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Июль
2024

Les pompiers du Puy-de-Dôme prêts à affronter les feux de forêts

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Il est à peine 8 heures, en ce jeudi matin – miraculeusement ensoleillé – du mois de juin. L’une des salles de réunion du centre de secours d’Orcines a pris des airs de poste de commandement. Cartes d’état-major étalées sur les tables, des pompiers se croisent, étudient une dernière fois la topographie de la chaîne des Puys toute proche, établissent des itinéraires, tracent des plans…

Le groupe arrive à l'ancien camp militaire de La Fontaine du Berger.

Dans quelques minutes, un groupe composé de quatre camions-citernes feux de forêts moyens (CCFM) et d’un véhicule de commandement doit s’ébranler en direction du puy de Pariou. Objectif : noyer les derniers foyers d’un violent feu de forêt qui s’est déclaré, quelques heures plus tôt, sur les pentes abruptes du volcan.

À l’assaut des pentes du puy de Pariou

Les responsables du dispositif d’intervention donnent les dernières consignes à leurs équipes selon un protocole extrêmement précis et le convoi s’élance aussitôt vers l’ancien camp militaire de La Fontaine du Berger. De là, un chemin étroit et cahoteux conduit la colonne jusqu’au pied du Pariou. Une fois les poids lourds rangés côte à côte, les pompiers amenés à intervenir s’équipent pour partir à l’assaut des bois presque impénétrables, puis des pentes herbeuses, l’objectif étant d’atteindre sans faillir le sommet de la montagne.

Le point de départ de l'exercice du jour était fixé au pied du puy de Pariou.Ce matin-là, la quinzaine de soldats du feu engagés sur cette mission ne verra ni flammes, ni fumées. Qu’ils se destinent à devenir équipiers, chefs d’agrès ou de groupes, ils participent depuis plusieurs jours à une formation « feux de forêts » très exigeante et indispensable pour pouvoir être engagés sur ces incendies spécifiques et généralement très violents (*).

Les stagiaires sont prêts à se lancer à l'assaut des pentes du volcan, pour y éteindre les derniers foyers d'un feu de forêt fictif. Leurs efforts, eux, sont bien réels !"Allez, les gras, on drope !" : même s’il n’y a pas de feu à éteindre, les consignes sont claires. Et il n’y a pas une minute à perdre.

À la boussole, à la carte et à la tronçonneuse

Tout est scruté jusque dans les moindres détails par un groupe d’officiers en charge de ce stage diplômant. Le but de la manœuvre, pour la quinzaine de stagiaires, est de tirer près de 600 mètres de tuyaux, depuis les CCFM stationnés dans la plaine jusqu’en haut du puy, tout en noyant les derniers foyers de l’incendie fictif. Un vrai travail de Romain ! Le tout en se frayant un passage dans une végétation particulièrement dense et en s’accrochant aux branches. Ici, pas de chemin tracé, de marches en bois ou de balisage. Tout se fait à la boussole, à l’azimut, à la carte, à la tronçonneuse. Et à l’expérience.

Les pompiers devaient dérouler près de 600 mètres de tuyaux reliés aux camions citernes stationnés au pied du puy.Tandis que le groupe progresse lentement, l’hélicoptère Dragon 63 de la sécurité civile, en partance pour une mission dans les Combrailles, survole le dispositif et salue les pompiers d’un petit coup de sirène.

Après plusieurs dizaines de minutes d’efforts, les premiers éléments de la colonne émergent de la forêt et se dirigent vers l’escalier en bois qui permet d’accéder au sommet du Pariou. Toujours sous le regard scrutateur des officiers. Une corde est tendue pour permettre de gravir la pente, rendue encore plus raide par les dizaines de kilos de matériel qui doivent être emportés. Un à un ou par petits groupes, les stagiaires touchent enfin au but, les visages marqués par ce chemin de croix matinal riche d’enseignements.

Le cheminement à travers bois, avec tronçonneuses, boussoles et tout l'équipement de lutte contre le feu sur le dos.Au-delà de la mise en application des consignes et des règles, très strictes lorsqu’il s’agit de lutte contre l’incendie, le groupe a aussi su faire preuve de cohésion, d’entraide… et de bonne humeur. Des qualités qui ne seront pas de trop lorsqu’ils seront confrontés à de véritables brasiers, notamment lors de missions estivales de renfort, bien souvent dans le sud de la France. Et même si la sécheresse ne semble pas d’actualité, pour le moment, dans le Puy-de-Dôme, rien ne dit que ces soldats du feu (de forêt) ne seront pas amenés à intervenir, un jour ou l’autre, beaucoup plus près de leurs bases…

Texte : Christian Lefèvre ; photos : Fred Marquet

(*) Ils étaient issus des centres de secours d’Orcines, Issoire, Chanat-la-Mouteyre, Saint-Genès-du-Retz, Rochefort-Montagne, Ceyrat, Bourg-Lastic, Blanzat, Lezoux, Chamalières, Vic-le-Comte, Murol...