La protection de la boire des Carrés, à Charmeil, est enjeu collectif

La définition en est simple : "Un espace naturel sensible est un lieu dont le caractère naturel peut être menacé et qui, malgré une ouverture au public, bénéficie d’une protection." Quid de la boire des Carrés, site remarquable en termes de flore, faune et paysages.

État (Domaine public fluvial) et département, les deux collectivités ont donné la charge de ce bien commun à Vichy-Communauté avec mission de mener une politique de préservation et de sensibilisation. Celle-ci s‘est tournée enfin vers la LPO (Ligue de protection des oiseaux) en tant que prestataire missionnée pour mettre en place des actions conformes aux attentes du département. Ce regard collectif sur le site se fait également en lien avec différentes associations comme la Société de pêche de Saint-Germain-des-fossés.

Un écrin qui s’étend sur près de 200 ha

Mais avant, un peu d’histoire. Assez récente en fait, quand la création de la piste de l’aérodrome de Charmeil nécessita un gros volume de gravier, qui laissa là d’immenses cratères bien vite remplis d’eau. Et plus lointaine avec la présence de reculées ou bras morts créés par l’Allier au cours de ses divagations dans la plaine

"Le télescopage du travail de la rivière et de l’exploitation humaine a donné naissance à cette boire, mariant étroitement eau et sols plus ou moins marécageux. La nature qui a horreur du vide a investi ensuite cette zone humide propice à la vie", explique Marielle Fontvert, technicienne à Vichy-Co, qui parle de l’endroit comme d’un écrin qui s’étend sur près de 200 ha.

La boire est sur le corridor écologique de l’Allier ce qui sous-entend aussi bien la présence d’une faune endogène que migratoire. Parmi la première, on compte aussi des espèces rares voir protégées. Il en est de même pour la flore. Les paysages sont aussi très atypiques.

Si l’ultime maillon est la LPO, "la gestion se fait de manière très collective. Tous les acteurs du lieu sont associés à nos réunions de travail, mais aussi à certains travaux. Ces derniers sont financés à la fois par le département, le Feder et Vichy-Co. Cela sera le cas pour l’aménagement prochain de l’ancien chenal qui met la boire en communication avec l’Allier, et comme cela fut le cas pour la mise en place de parcs à éco-pâturage."

L’équilibre de cet ENS à deux pas de l’agglomération est fragile. "Pour autant, il n’est pas question de l’interdire au public. Nous avons créé deux sentiers de découverte. Mieux vaut sensibiliser, éduquer, partager qu’interdire", insiste Marielle Fontvert.

Photo François-Xavier Gutton