ru24.pro
World News in French
Август
2024

Centre de santé de Yeumbeul : 1500 patients de la cataracte à opérer en 5 jours, enregistrés

0
Au Sénégal, la cécité et les déficiences visuelles sont des problèmes majeurs de santé. Ainsi, pour réduire de façon drastique cette pathologie, le ministère de la Santé et de l'Action Sociale multiplie les partenariats. Grâce à celui noué avec l'ONG koweïtienne Direct Aid Society, les camps de chirurgie de la cataracte s'étendent à travers le Sénégal. D'ailleurs, un programme de chirurgie de la cataracte de 5 jours, initié ce 31 août, va prendre fin ce week-end au centre de santé de Yeumbeul.
Dr Mokhtar Dieng Badiane, médecin ophtalmologiste, coordonnateur du programme national de promotion de la santé oculaire au ministère de la Santé, revient sur les causes de la cécité au Sénégal :

"Nous en sommes à notre deuxième semaine de campagne de chirurgie de la cataracte. La première semaine s'est déroulée au centre hospitalier régional de Kolda où nous avons pris en charge 900 malades. Nous sommes au centre de santé de Yeumbeul depuis le 31 juillet pour encore deux jours, c'est-à-dire jusqu'au 4 août," explique-t-il. "Ces campagnes de cataracte sont menées habituellement pour essayer de prendre en charge nos compatriotes qui n'ont pas eu la possibilité ou la chance de se faire soigner dans les structures de routine," a-t-il ajouté.

Dr Badiane précise que la cataracte constitue la première cause de cécité au Sénégal avec entre 35 000 et 50 000 cas recensés par an. Environ 25 000 personnes sont opérées chaque année, mais il relève "un gap qui est là" et, poursuit-il, "c'est lors de ces campagnes de chirurgie que l'on prend en charge ces personnes-là pour améliorer les indicateurs de la chirurgie de la cataracte."

Les personnes du troisième âge constituent plus de 80% de la cible, mais le médecin rappelle que les enfants peuvent également être atteints par la cataracte : "C'est une pathologie liée à la sénilité, mais elle peut aussi atteindre les enfants et les jeunes. Nous avons pris en charge un enfant de 3 ans atteint de cataracte congénitale," informe Dr Badiane.

Abondant dans le même sens, le nouveau directeur général de l'ONG Direct Aid Society, Mohamed Hamadi, explique que ce camp entre dans le cadre du programme de lutte contre la cécité en collaboration avec le ministère de la Santé : "Nous avons beaucoup d'activités mais celle-là est particulière. La semaine passée, nous étions à Kolda et nous comptons faire d'autres campagnes dans d'autres régions d'ici la fin de l'année. Chaque année, nous avons un objectif de 15 000 patients mais vu le nombre de patients, nous dépassons notre objectif," a-t-il expliqué avant de remercier le ministère de la Santé pour l'accompagnement et la collaboration.

Pour sa part, Mohamed Hindi, directeur général de l'ONG L'Œil du Monde, structure chargée de l'exécution des programmes liés à la santé oculaire au Sénégal, déclare : "C'est la cinquième année que nous travaillons au Sénégal et nous intervenons très souvent ici à Yeumbeul. Nous bénéficions de la confiance des habitants de cette localité et cela nous fait plaisir," a-t-il indiqué avant de préciser que la formation fait également partie de leur domaine de compétence.

Cette campagne de chirurgie de la cataracte a été appréciée à sa juste valeur par les bénéficiaires qui n'ont pas manqué de remercier les initiateurs mais aussi de solliciter sa pérennisation.

"Je viens de Ziguinchor après avoir manqué le camp tenu la semaine dernière à Kolda. C'est pourquoi j'ai fait le déplacement à Yeumbeul pour ma prise en charge dans ce camp gratuit d'opération de la cataracte. Là, je viens de subir une opération avec succès. Aujourd'hui, je suis revenu pour un contrôle. Macha Allah, nous rendons grâce au Tout-Puissant de nous avoir envoyé ces gens qui viennent nous soigner gracieusement alors que ce sont des opérations qui peuvent coûter jusqu'à 500 mille francs et même plus. Nous ne les remercierons jamais assez pour ces gestes et nous espérons surtout qu'ils vont revenir au Sénégal bientôt pour aider les populations qui n'ont pas les moyens de se faire opérer," a témoigné Ismaïla Goudiaby, la soixantaine révolue, le sourire aux lèvres.

Birame Khary Ndaw