En mémoire des Fusillés des Vignes
Le 80 e anniversaire du drame, en présence de nombreuses personnalités (*) renforçait l’émotion ressentie par chacun.
« Le 6 juin dernier, nous célébrions le Débarquement de Normandie », rappelait Véronique Pouzadoux, maire. Et partout sur le territoire, des cérémonies éparses, comme celle de ce soir, sont organisées en mémoire des résistants qui combattirent à l’intérieur, contre l’occupant, afin de ralentir les renforts de l’armée nazie et de désorganiser sa défense. Cette aide précieuse, le général Eisenhower l’estima lui-même à l’apport de 15 divisions. »
La Libération au prix du sangMais ces courageux soldats de l’ombre ont été traqués, comme près d’ici dans la forêt des Colettes. « Beaucoup seront tués, surpris par l’attaque, dans leur refuge bucolique aux alentours de Veauce. Le 24 juillet 1944, il y a quatre-vingts ans jour pour jour, quatre des jeunes maquisards qui avaient échappé à l’attaque du camp de Veauce étaient retrouvés par l’ennemi, suite à une dénonciation », poursuit l’élue.
« Sans sommation, sans autre forme de procès que l’arbitraire, les coups de feu claquèrent, les grenades explosèrent. Léopold Maupas, Raymond Chambonnet, André Cavard et Bernard Bruneau gisaient sur le sol. Leur sang séchait au grand soleil de juillet sur le petit sentier qui conduisait à la cabane. Un de leur camarade, qui s’était trouvé avec eux, Maurice Barroin était très sérieusement blessé. Il sera arrêté puis déporté ».
« 1944 a été l’année de la Libération. La Libération et ses sourires. La Libération et ses bals. La Libération et ses scènes de liesse. Mais la Libération, ne l’oublions pas, s’est faite au prix du sang. Et il faudra qu’il en coule encore beaucoup pour que l’hydre nazie enfin s’écroule ».
Une année « si particulière »« Aussi, la municipalité de Gannat se devait de ne pas oublier cette année si particulière, surtout en ces temps féconds de l’oubli, du repli sur soi et de la division. Pour Léopold. Pour Raymond. Pour André. Pour Bernard. Pour Maurice. Et pour tous les autres : Nud, Perrin, Bertin, Guillebaud, Barthelaix, Habrial et Jeanne Bouteille. Sans oublier Claude Hettier de Boislambert, futur grand chancelier de l’Ordre de la Libération, et ses camarades d’infortune incarcérés au château de Gannat. C’est grâce à votre sacrifice et à celui de vos camarades et compagnons que nous pouvons aujourd’hui déclarer “Vive la République” ! “Et vive la France” ! »
(*) Etaient présents notamment Pascale Trimbach, préfète, Véronique Pouzadoux, vice-présidente du conseil départemental, Stéphanie Cartoux, conseillère régionale, les représentants du conseil municipal et du conseil municipal des enfants, les présidents d’associations d’anciens combattants, les porte-drapeaux, les sapeurs-pompiers et le piquet d’honneur d’élèves gendarmes de l’école de Montluçon, etc.