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Август
2024

Aux toutes premières gorgées du matin, bienvenue au bar Le Bistrot de Marcillat-en-Combraille

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Depuis cinq ans, les mêmes gestes. Accrochée au mur, une horloge aux couleurs d’une célèbre marque américaine de soda indique 6 h 45. Pascal Message, patron des lieux, prépare sa caisse et installe sa terrasse. Impatients, quelques retraités du village attendent l’ouverture du bar, prévue à 7 heures, pour acheter le journal.

Premiers clients, premiers cafés. Au-dessus du percolateur, des bouteilles de sirop parfaitement alignées. Jean-Jacques est un habitué. "Je viens pour voir les copains même si le patron est un peu pénible", plaisante-t-il. Réponse du boss, petit sourire aux coins des lèvres : "C’est à l’image du client".

"Revenir aux sources"

Installée en terrasse, Rolande commande un thé, histoire de bien commencer la journée. Après avoir géré un magasin de vêtements pour enfants à Montluçon durant plus de vingt ans, elle a décidé de "revenir aux sources rurales". Depuis quatre ans, elle tient un commerce à Marcillat. Tous les jours, elle vient lire le journal et "prendre le temps de discuter".

En terrasse ou à l'intérieur, les habitués apprécient ce moment de convivialité.

Au comptoir, Patrick, un habitant de Virlet, ancien garagiste, consulte les cotes des compétitions sportives à venir. "De temps en temps, je parie sur le football mais ça ne rapporte pas gros", regrette-t-il.

Au fil de la matinée, les clients défilent. Certains ne font qu’un passage éclair comme cette jeune femme à la casquette fleurie venue recharger son forfait mobile.

"On peut discuter sans s'engueuler"

D’autres comme Michel prennent le temps. Maire de Gramat (Lot), ce médecin à la retraite possède une résidence secondaire à Virlet. "Je viens régulièrement boire un ou deux cafés et j’apprécie l’ambiance. Ici, on peut discuter de tout et de rien sans s’engueuler".

Un petit moment de bonheur qu’il ne sacrifierait pour rien au monde. "Dans ma commune, plusieurs bars ont fermé ces dernières années. Or, les bistros, c’est ce qui tient la vie".

Pierre ne dit pas autre chose. Cet habitant de Saint-Fargeol vient souvent pour prendre des nouvelles des copains "et savoir s’ils vont bien". Ce matin, il trinque au comptoir avec son complice Karim qui nous lance en rigolant : "Ne dîtes surtout rien à ma femme. Elle ne sait pas que je suis là".

"Je n'ai pas le nez pour les girolles"

Un peu plus loin, deux habitués préfèrent parler champignons. "Je n’ai pas le nez pour les girolles", déplore l’un d’entre eux avant d’avaler une gorgée de rosé du Luberon. Pas de boissons alcoolisées en revanche pour les deux cyclotouristes savoyards qui viennent de poser leurs vélos contre le mur du bar. Ce sera café pour Colette et grenadine pour Christian.

Entre deux clopes, le patron du “Bistrot” sert inlassablement les habitués. Sans même leur demander ce qu’ils boivent. "Après toutes ces années, je sais ce qu’ils consomment. Et comme ça, on gagne du temps". 

Le Bistrot. 54, Grand rue à Marcillat-en-Combraille. Contact : 04.70.51.67.22.

Martial Delecluse