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Август
2024

Phyto'alert : à quoi sert cet outil numérique né et testé en Corrèze, désormais disponible dans toute la France ?

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Née en Corrèze, expérimentée pendant trois ans sur les trois départements du Limousin et en Dordogne, l’appli Phyto’alerte est désormais disponible à l’échelle de tout le pays.

Son principe est simple : sur smartphone ou tablette, l’utilisateur sait s’il se trouve à proximité d’une culture (verger, vigne, céréale, maraîchage…) récemment traitée.

Réduire son exposition aux produits phytosanitaires

Il peut ainsi réduire son exposition extérieures aux produits phytosanitaires, en évitant de passer à proximité des parcelles concernées.

La véritable originalité, c’est que cette appli a été développée avec les arboriculteurs du Limousin et des associations de riverains, explique Jean-Jacques Prigeant, de la société AR Insight. Ce n’est ni militant, ni partisan.

Basée à Malemort, près de Brive, AR Insight est spécialisée dans la conception d'applications intégrant des fonctionnalité de réalités augmentées et de géolocalisation, par exemple dans le domaine du patrimoine.

C'est elle qui a développé Phyto'alert, un outil numérique qui repose sur l’engagement des agriculteurs : grâce à quelques clics, ce sont eux qui signalent qu’un traitement va démarrer sur une parcelle.

Pas de délation, mais un partage d’infos qui vise à éviter les tensions comme celles vécues dans le bassin de Brive, en 2010. Alors à la tête d’une association de riverains, Fabrice Micouraud se souvient de la confrontation avec les producteurs de pommes, parfois à coups de procès.

"Les tensions retombent"

Il fallait inverser la tendance. On avait imaginé un système d’alerte par SMS afin de créer un pont entre arboriculteurs et riverains. Tout est parti de là. Aujourd’hui, l’appli s’adresse à toute la population. C’est gagnant/gagnant et les tensions retombent.

La société malemortoise imagine aller plus loin, par exemple en permettant aux collectivités locales d'aviser leurs administrés d'épandages de fumier ou de lisier.

"C’est une solution pour éviter des crispations, sans contact direct entre agriculteurs et habitants", souligne Stéphane Rey, le développeur. En 2023, Phyto’alerte a été téléchargée 1.400 fois et a signalé 17.700 traitements.

Comment l’association Allassac ONGF a posé la problématique de l’usage des pesticides sur la place publique (mars 2016)

Éric Porte