Handball: Glauser-Sako, un tandem de gardiennes pour rouler vers l'or
Si les Bleues sont une nouvelle fois en finale des Jeux, trois ans après leur titre à Tokyo, c'est en grande partie grâce à elles. Lors de cette demi-finale étouffante face à la Suède (31-28 après prolongation), elles ont tenu la barre quand le navire bleu-blanc-rouge tanguait franchement.
C'est d'abord Laura Glauser (30 ans), dans la continuité de sa performance éblouissante en quart, qui a maintenu dans le match ses coéquipières, en grande difficulté en attaque. En première période, elle a arrêté presque la moitié des tirs adverses (48%), avant de baisser un peu de régime en deuxième.
Hatadou Sako (28 ans) a alors pris un relais décisif, détournant huit des quinze tentatives adverses (53%). La joueuse de 28 ans a dégouté les Suédoises dans les jets de sept mètres (3/4), d'abord en restant collée à sa ligne, puis en s'avançant près des tireuses.
Un duo d'enfer. "Ce sont deux bonnes gardiennes, commente le sélectionneur Olivier Krumbholz. Il n'y a pas de raison d'avoir de jalousie ou de s'évaluer par rapport aux partenaires. Elles sont complémentaires, elles travaillent bien ensemble. Ce sont deux filles qui ont beaucoup de mental et qui sont en train de réussir leurs Jeux olympiques. Particulièrement Laura qui assume les débuts de match en étant très brillante."
- "Indispensable d'être accompagnée psychologiquement"
Éblouissante lors des deux premières rencontres de la compétition quand Glauser était un peu en retrait, Sako est sortie du banc pour donner de l'assurance à ses coéquipières en demies.
"Dans ces moments-là, le calme est un élément primordial, raconte-t-elle. On ne peut pas remettre notre sort sur quelque chose d'aussi futile que le manque de lucidité. Je leur dis: +Tranquille, on a le temps, vous n'êtes pas fatiguées, vous êtes fraiches.+ Mon rôle, c'est aussi d'apporter ce calme, cette sérénité."
Cette finale récompense aussi son choix fort d'avoir troqué le maillot du Sénégal (pays avec lequel elle a disputé le Mondial-2019) pour celui de la France. Elle n'a pu revêtir le maillot des Bleues qu'il y a un peu plus d'un an, à temps pour gagner en décembre dernier le titre mondial, profitant notamment de l'absence de Cléopâtre Darleux.
Laura Glauser non plus n'était pas de l'aventure tokyoïte, par choix, refusant d'être la gardienne N.3 à l'écart de l'équipe, loin de sa fille, à une "période assez sombre" de sa vie.
"Je sais que maintenant c'est indispensable d'être accompagnée psychologiquement, en tout cas pour moi, affirme-t-elle. (...) Ce qu'on vit, c'est tellement fort, prenant, c'est notre vie. Nous, on dort handball, on mange handball, on vit handball. Ma fille vit handball aussi à travers moi. Pour vous dire que c'est notre vie et c'est tellement fort ce qu'on vit, que ce soit positif ou négatif, qu'il faut pouvoir décharger tout ça."
Parfois accompagnée de sa fille après les matches, comme contre l'Espagne, Glauser resplendit à Villeneuve-d'Ascq. La gardienne présente le septième meilleur pourcentage d'arrêts (34%) du tournoi olympique, juste derrière... Sako (35%), qui a toutefois un bien moins gros volume.
Samedi, elles feront face à celle qui domine ce classement avec 43% d'arrêts, la Norvégienne Katrine Lunde, modèle de longévité (44 ans), avec l'intention de remporter le duel des gardiennes.