer aux différentes régulations provinciales. En somme, une approche nuancée et adaptée à chaque région maximise les chances de succès au Canada.  

3. Et non... Le Québec n'est pas la France   

Céline Dion, Garou, Roch Voisine... La France doit beaucoup au Québec. Bien qu'ils partagent ensemble une langue et certaines affinités culturelles, il est important de se rappeler que le Québec reste une province nord-américaine, avec des codes d'affaires propres. Les interactions professionnelles y sont souvent plus directes et davantage axées sur le contenu que sur la forme. La réactivité et l'efficacité sont particulièrement valorisées dans les échanges commerciaux. Pour réussir au Québec, il est donc crucial de comprendre et de s'adapter à ces différences culturelles, tout en respectant la sensibilité locale. Cette adaptation permet de bâtir des relations d'affaires solides et d'éviter les malentendus culturels.  

4. Cultiver un réseau d'affaires solide pour s'intégrer 

Le Canada est reconnu pour son ouverture et la chaleur de ses habitants, mais réussir dans ce marché implique bien plus qu'une simple bonne volonté. La création d'un réseau d'affaires local est une étape incontournable pour une implantation réussie. Les relations professionnelles se tissent souvent au sein de réseaux d'affaires tels que les chambres de commerce, les associations professionnelles, ou les événements sectoriels. Participer activement à ces réseaux permet non seulement de comprendre les dynamiques locales, mais aussi de gagner en visibilité et en crédibilité auprès des partenaires canadiens. 

Si l'on résume bien, le Canada représente un marché d'exportation et d'investissement de premier plan pour les entreprises françaises, avec un environnement économique favorable et des secteurs stratégiques en pleine croissance. La clé du succès réside dans une approche ciblée, une compréhension des spécificités locales, et un réseau bien développé. Avec une préparation adéquate, le Canada pourrait bien être la prochaine grande aventure internationale pour votre entreprise. 

 

Cet article a été publié initialement sur Big Média Exporter son activité : et pourquoi pas le Canada ?