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Июль
2024

Pour vous, j'ai monté à vélo le col de la Croix de Boutières, au pied du mont Mézenc : bienvenue chez les sucs !

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D’un côté les Estables, plus haute commune auvergnate ; de l’autre le petit village de Borée : le col de la Croix de Boutières marque la frontière entre la Haute-Loire et l’Ardèche, sur la ligne de partage des eaux entre l’Atlantique et la Méditerranée, aux confins du haut Vivarais, au pied du mont Mézenc, deuxième plus haut sommet du Massif Central (1.753 mètres).

Un des spots préférés des cyclotouristes

Plus haut col ardéchois (1.502 mètres), la Croix de Boutières est un des spots préférés des cyclotouristes. On parvient à son sommet par deux versants : au départ du Monastier-sur-Gazeille par le nord-ouest ; et par l’est sur les petites routes de l’Ardèche qui offrent les panoramas les plus variés mais aussi les reliefs les plus accidentés.Le début de l’escapade commence par la descente du col de l’Ardéchoise avec le mont Gerbier de Jonc sur la gauche, en passant à côté du site pittoresque de l’Erre du Tchier de Borée, création mégalithique contemporaine de 70 pierres dressées.

La célèbre cyclosportive, l’Ardéchoise, a donné son nom au col qui surplombe le pittoresque petit bourg de Borée qui marque le pied du col.

La descente dans ce village offre un premier plaisir pour les yeux. Le mont Mézenc domine l’ensemble comme un fond d’écran. Nous découvrons alors un bouquet de sucs, ces dômes volcaniques sans cratère qui ressemblent à des meules de foin. La plus célèbre, le mont Gerbier de Jonc (1.551 m), apparait à une dizaine de kilomètres sur notre gauche. Face à nous, les sucs de la Veine, de Saran, de Touron, de Chabrières, la Grosse et la Petite Roche de Borée, aux pieds desquels la route a trouvé son sillon.L’ascension de la Croix de Boutières permet dans sa partie finale d’avoir une vue plongeante sur les sucs, ces pitons volcaniques, caractéristiques de la région. À la sortie de Borée, la route recommence à s’élever sérieusement sur la petite D378 pendant plus d’un kilomètre jusqu’au croisement avec la D470 que l’on emprunte sur quelques centaines de mètres, à l’ombre des hêtres ou des épineux avant de bifurquer sur la gauche, sur la D400.

Au pied du spectaculaire cirque de Boutières

On se retrouve rapidement alors au pied du spectaculaire cirque de Boutières l’un des joyaux naturels des montagnes ardéchoises, pour la partie la plus spectaculaire de l’ascension. Pendant près de trois kilomètres, la route s’élève dans un décor de haute montagne qui rappelle des paysages des Alpes. Avec notamment un passage à couper le souffle, sous les falaises de basaltes du rocher de Cuzet.L’ascension se termine dans le cirque de Boutières dont le panorama et sa facilité d’accès en font un site incontournable.

L’été, les marmottes réimplantées dans les années 80 offrent parfois aux cyclos en souffrance un concert de sifflets. L’eau qui dévale des cascades permet de se rafraîchir en période de grosses chaleurs.

La montée, souvent contrariée par le vent, régulière sans replat, s’effectue avec le mont Mézenc en point de mire, sur une route en balcon. Une épingle sur la gauche, seul virage de la montée, marque le retour dans la forêt. La dernière rampe permet de passer à côté des parkings et de la vieille croix en pierre qui indique le sommet du col avant d’entamer la belle descente sur les Estables sur une large route, avec le Velay qui vous tend les bras.

Retrouvez ce reportage dans le numéro 151 du magazine Massif Central. L'occasion d'explorer aussi au fil des pages la richesse culturelle, naturelle et historique de notre région : entre le couvent de la Salette à Millau, Florac dans les Cévennes, l'art libre à la Godivelle dans le Cézallier, le Mézenc à vélo ou encore le Haut-Allier au fil de l'eau... Massif Central de l'été 2024 est en vente en kiosque et sur la boutique en ligne Centre France.

Au départ du sommet du col de l’Ardéchoise, l’ascension de la Croix de Boutières offre une remarquable palette de paysages sur une longueur de 8 km 200 pour un dénivelé raisonnable de 381 mètres.

 

Km 0 (1.188 m). Le départ se fait au sommet d’un col celui de l’Ardèchoise. L’ascension commence par une petite descente qui passe à côté de l’Erre du Tchier de Borée, création mégalithique contemporaine de 70 pierres dressées.

 

Km 2,200 (1.122 m). L’arrivée dans le petit village de Borée marque le début des choses sérieuse avec une pente à près de 10 % aux pieds du suc qui se dressent au-dessus de nous. Km 5,5 (1.300 m). On laisse la petite D378, puis la D410 pour prendre la D400 sur la gauche. Très vite, à découvert parfois face à un méchant vent du nord baptisé burle, on attaque la partie finale de la montée. Km 7 (1.400 m). La route qui s’élève sans répit, à une moyenne de 6,5 %, au flanc du cirque de Boutières offre un remarquable panorama au pied de l’impressionnante falaise du rocher de Cuzet. Km 8,2 (1.503 m). Après une épingle sur la gauche, on entre dans la forêt avant de passer devant la croix de pierre, au sommet, en laissant sur la droite les chemins qui mènent au sommet du Mézenc et à l’auberge de la Chaumière.

 

L’adresse utile : L’office de tourisme Mézenc Loire, les Estables ; tél.04 71 08 31 08. Le vélociste : Mondovelo, 147 avenue Charles Dupuy Brive Charensac ; tél.0471571751. Les bonnes tables : Les Fermiers du Mézenc, 43150 Les Estables ; tel 04 71 08 34 30 ; Chèvre et chou, Rond-Point des Acacias, 43150 Le Monastier sur Gazeille ; tél.04 71 08 38 11. Au pays du fin gras du Mézenc : C’est une viande "hors du commun", selon les connaisseurs. Couronné par une AOP en 2013, le Fin Gras est exclusivement produit dans le massif du Mézenc. Si la viande est si différente des autres, elle le doit au soin porté à l’alimentation des bêtes. Elle s’aromatise avec le foin que les bovins consomment et qui compte plus de 320 plantes aromatiques et médicinales.Aux sources de la Loire : Le mont Gerbier de Jonc au pied duquel la Loire prend sa source est le plus célèbre des sucs. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de personnes viennent à son pied, visiter le site et escalader cette taupinière volcanique de 50 mètres de haut.

Textes : Didier Cros Photos : Richard Brunel