ru24.pro
World News in French
Август
2024

"Alain Delon me demandait beaucoup" : quand le cascadeur René Wiard partageait ses souvenirs de l'acteur

0

René Wiard retombe dans la nostalgie au rythme des pages de son album souvenir. « Regarde Claude, lâche-t-il à sa femme. Dans cette scène je jouais un militaire. J’ai été tué ». Sa compagne plonge, elle aussi, dans sa mémoire.

« Oh René, tu es mort plein de fois, mais tu ressuscites toujours ». La Grande Vadrouille, la plupart des films des Gendarmes, Paris brûle-t-il ? René en a arpenté des plateaux de tournage. Dans bien des films français des années soixante à 80, le policier qui roulait à moto, c’était lui. « Ma carrière a démarré sur un coup de chance, précise le gaillard aux cheveux grisonnant. J’étais dans un bar et Gil Delamare, recherchait des cascadeurs. Quand il a su que j’avais le permis moto, il m’a pris dans Fantomas ». 

« Mais j’ai défendu toutes les nations. Dans un seul film, j’avais été militaire français, puis allemand et américain »

À l’époque, le permis moto était très rare. « Moi j’avais absolument tous les permis : poids lourds, transports en commun, bâteau et même avion ». Casse-cou mais sans heurt puisque sa seule grosse blessure est un déboîtement de l’épaule.

René Wiard

« J’ai une carcasse en béton », aime-t-il répéter. Très vite, la carrière de René prend du gallon et il devient de plus en plus prisé dans le monde du septième art. « J’avais un gros avantage, c’est que j’avais mes propres véhicules et costumes de police ». L’attirail de René lui permet de fournir des prestations clés en main. Son savoir-faire lui permet aussi de réparer quelques anachronismes militaires et le fait qu’il parle allemand lui donne de la consistance dans les rôles des militaires teutons.

« Mais j’ai défendu toutes les nations. Dans un seul film, j’avais été militaire français, puis allemand et américain », plaisante-t-il, le regard taquin.

Ses exploits lui ont permis de côtoyer des stars et même de nouer quelques amitiés.

« Alain Delon me demandait beaucoup, il aimait travailler avec moi. Par contre, n’allez pas jouer à quelconque jeu avec lui, il vous battrait tout le temps ».

Escorter de Funès, doubler Pacino

L’homme de 85 ans, le cœur sur la main, n’hésitait pas à dépanner d’autres acteurs comme Louis de Funès qu’il a escorté un soir avec sa moto de police. Le talent de René Wiard est tel qu’il s’est exporté hors des frontières françaises. Il a ainsi été la doublure de Al Pacino dans Bobby Deerfield car l’acteur « n’avait pas le permis de conduire ». Il a également travaillé sur le tournage du film Le Mans avec Steeve McQueen.