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Июль
2024

Tour de France : pourquoi Pogacar et Evenepoel sont complices et se ressemblent autant

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« Ils se ressemblent parce qu’ils ont l’ambition d’être des leaders, et ils courent comme des leaders », explique Joxean Fernandez Matxin, le directeur sportif du Slovène.

“Pogi”, 25 ans, et Evenepoel, 24 ans, partagent un goût pour l’offensive dont ils ont fait étalage depuis le Grand départ de Florence. Et leur présence régulière sur le podium à l’issue des étapes leur permet de se retrouver pour échanger, souvent devant les caméras, et de cultiver une amitié naissante.

Mais c’est d’abord en course que leur ressemblance et leur complicité ont crevé l’écran. Loin des schémas classiques, ils ont tenté de dynamiter la 9e étape, celle des chemins blancs autour de Troyes, se relayant avec gourmandise pour mettre au supplice les autres leaders du classement général.

« Tout le monde sait que Tadej et moi, on aime bien rouler des étapes comme des classiques », assurait le Belge au lendemain de cette journée folle.

Le contraste avec Vingegaard

« Chapeau à Remco, c’est la première fois qu’on court un grand Tour ensemble, c’est sympa de courir contre lui. C’est vraiment bien de voir un gars y aller à fond », lui avait répondu le champion de Komenda, autant pour assurer Evenepoel de son admiration que pour envoyer un message à son rival Jonas Vingegaard.

Le Danois avait refusé de relayer les deux artificiers du jour, quitte à s’en attirer les foudres. Son pragmatisme, voire sa prudence, avait été vertement critiqué par les deux coureurs, signe d’une différence de mentalité entre deux façons de voir le cyclisme.

« Je connais Remco depuis des années parce que j’ai travaillé avec lui quand j’étais à la Quick Step, ils ont beaucoup en commun avec Tadej », confirme Matxin. « Ils partagent plusieurs choses par rapport à leur personnalité de gagnants, de tout faire en fonction de cela, d’être ambitieux, ils sont très similaires dans leur fonctionnement de vainqueurs », poursuit-il.

Et pour gagner, les deux hommes gagnent cette année. Pogacar a mis la main sur le maillot jaune et semble se diriger vers un doublé Giro-Tour inédit depuis 1998, en ayant remporté deux étapes dans les Pyrénées. Evenepoel, pour sa première Grande boucle, a lui frappé fort en remportant le contre-la-montre lors de la 7e étape, et est bien accroché à la 3e place, derrière Vingegaard.

Le champion du monde 2022 s’impose comme le 3e homme en montagne derrière les deux derniers vainqueurs du Tour, et n’a pas caché son admiration pour Pogacar après l’ascension supersonique du Plateau de Beille.

« La performance de Tadej était énorme, exceptionnelle, une des meilleures jamais vues dans l’histoire du cyclisme », a salué le “Petit cannibale”, 3e de l’étape en ayant lui aussi battu le record de la montée jusque-là détenu par Marco Pantani.

La symbiose pourrait se poursuivre jusqu’à la fin du Tour, où leurs objectifs ne sont, pour l’heure, pas objet de conflit. Mais l’amour de vacances finira par passer au tamis de la compétition, tant les deux hommes chassent sur des terrains similaires, des grands Tours aux classiques. 

AFP