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Июль
2024

Au cœur de Montluçon, le jardin Wilson : un écrin de verdure à deux pas du centre-ville

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Un peu à l’écart du boulevard Carnot à Montluçon (Allier), se dessine le jardin Wilson. Ce parc suspendu aux airs babyloniens retient entre ses murs le souvenir de l’époque médiévale. "Derrière ces remparts, on a l’impression d’être dans un château", souligne Kévin Hyer, visiteur d’un jour.

Et puis, il y a ceux qui ne s’étonnent plus de sa singularité. Yvette et son amie qui viennent "quand ça leur prend l’envie" ont établi leurs quartiers sous un platane. "C’est pratique, il s’agit du parc le plus proche de chez nous".

Une adresse devenue un lieu de rendez-vous des Montluçonnais : "Nous faisons nos études dans des villes différentes, alors l’été, on vient ici pour discuter au frais", apprécient Chloé et ses amis. Ce parc situé à deux pas du centre-ville leur permet "de se retrouver avant d’aller prendre un café".

Un parc délaissé par les Montluçonnais ?

Sous l’ombre d’un platane, ce groupe d’amis recherche peut-être le microclimat du parc dû, selon Jérôme Goutaudier, directeur de Montluçon Tourisme, à "la situation encaissée de ce jardin". Le soleil parvient cependant à percer l’épaisse touffe végétale : "Dommage que les bancs ne soient pas à l’ombre", déplore Yvette.

Mais pour certains Montluçonnais, le parc est devenu peu attractif : "Quand j’étais plus petit, des stands proposaient des ateliers créatifs. Ce serait bien de remettre ça en place", observe Erwan, qui fréquente le parc depuis l’enfance. À vrai dire, malgré son aire de jeu, rares sont les familles qui en profitent : "Les jeux sont engoncés à l’extrémité du parc, à côté des grilles. Je n’y emmène pas mes enfants", explique une des habituées.

L’insécurité est mise en cause : "Le jardin est mal fréquenté et rien n’est fait pour améliorer la situation", lâche avec amertume Yvette. "À la tombée de la nuit, cela devient même dangereux. Les gens ne tiennent pas leurs chiens en laisse", continue sa compagne de balade.

Des touristes admiratifs

Délaissé par les locaux, l’espace fleuri demeure cependant incontournable pour les touristes. Originaires de Normandie, Blandine Letienne et Kévin Hyer sont venus profiter du calme montluçonnais après un court séjour au Mont-Dore : "Une amie nous a conseillé de venir ici. C’est calme, idéal pour se reposer", note la Normande venue se ressourcer trois fois en l’espace de deux jours.Les allées ombragées invitent à respirer sans sortir du centre. Photo : Florian Salesse

"Tout est réfléchi de manière symétrique mais nous avons l’impression de changer de lieu à chaque étage", apprécie ce couple de vacanciers. Une stature présidentielle donc pour ce jardin dont les terrasses offrent une vue royale sur le cœur historique de Montluçon.

Jaillissant au sommet des 12.000 m² de ce jardin étagé, le Mupop invite à lever la tête hors des massifs fleuris. Une présence musicale entêtante puisque le jardin Wilson referme aussi le clos André-Messager, "l’extension du jardin aménagée à l’occasion de la création du Mupop", explique Jérôme Goutaudier. Un moyen d’honorer ce compositeur montluçonnais dont la statue trône devant l’allée centrale.

Les mélomanes peuplent eux-mêmes les nombreux bancs de ce parc. Dont Apolline, étudiante en musicologie et ancienne élève du conservatoire. "C’est dommage qu’il n’y ait pas de programmation musicale alors que le cadre s’y prête", regrette cette flûtiste inspirée par "la beauté des compositions florales".

La beauté des compositions florales

Cet authentique jardin à la française est salué pour le soin qui y est apporté : "C’est agréable d’avoir un parc aussi fleuri", estime Yvette. Cet "espace végétalisé sain" est entretenu depuis 2014 "avec des méthodes alternatives respectueuses de l’environnement", justifie Jérôme Goutaudier.

"On aime à quel point c’est rafraîchissant avec toutes ces fontaines", admirent les touristes rouennais. "Ça nous change des espaces plus urbains", ajoute Blandine Letienne.

Derrière les grilles du parc Wilson se dissimule un jardin aux multiples visages. Classé en 1952, ce site historique et pittoresque a vécu mille transformations. Sans pour autant perdre son identité. Marx Dormoy, à l'époque maire de Montluçon, a entériné la création du jardin Wilson "le 5 décembre 1937 à l’emplacement des jardins de l’hôtel particulier du baron de Charnisay dont la propriété avait été achetée en octobre 1933", explique Jérôme Goutaudier, directeur de l’office de tourisme. Ce jardin étagé à la française fut imaginé par "Pierre Ducros et les établissements Georges Delbard de Malicorne".Inauguré le 14 juillet 1939, le jardin a été nommé en l’honneur du président américain Thomas Woodrow Wilson.

Céline Deveau