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Август
2024

Frappe meurtrière sur une école à Gaza : Israël affirme avoir visé "des militants du Hamas"

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La Défense civile de la bande de Gaza contrôlée par le mouvement palestinien Hamas a affirmé samedi matin qu’au moins 90 personnes avaient péri dans une frappe nocturne israélienne sur une école de la ville de Gaza. Celle-ci servait d’abri pour environ 250 personnes déplacées, dont une majorité de femmes et d’enfants, selon des sources de médias du gouvernement du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

Au cours d’une conférence de presse à l’hôpital Baptiste de la ville de Gaza, le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, a fait état de plusieurs tirs : "les frappes aériennes ont visé deux étages de l’école coranique Al-Tabi’een et la mosquée [adjacente] avec trois missiles, causant la mort de 93 personnes parmi lesquelles onze enfants et six femmes".

De son côté, l’armée israélienne a indiqué dans un communiqué publié sur le réseau social X que "d’après les renseignements israéliens, une vingtaine de militants du Hamas et du Djihad islamique parmi lesquels des commandants de haut rang opéraient à partir de l’enceinte frappée à l’école Al-Tabi’een". Cette même source a également précisé que les chiffres avancés par le mouvement palestinien "ne correspondent pas aux informations détenues" par les forces israéliennes.

Les infos à retenir

⇒ Le Hamas dénonce une "dangereuse escalade" après une frappe sur une école à Gaza

⇒ L’Iran ouvert à "tout accord [de trêve] accepté par le Hamas" à Gaza

⇒ Un militant américain blessé par balle lors d’une manifestation en Cisjordanie

Le Hamas dénonce une "dangereuse escalade" après la frappe

Après cette frappe, le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a dénoncé samedi "une dangereuse escalade" dans la guerre menée par l’armée israélienne dans le territoire palestinien.

Selon l’agence de presse Reuters samedi, le ministère égyptien des Affaires étrangères a également condamné cette frappe, estimant que "le meurtre de civils de Gaza montrait qu’Israël n’avait aucune intention de mettre fin à la guerre."

La Rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, l'Italienne Francesca Albanese, a accusé, pour sa part, ce samedi Israël de "génocide" des Palestiniens. "Israël commet un génocide des Palestiniens, un quartier à la fois, un hôpital à la fois, une école à la fois, un camp de réfugiés à la fois, une zone de sécurité à la fois", a déclaré Francesca Albanese sur le réseau social X.

Cette frappe sur l’école Al-Tabi’een, dont le bilan ne peut être vérifié de source indépendante, est l’une des plus meurtrières depuis le début de la guerre à Gaza, sur la base des données fournies par le mouvement islamiste palestinien.

L’Iran ouvert à "tout accord [de trêve] accepté par le Hamas"

La veille, Israël a accepté de reprendre les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza, après un appel pressant des pays médiateurs face au risque d’escalade militaire au Moyen-Orient. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a ainsi indiqué envoyer "le 15 août une délégation de négociateurs à l’endroit qui sera convenu pour conclure les détails de concrétisation d’un accord".

Jeudi, les trois pays médiateurs, Qatar, Etats-Unis et Egypte, ont appelé à la reprise le 15 août des discussions indirectes en vue d’une trêve, indiquant qu’un accord-cadre était "maintenant sur la table, et qu’il ne manquait que les détails de son application".

"Tout accord accepté par le Hamas sera également reconnu par nous", a indiqué samedi la mission iranienne à l'ONU, affirmant toutefois qu’un cessez-le-feu à Gaza n’a "rien à voir" avec la riposte promise par Téhéran à l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh.

Cisjordanie : un militant américain blessé lors d’une manifestation

Un militant américain a indiqué à l’AFP avoir été blessé par balle vendredi par l’armée israélienne lors d’une manifestation contre l’expansion des colonies dans la ville de Beita, en Cisjordanie occupée. "Il y avait une manifestation et nous étions là pour filmer pour nous assurer d’avoir les yeux sur l’armée d’occupation [israélienne], et à un moment donné, nous nous sommes enfuis et ils m’ont tiré dans la jambe", a déclaré l’homme, qui a demandé depuis son lit d’hôpital à être identifié sous son pseudonyme Amado Sisson.

Le Croissant Rouge palestinien a indiqué dans un communiqué que ses équipes soignaient un militant étranger touché par une balle réelle lors d’une manifestation, sans préciser son identité. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a indiqué que les soldats avaient "utilisé des moyens pour disperser des émeutes et tiré des balles réelles en l’air pour disperser" un "rassemblement" dans la région de Beita.

Pas de sanction des Etats-Unis après la mort d’un Palestino-Américain

Le département d’Etat américain a déclaré vendredi qu’il ne sanctionnera pas une unité militaire israélienne impliquée dans le meurtre d’un Palestino-Américain, arguant qu’Israël avait déjà pris les mesures nécessaires. Omar Assad, 78 ans, qui a passé une grande partie de sa vie à Milwaukee aux Etats-Unis, avait été tué en janvier 2022 en Cisjordanie après avoir été allongé plus d’une heure sur le ventre, menotté, bâillonné, les yeux bandés, dehors une nuit d’hiver.

Les projecteurs s’étaient braqués sur les soldats de Netzah Yehuda, une unité crée en 1999 et formée en grande partie de soldats ultraorthodoxes. "Nous avons conclu que les mesures nécessaires avaient été prises pour corriger les violations commises par cette unité", a déclaré le porte-parole adjoint du département d’Etat, Vedant Patel. "Cette unité peut continuer à bénéficier du soutien sécuritaire des Etats-Unis", a-t-il ajouté.