Gymnastique: Nemour fait rayonner l'Afrique, Aït Saïd échoue d'un rien pour la France

La France repart sans médaille pour les troisièmes JO de suite en gymnastique artistique; les filles s'étaient effondrées lors des qualifications dimanche dernier, avec aucune Bleue qualifiées pour les finales. Chez les hommes, Samir Aït Saïd était la seule chance de médaille car seul qualifié pour les JO de Paris.

Et pourtant, la France aurait pu être auréolée d'une médaille d'or, celle glanée aux barres asymétriques par la Franco-algérienne Kaylia Nemour.

L'adolescente a brillé sur l'agrès en obtenant une note de 15,700 points, devant la Chinoise Qiu Qiyuan (15,500), et l'Américaine Sunisa Lee (14,800).

Vêtue de son justaucorps blanc pailleté, elle a éclaté en sanglots après sa performance, en tombant dans les bras de son entraîneur, Marc Chirilcenco, sous les cris admiratifs des spectateurs de l'Arena Bercy.

La jeune fille, qui est née et a grandi en Indre-et-Loire, a fait ses classes dans un petit club du département et intégré le collectif France. Il y a trois ans, elle souffre d'un problème osseux (appelé ostéochondrite) consécutif à une poussée de croissance, et nécessitant une opération à chaque genou.
Exclue
Un an après, elle demande à reprendre mais la Fédération française de gymnastique tempère en arguant un retour progressif sous condition. Les deux parties s'engagent alors dans une bataille juridique durant de longs mois. Kaylia Nemour est exclue du collectif France et ses parents décident de se tourner vers l'Algérie.

En novembre 2023, c'est pour l'Algérie qu'elle décroche une médaille d'argent mondiale aux barres et valide son ticket pour les JO à Paris, où elle a fait de nouveau sensation dimanche.

"Je suis très contente de ce que j'ai pu faire aujourd'hui, je suis encore un peu sous le choc parce que je ne crois pas que je suis championne olympique", a dit Nemour après son titre.

"Ça ne pouvait pas être mieux dans ma vie de sportive, vraiment c'était mon rêve ultime. Des années de travail et de travail acharné. C'est vraiment fou et je suis vraiment très contente et honorée d'avoir pu gagner cette médaille, d'abord pour moi et pour l'Algérie aussi", a-t-elle ajoutée.

Peu de temps auparavant, Samir Aït Saïd espérait lui aussi accomplir son rêve: décrocher une médaille olympique.
"Dégoûté"
Aux anneaux, il a livré une bonne performance, à l'issue de laquelle il a explosé de joie. Mais l'annonce de sa note l'a plongé dans une grande tristesse: 15,000 points, à un dixième de la médaille de bronze, revenue au Grec leftherios Petrounias (15,100).

Le Chinois Liu Yang (15,300) a conservé son titre devant son compatriote Zou Jingyuan (15,233).

"J'ai fait une contre-perf. (...) Je suis dégoûté, triste, déçu et je m'en veux. (...) J'ai échoué, clairement. Je n'ai aucune excuse. Je suis en forme, je peux refaire encore une compétition tout de suite", a souligné le Français, qui termine encore une fois au pied du podium tout comme aux Jeux de Tokyo.

Le porte-drapeau des JO 2020 a assuré qu'il serait "encore là à Los Angeles" en 2028.

"Je repars pour quatre piges. (...) Je vais devoir encore prouver, on ne va pas forcément me refaire confiance. Il va falloir que je me batte encore avec certaines personnes. C'est dommage, mais je suis prêt à le faire pour une médaille olympique", a jouté le gymnaste de 34 ans.

La journée s'est conclue par le saut hommes et la victoire du Philippin Carlos Edriel Yulo (15,116), entré dans l'histoire samedi avec le premier titre pour son pays en gymnastique, quand il s'est imposé au sol.

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