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Июль
2024

L'économie du sport, un terrain de jeu en pleine évolution

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En France, l'économie du sport représente 2,6 % du Produit Intérieur Brut (PIB), soit 71 milliards d'euros de chiffres d'affaires chaque année et 32,4 milliards de consommation directe des ménages. Ce secteur désigne l'ensemble des activités économiques liées à l'industrie du sport dans notre pays : événements sportifs, clubs et médias liés au secteur, merchandising et équipementiers, tourisme et infrastructures sportives... À l'aube des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, tour d'horizon d'un secteur en pleine évolution.  

Le panorama complet du secteur sportif en France 

Le secteur du sport représente 128 000 entreprises et 450 000 emplois dans notre pays en 2024. Il s'est constitué depuis 2016 au sein d'une filière qui rassemble près de 600 acteurs, membres, entreprises et acteurs publics. Son objectif : encourager les stratégies de partenariats entre les acteurs du sport business, qu'ils soient publics ou privés. Cette filière, pilotée par les ministères de l'Économie, du Sport et des Affaires étrangères s'est fixé cinq axes pour la période 2024-2026 : développer une pratique durable, consolider les modèles économiques du sport, internationaliser, former, innover et accompagner la sportech et l'e-sport. Le secteur du sport s'appuie aujourd'hui majoritairement sur des infrastructures publiques. Ainsi, sur 318 000 équipements sportifs en France, 81 % sont détenus par les collectivités territoriales. Le poids du secteur est donc sous-estimé dans le PIB du fait de la force du secteur non-marchand, mais aussi en raison des externalités positives dégagées par la pratique sportive (santé publique, cohésion, bénévolat dans des associations, etc.)

Le domaine sportif a su se montrer résilient. Alors que 77 % des entreprises de sport ont enregistré une baisse de leur chiffre d'affaires en 2020 durant la crise sanitaire et qu'une entreprise du secteur sur quatre avait déclaré une perte d'activité supérieure à 50 %, le secteur a su se relever. Le nombre de création d'entreprises reste élevé avec 10 000 à 15 000 créations par an, tandis que 40 % des entreprises avaient déjà amorcé des processus de diversification en 2020. Enfin, l'engouement pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (89 % des entreprises considérant que leur organisation est une bonne chose) laisse présager le démarrage d'un nouveau cycle vertueux pour le secteur du sport alors que la France se place aujourd'hui dans les premiers rangs en matière d'accueil des grands événements sportifs internationaux.

Un secteur en pleine mutation 

Le secteur du sport se révèle fragmenté. Dans cet écosystème, le commerce pèse ainsi pour 49 % des ventes pour environ 20 % des entreprises tandis que ce qui relève de la pratique sportive en tant que telle représente 60 % des entreprises mais ne porte que 11 % de l'activité économique. Troisième catégorie, la production de biens, pèse pour 10 % des entreprises et 22 % de l'activité économique. Son tissu économique évolue. Si le nombre d'entreprises qu'il rassemble augmente (+ 16 000 entreprises entre 2019 et 2023), la raréfaction des Très Petites Entreprises (TPE) au profit des auto-entrepreneurs est un défi pour l'avenir. Sans les TPE, les perspectives de passage en PME et de croissance du secteur se raréfient.  

La tendance du secteur est à la concentration économique et dispose d'une capacité de croissance. Ainsi, les plus petites structures qui représentent la large majorité des entreprises (101 000 sur 128 000) sont avant tout des structures sans salariés, notamment de coaching et d'enseignement. À l'autre bout du spectre, 3 500 petites et moyennes entreprises (PME), entreprises de taille intermédiaire (ETI) et grandes entreprises (GE) réalisent 51 des 71 milliards d'euros du chiffre d'affaires du secteur. Dans cet ensemble, les paris sportifs représentent une part importante avec 13 milliards d'euros de chiffre d'affaires portés par les mises des joueurs. Le secteur bénéficie par ailleurs d'une dynamique mondiale (entre 2023 et 2030, celui-ci devrait croitre d'environ 6,6 %) et d'atouts pour se différencier comme La French Tech, La French Touch et les engagements RSE plus aboutis que chez les acteurs anglo-saxons. Aussi, le secteur s'est fixé plusieurs objectifs à horizon 2028 : atteindre 500 000 emplois, 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires et la multiplication par trois des levées de fonds pour les startups. 

Le contexte spécifique des JO 

Le secteur du sport est aujourd'hui largement influencé par l'organisation de l'événement international inédit que représentent les Jeux Paris 2024. Selon le Centre de droit et d'économie du sport (CDES), l'événement devrait occasionner des retombées économiques comprises entre 6,7 et 11 milliards d'euros. L'impact économique couvre la période 2018-2034 et se découpe entre trois secteurs : le tourisme (30 %), la construction (28 %) et l'organisation des Jeux (42 %) tandis que le secteur du sport en bénéficie de manière transversale.  

Le secteur du sport fait par ailleurs face à plusieurs autres défis comme sa transition énergétique, le vieillissement d'une partie des infrastructures sportives, l'impact de l'inflation et la transformation des besoins notamment depuis la crise sanitaire (fragilité de la pratique associative par exemple). À ce titre, les JO jouent un rôle important pour revitaliser ces structures, avec l'objectif ambitieux fixé en 2018 d'augmenter de 3 millions le nombre de pratiquants sportifs réguliers. 

Cet article a été publié initialement sur Big Média L'économie du sport, un terrain de jeu en pleine évolution