Gaza : une frappe israélienne sur une école fait plus de 100 morts, selon le Hamas
Le bilan ne cesse de s'alourdir à mesure que les heures passent. Une frappe israélienne sur l'école al-Tabi'een dans le quartier Daraj Tuffah, au centre de la ville de Gaza, a fait près d'une centaine de morts et des dizaines de blessés ce 10 août.
Selon les informations rapportées par Al-Jazeera, qui cite le bureau de presse du Hamas, le raid israélien aurait eu lieu alors que les personnes déplacées dans l'enceinte de l'école effectuaient la prière du matin. Une mosquée est en effet accolée à l'établissement scolaire. Toujours selon la même source, le bombardement israélien a nécessité l'utilisation de trois missiles contenant chacun 900 kilos d'explosifs et aurait coûté la vie «à de plus de 100 personnes et fait plusieurs dizaines blessés».
Sur les images de la chaîne qatarie, les corps calcinés jonchent le sol entre les débris et la poussière. Les ambulances tentent tant bien que mal de se frayer un chemin et de récupérer les morts et les blessés pour les emmener dans les centres hospitaliers des environs. L'école al-Tabi'een servait de lieu de refuge pour près de 2 000 déplacés gazaouis, selon le correspondant d'Al-Jazeera.
Le Hamas a vivement critiqué cette frappe et s'en est pris ouvertement au soutien américain. «L’escalade du crime sioniste dans la bande de Gaza n’aurait pas continué sans le soutien américain, qui fait de Washington un partenaire dans cette affaire», note un communiqué du mouvement islamiste gazaoui.
Tsahal, affirme avoir «frappé avec précision des terroristes du Hamas»
De son côté, l'armée israélienne a indiqué avoir «frappé avec précision des terroristes du Hamas opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas intégré». L'établissement scolaire servait de «repaire aux terroristes et aux commandants du Hamas», à partir duquel diverses attaques étaient planifiées et préparées contre l'armée israélienne, selon le communiqué de Tsahal.
Ce n'est pas la première fois qu'une école est ciblée par l'aviation israélienne, Tsahal justifiant que des combattants du Hamas s'y trouvent et se servent des civils comme boucliers humains.
Selon les données de l'Unicef, plus de 90% des établissements scolaires «servent de refuge pour les personnes déplacées ou ont subi des dommages permanents plus ou moins importants». L'organisation onusienne précise que deux tiers des écoles devront être reconstruites pour redevenir fonctionnelles. Et d'indiquer également que plus de 1,9 million de personnes à Gaza ont dû fuir leur domicile face aux bombardements et à l'intervention de l'armée israélienne. L'enclave gazaouie compte environ 2,4 millions d'habitants.
Cette frappe meurtrière intervient alors que les négociations sont censées reprendre le 15 août prochain. En effet, les États-Unis, le Qatar et l'Egypte ont indiqué reprendre les pourparlers pour arracher un accord de cessez le feu dans la bande de Gaza et obtenir la libération des otages encore aux mains du Hamas. Israël a fait savoir qu'il enverrait une délégation.
La guerre à Gaza a débuté le 7 octobre après l'opération sanglante du Hamas en territoire israélien, tuant près de 1200 personnes dont une majorité de civils. L'armée israélienne a riposté en bombardant l'enclave gazaouie et en lançant une opération terrestre le 27 octobre dernier. Selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, affilié au Hamas, près de 40 000 Palestiniens sont morts depuis le 7 octobre et des dizaines de milliers de personnes sont blessés.
Les organisations internationales alertent sur la crise humanitaire que la province palestinienne subit, entre les pénuries de médicaments, les manques de soins, l'insalubrité, la propagation de nombreuses maladies et les risques de famine liés au blocage de l'aide humanitaire.