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Август
2024

Astral Bakers, Bar Italia, Charlotte Adigéry & Bolis Popul… 6 artistes immanquables à Rock en Seine 2024

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Charlotte Adigéry & Bolis Pupul

Charlotte Adigéry et Bolis Pupul, qui poursuivent également leur propre carrière solo, sont basés à Gand, tout comme leur label, Deewee, fondé par les frères Dewaele, qui figurent doublement à l’affiche de cette édition de Rock en Seine avec Soulwax et 2manydjs. Ensemble, ces deux brillants prodiges du son inventent une electropop qui, sur la forme, ne se prend pas trop au sérieux, mais, sur le fond, fait profondément réfléchir sur des thématiques comme le colonialisme et la xénophobie. D’une efficacité mélodique impressionnante, leur art pop dansante s’inspire des poètes dada et d’idoles comme Prince, Talking Heads ou Grace Jones. Impossible de résister à l’appel de ces morceaux minimalistes et hédonistes, portés par l’esprit malin et pétillant de ce duo pas comme les autres. N.L.

En concert sur la scène Bosquet, le 23 août.

Rallye

Oubliez tout ce que vous croyiez savoir du rock en français. Fanatique de Phoenix mais proche de représentants de la pop expérimentale à tiroirs comme Timothée Joly ou Simili Gum, inspiré aussi bien par Yelle que Tame Impala, Rallye cultive les fausses pistes ou le mélange des genres. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’hydre à cinq têtes a nommé son dernier disque Cheval 2_3 (lire “cheval de Troie”). Atomisant la variété, la pop, le pop punk, le shoegaze et le rock psyché pour les reconfigurer à l’envi, Rallye est un piège dans lequel on prend plaisir à tomber, avide d’en découvrir les secrets, de comprendre son fonctionnement. Un possible avenir du rock, ou de la pop, ou la réconciliation des deux, ou bien l’avènement d’autre chose de plus excitant encore ? T.D.

En concert sur la scène Bosquet, le 23 août.

Astral Bakers

C’est le plus discret des supergroupes à la française. Autour de l’homme-orchestre Ambroise Willaume, alias Sage (ex-Revolver qui a aussi bien travaillé pour Clara Luciani que pour Soko), Theodora, merveilleuse bassiste remarquée notamment avec Barbagallo et dont le travail solo brille par son electro sensible, le guitariste Nico Lockhart (Fishbach, November Ultra) et Zoé Hochberg, qui a tâté de la baguette chez Laura Cahen ou Hyphen Hyphen. Quatre musiciens élevés quelque part entre le rock américain, la pop britannique et la chanson française, qui ont un jour décidé d’allier leurs talents respectifs pour former ces Astral Bakers de haute voltige. Dès leur premier album paru en début d’année, The Whole Story (2024), s’est imposée leur vision tant organique que sophistiquée d’un grunge dit soft qui, sur scène, fait des étincelles. S.R.

En concert sur la scène Bosquet, le 24 août.

Loverman

Avant de devenir Loverman, James De Graef donnait dans le rock synthétique au sein de la formation Shht. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, le Belge, affublé d’un sobriquet emprunté au titre d’une chanson de Nick Cave, joue la carte du crooner poétique dans une formule dénudée, au bord du gouffre, dans une pénombre en clair-obscur. On pense à Leonard Cohen, Stuart A. Staples (Tindersticks) et même au Bruce Springsteen époque Nebraska (1982) lorsque, sur scène, il pousse ces cris soudains qui transpercent le voile de mystère qui enveloppe toujours ses prestations très remarquées. Avec un album de onze chansons en forme de murder ballads, Lovesongs, Loverman est parvenu à convoquer le spectre des grands explorateurs de la folk oblique sans jamais ressasser, dans un geste d’une singularité telle que l’on ne saurait comment catégoriser cet album à la beauté inquiétante. F.M.

En concert sur la scène Firestone, le 24 août.

Bar Italia

Derrière Bar Italia, un nom en référence aux origines italiennes de sa chanteuse Nina Cristante, se cache l’un des groupes rock les plus passionnants et prolifiques du moment. L’an dernier, fraîchement signé par le label new-yorkais Matador (Pavement, Yo La Tengo, Kim Gordon), Bar Italia a sorti deux excellents albums en à peine six mois, Tracey Denim et The Twits. À une cadence effrénée (quatre disques en trois ans), le trio londonien, d’abord révélé sur la structure de Dean Blunt, s’inscrit autant dans l’héritage de Sonic Youth que de Slint. Sur scène, Bar Italia emballe autant qu’il divise – le signe même d’un groupe important. F.V.

En concert sur la scène Bosquet, le 25 août.

Canblaster

Dorénavant vétéran de la scène électronique française, l’ancien membre de Club Cheval (aux côtés de Myd, Sam Tiba et Panteros666) s’illustre aussi en solo depuis une quinzaine d’années. Entre ses remixes, ses lives sur Twitch et ses bandes originales, il a trouvé le temps de sortir un album en 2023 (Genesis) et une trilogie de maxis en 2024 (Liberosis, produits par Steve Dub, ingénieur du son des Chemical Brothers), qui charrie tout ou partie des influences des nerds de la musique. Passionné par les sous-genres de la musique électronique britannique (breakbeat, garage, drum’n’bass) mais aussi par Vangelis, les BO de jeux vidéo des années 1990 ou la production R&B, Canblaster n’a de cesse de rendre leur chaleur et leur sensualité aux machines modulaires. Et le prouvera sur scène. T.D.

En concert sur la scène Bosquet, le 25 août.