Tennis de table: Félix s'arrache pour les quarts, Alexis cale en 8e
Dans une ambiance folle, et au terme d'un thriller "hitchcockien", "Féfé" le cadet (5e mondial) est passé par toutes les émotions mais a su venir à bout 4-3 de l'Allemand (25e), passé pas loin d'une remontée fantastique.
"Je suis très content d'être allé chercher cette victoire, ce n'était pas facile, et je sais qu'Ovtcharov ne lâche jamais rien.
Lebrun, qui porte à 17 ans les espoirs d'une médaille olympique française a remporté ce duel d'anthologie (11-9, 15-13, 12-10, 8-11, 3-11, 8-11, 11-7) ayant mis à rude épreuve ses nerfs d'adolescent et climatisé le public longtemps bouillant, qui a finalement redoublé de décibels quand le Montpelliérain a su avoir le dernier mot. Comme un grand.
Pour être un très grand, il reste encore du chemin à parcourir, mais le voilà à une victoire d'atteindre un dernier carré qui peut ensuite lui ouvrir les portes de la gloire.
Sueurs froides
Ovtcharov était un client. Il n'y avait qu'à lire le CV de l'expérimenté Allemand de 35 ans pour en convenir, sextuple médaillé olympique et seul Européen à avoir atteint le podium en simple depuis vingt-quatre ans (bronze à Londres en 2012 et à Tokyo en 2021).
L'ancien N.1 mondial (en 2018) s'attendait à une "ambiance électrique" et les premières étincelles ont été françaises.
Après le gain, en opportuniste, du premier set, Lebrun s'est vite détaché 10-6 dans le suivant, sans toutefois conclure. Après un temps mort, pour respirer un bon coup, il a à son tour effacé deux balles de sets adverses, avant d'enfin gagner le bras de fer sur un gros revers, et de faire exploser de joie l'Arena Sud.
Vite mené 5-1 dans la manche suivante, le temps de décompenser, "Féfé" n'a jamais paniqué, prenant le temps de remonter au score en s'appuyant sur son service illisible, pour se détacher 3 à 0.
Le crime était presque parfait. Mais les sueurs froides ne tardaient pas.
Car, sous les yeux de Zinédine Zidane, présent en tribune, Ovtcharov a engagé sa furieuse remontée, avalant les quatrième, cinquième et sixième sets comme un rouleau-compresseur.
"Il jouait de mieux en mieux, ça devenait de plus en plus difficile. Le match était en train de m'échapper alors que j'avais les cartes en main. J'ai ressenti du stress dans le 6e set", a convenu Félix.
L'heure de vérité sonnait et on allait voir de quel bois est fait le jeune homme.
Force de caractère
Sa solidité retrouvée à point nommé a chassé la psychose et fait changer de camp le doute. Ovtcharov temporise en demandant à nettoyer la table ? Félix ne se démonte pas et fait la même demande, en le regardant bien droit dans les yeux.
Dix huit ans d'écart séparent les deux joueurs, mais c'est bien le plus jeune, doté d'une énorme force de caractère, qui a fait tonner le tonnerre dans l'arène.
"J'ai super bien géré au final, car il a marqué plus de points que moi dans le match (72 contre 68 pour Félix), ça veut dire que j'ai été bon dans les moments importants", a-t-il analysé. Son prochain adversaire, le Taïwanais Lin Yun-ju (8e), est prévenu.
Dans la foulée, Alexis n'a lui rien pu faire dans son 8e de finale face à Hugo Calderano (6e), qui s'est montré irrésistible après la perte du set initial (3-11, 11-5, 11-6, 11-3, 11-8).
L'écart était trop grand entre l'aîné des Lebrun, 20 ans (16e mondial), et le Brésilien de 28 ans, qui devient le favori de cette partie de tableau pour atteindre la finale, après le séisme qu'a constitué l'élimination du N.1 mondial Wang Chuqin par le Suédois Truls Moregard dès les 16e de finale.