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Июль
2024

La peur de la solitude, principal frein à l'installation des médecins en milieu rural

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«Il y a 78 médecins généralistes en Creuse, contre 120 il y a quelques années ». Claude Landos, médecin généraliste à la maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) de La Celle-Dunoise et co-organisateur de l’évènement, alerte sur la désertification médicale qui touche nos campagnes.

Les problèmes des territoires ruraux 

Alors « l’installation des médecins a-t-elle encore un avenir?? » (dans nos campagnes). C’est la question qui a guidé la table ronde réunissant des professionnels du milieu médical à l’Espace de la culture et des loisirs de Chéniers. Boudée, la campagne l’est, et surtout par les jeunes médecins qui voudraient s’installer. Après avoir ausculté le territoire et poser un diagnostic, le réseau Marche Pro Santé, porté par René Nicolas, Claude Landos et Déclic Nord Creuse, ont organisé ces journées de rencontres afin d’apporter des pistes d’action concrètes pour améliorer l’attractivité du territoire. Pour cette troisième journée, 35 soignants et acteurs de santé s’étaient réunis en faisant le pari qu’un territoire rural comme la Creuse confronté à des problèmes de désertification médicale puisse trouver les ressources en lui-même pour réagir et proposer des solutions. Parmis les éventuelles solutions, des idées pour permettre aux nouveaux arrivants de ne pas se retrouver seul en arrivant dans un territoire rural. Parce que « la campagne peut faire peur, les gens se demandent s’ils vont être seuls », rappelle Jean Chezeaubernard, président de l’association Déclic Nord Creuse. La peur de la solitude, fléau qui toucherait la plupart des étudiants, habitués aux villes et à leur dynamique. Mais c’est souvent dû à la méconnaissance de tous les atouts de la campagne.

Un étudiant de médecine confie de 5ème année, venu à Chéniers pour leur criterium annuel confie :

« En tant qu’étudiant en médecine, mon premier souhait ce serait de ne pas être seul »

Mais ce n’est pas la peur d’être seuls côté professionnel que craignent ces jeunes médecins, car la Creuse offre déjà, selon les associations, des services pour les aider à l’installation. Le problème, c’est finalement l’attractivité et l’accessibilité du territoire.

« ll faut changer l’image de la médecine rurale »

Et concrètement ? Certains professionnels, jeunes, et déjà bien implantés dans le secteur comme Rémy Bouquet, médecin à l’hôpital de Guéret, ou Sylanda Laurent, médecin à Genouillac, témoignent de leur bonne insertion et installation en Creuse. Eux se sont sentis bien accueillis et bien accompagnés. « Il faut changer l’image de la médecine rurale », disent ces professionnels autour de la table-ronde.

Finalement « côté professionnel, on est bien, mais c’est le côté extraprofessionnel qui pêche », livre un autre jeune étudiant en médecine. Ce qui freine les jeunes médecins dans leur installation en campagne, c’est finalement la peur de la solitude, le désert. Le manque d’activités sociales et le manque de connaissances sur place les empêchent de se projeter. Ce qu’ils aimeraient, c’est être envoyés à plusieurs dans un village de campagne et travailler à plusieurs jeunes dans une structure. Beaucoup d’idées finalement, qui sont réalisables face à une désertification médicale de plus en plus forte.

 

Marie Le Maux