Le Hamas signe un accord "d’unité nationale" avec le Fatah
Les bombardements continuent dans la bande de Gaza. Selon le Hamas, 70 Palestiniens sont morts ce mardi 23 juillet à Khan Younès, ville du sud du territoire, quelques heures après que l’armée israélienne a ordonné aux habitants d’évacuer leur logement. Les leaders des deux camps se mobilisent sur la scène internationale. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a commencé sa visite officielle à Washington, alors que le Hamas vient d’annoncer avoir signé en Chine un accord de réconciliation avec d’autres factions palestiniennes.
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas signe un accord "d’unité nationale" avec le Fatah
⇒ 70 Palestiniens tués dans des bombardements israéliens à Khan Younès
⇒ Benyamin Netanyahou rencontrera Joe Biden jeudi à Washington
Le Hamas signe un accord "d’unité nationale" avec le Fatah
C’est un accord historique qu’a signé le Hamas ce mardi 23 juillet à Pékin avec son grand rival, le Fatah. Le texte, selon le ministre chinois des Affaires étrangères, prévoit la création d’un "gouvernement intérimaire de réconciliation nationale" après la guerre à Gaza. Au total, 14 factions différentes se sont réunies à Pékin pour trouver des compromis sur la gouvernance palestinienne. "Aujourd’hui, nous signons un accord sur l’unité nationale et nous déclarons que la voie à suivre pour achever ce processus est l’unité nationale", a indiqué Moussa Abou Marzouk, un haut responsable du Hamas.
Cet accord est d’autant plus historique que ce dernier, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fatah, parti de Mahmoud Abbas à la tête de l’Autorité palestinienne dans une partie de la Cisjordanie occupée, se sont livrés un combat long et meurtrier en 2007, après la victoire du Hamas aux élections législatives.
Israël a réagi à cet accord en fustigeant le Fatah pour son rapprochement avec le mouvement islamiste gazaoui. "Au lieu de rejeter le terrorisme, Mahmoud Abbas étreint les meurtriers et les violeurs du Hamas, révélant ainsi son vrai visage", a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz dans un communiqué. "En réalité, cela n'arrivera pas car le Hamas sera écrasé et Abbas observera Gaza de loin", a-t-il ajouté.
La Chine, de son côté, cherche toujours à jouer un rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien. "La réconciliation est une question interne aux factions palestiniennes, mais en même temps, elle ne peut être réalisée sans le soutien de la communauté internationale", a expliqué le ministre chinois des Affaires étrangères, qui appelle les autres pays à soutenir ce potentiel nouveau gouvernement palestinien afin qu’il puisse "contrôler effectivement Gaza et la Cisjordanie".
70 Palestiniens tués dans des bombardements israéliens à Khan Younès
Le ministère de la Santé du Hamas a indiqué lundi 22 juillet qu’au moins 70 Palestiniens avaient été tués dans des opérations israéliennes à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza. Les attaques ont également fait plus de 200 blessés. L’armée de l’Etat hébreu n’a pas réagi dans l’immédiat, mais a affirmé dans un communiqué que son aviation et ses chars "avaient bombardé et éliminé des terroristes dans la région".
Quelques heures plus tôt, l’armée israélienne avait demandé aux habitants d’évacuer rapidement leur logement, en disant préparer une "opération contre les organisations terroristes" après des tirs de roquettes en direction d’Israël à partir de la zone dite "humanitaire". Des milliers de personnes ont alors fui dans la panique. L’armée s’était retirée début avril de Khan Younès en disant y avoir terminé ses opérations contre le Hamas, après des mois de bombardements et de combats.
Lundi 22 juillet au soir, des frappes israéliennes ont aussi fait 12 morts dans la ville de Gaza et quatre dans le camp de Jabalia, selon le porte-parole officiel de la Défense civile dans la bande de Gaza, un organisme dépendant du Hamas.
Benyamin Netanyahou rencontrera Joe Biden jeudi à Washington
Prévue initialement pour ce mardi 23 juillet, la rencontre entre Joe Biden et Benyamin Netanyahou à Washington aura finalement lieu ce jeudi, a annoncé un haut responsable américain. Le Premier ministre israélien est actuellement en visite officielle aux Etats-Unis et prononcera mercredi 24 juillet un discours devant le Congrès.
Benyamin Netanyahou devrait également rencontrer "cette semaine" la vice-présidente et probable candidate démocrate à l’élection présidentielle Kamala Harris, a précisé le bureau de cette dernière. La rencontre sera "distincte" de celle avec le président américain.
Avec le Qatar et l’Egypte, Washington tente toujours de relancer les négociations pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza ainsi qu’une libération des otages. Une délégation israélienne est d’ailleurs attendue jeudi à Doha. Le président américain Joe Biden s’est quant à lui engagé lundi 22 juillet à "continuer à travailler pour mettre fin à la guerre à Gaza".
L'OMS "inquiète" face à de possibles épidémies à Gaza
La crise humanitaire pourrait devenir une grave crise sanitaire. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza, en particulier après avoir isolé dans des échantillons d'eaux usées le virus de la poliomyélite. Selon le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, il y a "jusqu'à 14.000 personnes qui pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.
Depuis quelques jours, plusieurs organisations, comme l'ONG néerlandaise PAX for the Peace, alertaient déjà sur le risque de pathologies contagieuses dans l'enclave palestinienne, causées par les eaux usées, les montagnes d'ordures, les logements détruits et la pénurie alimentaire. "Il y a le risque des maladies et la prolifération de rongeurs ou de moustiques qui favorisent d’autant plus la propagation des maladies", explique aussi Louise Wateridge, porte-parole de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Cinq Palestiniens tués par l’armée israélienne en Cisjordanie selon des responsables palestiniens
Les forces israéliennes ont mené un raid sur un camp de réfugiés de Tulkarem, à l’extrémité ouest de la Cisjordanie occupée, très tôt ce mardi 23 juillet. Cinq Palestiniens ont été tués selon des responsables palestiniens. Parmi les victimes, une mère et sa fille, qui travaillaient bénévolement pour des services de secours locaux, a affirmé à l’AFP Faisal Salamah, un responsable de ce camp de réfugiés. Selon lui, "trois jeunes" ont aussi été tués par l’armée israélienne. Celle-ci n’a pas encore communiqué sur ce sujet.
La guerre à Gaza a intensifié les violences en Cisjordanie occupée. Depuis le 7 octobre, au moins 579 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou colons israéliens, selon les autorités palestiniennes. Au moins 16 Israéliens sont morts dans des attaques ou attentats palestiniens, d’après des données officielles israéliennes.