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Август
2024

Athlétisme: Alice Finot, tout en contrôle

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Depuis son inattendue médaille d'argent à l'Euro en salle en 2021, Alice Finot ne fait qu'accélérer et a amélioré à six reprises le record de France du 3.000 mètres steeple depuis 2022 (9.05:01 depuis le 7 juillet).

En deux ans, elle aura connu deux Championnats du monde -- avec des fortunes diverses entre un plongeon dans la rivière à Eugene en 2022 et une 5e place à Budapest en 2023 - et un titre de championne d'Europe à Rome en juin. Elle prendra part mardi à sa première finale olympique.

A l'Euro, "je pense que j'étais à 80% de ma forme, c'est un championnat que j'ai fait dans le contrôle", a-t-elle raconté la semaine dernière.

"Contrôle", un mot qui revient souvent dans la bouche de la demi-fondeuse au regard déterminé, celui de celle qui sait ce qu'elle veut et qui mettra tout en place pour y parvenir.

"J'ai fait mon petit bonhomme de chemin. J'ai fait Eugene, j'ai fait Budapest, ça m'a permis de devenir de plus en plus professionnelle, tout s'est construit un à un et (les JO) arrivent au bon moment", racontait-elle à l'AFP en décembre en Afrique du Sud, où elle était en stage avec la Fédération française d'athlétisme (FFA).

Les Jeux, "c'est l'événement où les planètes doivent s'aligner et où je dois réaliser ma meilleure version", répétait-elle il y a quelques jours.
"Que du bonheur"
Hyper-méticuleuse, c'est pourtant presque par hasard qu'Alice Finot tombe dans le haut-niveau en athlétisme, après une adolescence principalement consacrée à l'équitation.

En 2015, elle remporte dans sa catégorie le semi-marathon de Taïwan, de son propre aveu "en touriste totale". En 2016, la Franc-Comtoise rejoint son compagnon à Vigo (Espagne) et y vit toujours. En 2018, elle participe à ses premiers Championnats de France élite (3e). En 2021, elle honore sa première sélection en équipe de France et décroche l'argent sur 3.000 m en salle.

Après ce premier podium, Finot se blesse, manque les Jeux de Tokyo et change de vie: fini le poste d'ingénieure automobile, elle devient athlète professionnelle.

"Avant j'allais au boulot, à l'usine, j'avais une vie très stressante", a-t-elle raconté à l'AFP. A côté, "c'est que du bonheur" d'être sportive de haut-niveau.
"J'orchestre tout"
"C'est moi la cheffe maintenant, c'est génial. Je m'entoure des bonnes personnes et j'orchestre tout", de l'entraînement à la récupération en passant par les plannings des compétitions, savoure-t-elle.

Après l'or européen en juin, Alice Finot s'est offert début juillet son sixième record de France sur 3.000 m steeple en coupant la ligne en 9 min 05 sec 01, sixième performeuse mondiale de l'année.

Sur la piste, la steepleuse aime maîtriser ce qu'il se passe avant de lâcher les chevaux en fin de course.

En début de course, elle "contrôle, je suis hyper cérébrale". "Mais quand je décide de faire ce changement-là (et d'accélérer), je +switche+ complètement."

C'était le cas à Budapest en 2023, quand, distancée à 400 mètres de l'arrivée (11e), elle "gratte des places une par une, jusqu'au dernier souffle", pour terminer cinquième.

Un an plus tard, Alice Finot sait qu'elle a tout à gagner à Paris, où elle peut croire au podium malgré son statut d'outsider.

"Dans ma tête, c'est quelque chose d'envisageable", affirme la steepleuse, qui se considèrera comme "une athlète accomplie" si elle passe sous les neuf minutes à Paris.

Afin de pouvoir rivaliser avec les toutes meilleures, elle sait qu'elle va devoir produire plus tôt son effort.

"Prendre des risques, vous me connaissez, ce n'est pas mon habitude. Je suis beaucoup dans le contrôle", répète-t-elle. "Mais là, je vais prendre des risques, c'est quitte ou double."

Jusqu'à partir devant en surprenant la concurrence dans le Stade de France ? "Vous verrez ! Vous venez pour le spectacle ou il faut tout vous raconter en avance ?"