Il revendait de la drogue sur le gros point de deal du quartier de la gare de Clermont-Ferrand
Le jeune Francilien a débarqué à Clermont depuis un mois." Je suis ici parce que j’ai une interdiction de paraître à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) pendant deux ans. C’est suite à une condamnation pour des violences dans les stupéfiants", assure-t-il.Son lieu de résidence en Auvergne est assez flou. "Je suis chez ma tante, qui habite vers la gare". "Lors du déferrement, vous m’aviez dit que vous résidiez chez votre cousin", s’agace Fabienne Cancelier au parquet. "Chez ma tante, il y a aussi mes cousins. Je connais pas l’adresse, c’est à droite de la gare"
"On faisait de mal à personne"C’est justement près de la gare qu’il a été interpellé vendredi, sur le point de deal bien connu de La Visitation.
Les policiers sont alors en surveillance discrète près de l’immeuble lorsqu’ils aperçoivent le prévenu au contact de plusieurs clients. Les guetteurs repèrent les fonctionnaires et sonnent l’alerte. Le jeune Parisien s’enfuit par les sous-sols de la résidence. Dans sa course, il lâche des pochons de 30 g de résine de cannabis, de 16 g d’herbe et de 5,5 g de cocaïne. Il est rattrapé et interpellé, les mains pleines de coke.
Mais il nie les faits. "J’étais devant l’immeuble avec mon cousin pour fumer, on faisait de mal à personne. On n’a pas bougé, on n’a pas couru. Je sais ce que j’ai fait et je sais ce que j’ai pas fait !"
"Il s'est quasiment élevé tout seul"Il a pourtant baigné dans le milieu du trafic de stupéfiants depuis son adolescence. Mineur, le jeune prévenu a été condamné à maintes reprises par le tribunal de Bobigny pour détentions de stupéfiants, usage de stupéfiants, conduite sans permis et sous stupéfiants, outrages, menaces de mort, mais également pour des vols en réunion. Mineur, toujours, il a purgé une peine de prison de huit mois suite à la suite d’une condamnation pour infraction à la législation des stupéfiants.
Chez lui, en région parisienne, le prévenu est suivi par la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) en tant que "jeune majeur", mais également par la Mission locale. Dans le cadre de son suivi judiciaire, il a une obligation de soins car cela fait des années qu’il consomme plusieurs joints par jour.
"Il est dans une situation familiale pas forcément aisée, il s’est quasiment élevé tout seul mais il a un bac technique", plaide Me Solène Lambert.
La semaine précédente, toujours vers la gare, il avait été interpellé et placé en garde à vue. Il sera à nouveau convoqué devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, poursuivi pour rébellion.
Cette fois-ci, il est condamné à dix mois de prison, dont cinq avec sursis probatoire. Il est maintenu en détention.
Julien Moreau