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Июль
2024

JO Paris 2024 : "C’est toujours plus fatigant de nager contre lui", Léon Marchand jugé par ses malheureux adversaires

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C’est bien connu. Dans le sport de haut niveau, il y a deux catégories : les bons, et les mauvais perdants. Une maxime parfaitement visible dans la zone d’interview de l’antre de la natation olympique 2024, à Nanterre. Un par un depuis dimanche, y défilent des nageurs sonnés par les démonstrations de force, reçues comme des uppercuts, à chaque fois qu’ils essayent de se frotter à notre ogre national, Léon Marchand.

Mardi, avec l’enchaînement 200 m papillon et brasse du Toulousain, le constat était plus que jamais frappant. Au summum du fameux « seum » (*), on retrouve l’Islandais Anton McKee, pourtant poussé dans les cordes en demi-finale du 200 m brasse. « Dans quel état d’esprit êtes-vous au moment d’affronter Léon Marchand », le questionne-t-on d’abord. « C’est juste comme face à tous les autres. Ouais il est impressionnant, mais je ne me focalise pas sur les autres, uniquement sur moi », rétorque-t-il en à peine quelques secondes. « Est-ce que c’est fatigant de nager à ses côtés ? Et pourquoi selon vous est-il si fort ? », le bouscule-t-on. « Non. Et je n’en sais rien, il doit énormément bosser… »

Cette palme du « rageux » décernée, place à des awards plus fair-play chez d’autres concurrents. À entendre leur souffle encore intense, ils sont bel et bien éprouvés. « Je nage contre Léon depuis cinq ou six ans chez les juniors. Je le connais très bien. C’est le meilleur. On s’entraîne pourtant tous très dur, mais je ne sais pas, il a ce truc en plus qu’on n’arrive pas trop à expliquer », avoue le Suisse Noè Ponti. « Bien sûr qu’il est impressionnant. Tous les nageurs de ces JO vous diront la même chose. C’est une fierté de l’affronter. Il fait partie de ces gens qui naissent avec un talent particulier et il arrive à en faire de grandes choses, sans jamais s’arrêter de progresser », abonde le Néerlandais Caspar Corbeau.

« Juste phénoménal »

Décidément, les Bataves font preuve d’une lucidité des plus louables, malgré la belle leçon donnée par le professeur Marchand : « Il fait partie des meilleurs nageurs au monde. Ouais, il est vraiment impressionnant, il dégage tellement de puissance dans sa nage… Il a énormément de talent et il est tellement entraîné… Son endurance est incroyable, il arrive à enchaîner les courses avec facilité, il est super bien préparé. Bien sûr, c’est toujours plus fatigant de nager contre lui que face à d’autres », concède son coéquipier hollandais de la brasse Arno Kamminga.

Une démonstration de force qui est naturellement décuplée, au sein d’une Défense Arena dont on nous dit dans l’oreillette que le bassin pourrait très bientôt être rebaptisé “Léon Marchand”, si l’héritier de Michael Phelps poursuit sa moisson olympique. « Il est fou ! Il est juste phénoménal. Sur ces JO, il rend les fans complètement dingues. C’est incroyable de vivre une course à ses côtés avec une telle ambiance », s’emballe l’Autrichien Martin Espernberger.

En plus de ses doubles finales sur 200 m (papillon et brasse), ce soir, il restera encore au moins une course individuelle à l’amiral Marchand. Houston, vous nous recevez toujours ? (*) Sentiment d’écœurement, popularisé par les Belges lors de la Coupe du monde 2018. 

À La défense Arena, Florent Leybros