Soixante artistes européens, huit lieux et deux mois d'exposition pour la Rue des Arts, à Tulle

L’église Saint-Pierre transformée en ruche en ce mercredi matin. Les premiers artistes invités de la Rue des Arts ont posé leurs bagages et commencent à installer leurs œuvres. Ici, une installation mêlant roches, fils et peinture. Là, des bois dressés aux allures de silhouettes sans visage ou des cadres d’où émergent des animaux mystérieux en broderie.

Là encore, deux pots contenant des pommiers croisant des greffons de variétés française et allemande ; ils seront plantés à Tulle et Schondorf en septembre prochain.

Sur le thème « Chimères », une soixantaine d’artistes venus de Tulle et de ses villes jumelles (Schorndorf en Allemagne, Dueville en Italie et Bury en Angleterre) se retrouvent traditionnellement, du 13 juillet au 28 août, pour exposer dans huit lieux du territoire, classiques ou inattendus.

Cloître, cinéma Véo, église de Chanac-les-Mines… « On essaie de créer une adéquation entre les lieux et les artistes en fonction de leurs travaux », explique Sylvie Christophe, de la Cour des Arts, l’association qui coordonne cette exposition.

Rencontre et partage

« L’idée générale, c’est la rencontre et le partage, le dialogue surtout entre les artistes. De fait, autour du thème « Chimères », il y a une grande diversité des créations, dans le sens donné au mot et dans les médiums utilisés. Certaines œuvres peuvent même se répondre ou s’interroger. »

« L’idée de départ, rappelle le sculpteur Jacques Tramont, c’est de sortir de nos murs et de sortir des lieux où l’on rencontre l’art habituellement. » « La Rue des Arts offre aussi l’occasion d’une rencontre internationale », poursuit le « fabricant d’objets » allemand Ulrich Kost, pour « travailler cette union européenne si importante ».

« Cette année, c’est d’autant plus fort, au moment où l’on dresse des frontières et des murs un peu partout », note Brigitte Paillet, sculptrice et modiste. « Il y a un besoin absolu de faire voir, sentir et comprendre que cette union entre nos pays est essentielle et même existentielle », reprend Ulrich Kost.

Deux mois d’animations

Passé le vernissage itinérant, ce samedi 13 juillet (*), plusieurs temps particuliers sont programmés pour permettre de découvrir, et même participer, à La Rue des Arts.

Workshop. Du 15 au 19 juillet, un workshop réunira quatre artistes à la Cour des Arts, rue des Portes-Chanac, pour cinq jours de travail en commun, ou côte à côte. Tous les curieux pourront passer les voir et échanger avec eux. Une restitution aura lieu le 19 juillet à 18 heures.

Création collective. Place Carnot, une création collective sera cette fois ouverte à tous, 24 h/24 du 13 juillet au 24 août. À chacun d’habiller une armature en grillage avec des matériaux de récupération à disposition. « Chacun peut venir apporter sa touche et tisser cette forme, des sortes de tentacules reliés aux arbres de la place », apprécie Sylvie Christophe.

Mercredi dernier, l’atelier ados de la Cour des Arts a commencé le travail. Des artistes, avec des jeunes de l’Institut Don Bosco, seront présents chaque mercredi, de 17 heures à 19 heures, pour aider à le poursuivre.

Ateliers. Chaque semaine également, des ateliers seront proposés aux enfants et aux adultes pour pratiquer le modelage, la gravure, la poterie ou le manga. Les tout-petits pourront aussi fabriquer de drôles de bestioles.

Visites guidées. Enfin, deux visites guidées, accompagnées des artistes, traverseront La Rue des Arts, entre Cour des Arts, hôtel Lauthonie, Point G, cloître et église Saint-Pierre, les mercredi 24 juillet et samedi 24 août. Départ à 15 heures de la Cour des Arts.

(*) 12 h, médiathèque de Tulle, 15 h église de Chanac, 16 h médiathèque de Naves, 17 h cinéma Véo, 17 h 30 église Saint-Pierre et 18 h 30 Cour des Arts (gratuit).

Tous renseignements et inscriptions pour les ateliers sur www.lacourdesarts.org ou au 05.44.40.97.37.

Blandine Hutin-Mercier