24 étés de box-office en 24 blockbusters
X-Men de Bryan Singer (2000)
Alors que la franchise s’apprête à sortir Deadpool et Wolverine cet été, Bryan Singer a su marquer les esprits dès sa première adaptation des comics, sortie le 16 août 2000. Avec Hugh Jackman, Patrick Stewart, Ian McKellen dans les rôles principaux, X-Men a rapidement séduit le public. Ayant su répondre aux attentes du genre, le film a attiré près d’1,9 million de spectateur·ices français·es en salles cet été-là, d’après les chiffres rapportés par Premiere. Mais ces X-Men ont surtout rencontré un énorme succès auprès des jeunes, parvenant presque à nous faire oublier les quatre millions d’entrées générées en parallèle par Mission Impossible 2 sorti trois semaines plus tôt.
Shrek d’Andrew Adamson et Vicky Jenson (2001)
S’il est impossible d’oublier la tirade de l’ogre, Shrek est rapidement devenu l’un des films d’animation les plus mémorables par sa dérision. Nous l’avions ainsi qualifié de “sommet de drôlerie” lors de sa sortie, le 4 juillet 2001. Un humour indissociable des acteur·ices qui l’ont doublé : Mike Myers, Eddie Murphy, Cameron Diaz et Vincent Cassel pour la version anglaise, tandis que ce dernier a également participé aux voix françaises avec Alain Chabat. Shrek est ainsi parvenu à toucher petit·es et grand·es, au point de générer plus de 3,6 millions d’entrées au box-office français et de s’imposer comme LE film de l’été 2001, face à Jurassic Park 3.
L’Âge de Glace de Chris Wedge et Carlos Saldanha (2002)
On retrouve Vincent Cassel dans un blockbuster préhistorique puisqu’il prête sa voix en français à Diego, le tigre de l’Âge de Glace. À ses côtés, Gérard Lanvin et Elie Semoun qui interprètent respectivement le mammouth et l’incontournable paresseux de la saga. La petite troupe est arrivée sur nos écrans le 26 juin 2002 avant de devenir une véritable franchise estivale, plusieurs des volets suivants étant également sortis durant les vacances scolaires. Un choix plutôt logique au vu des températures du film et de son public assez jeune. Cela semble fonctionner puisque l’Âge de glace a cumulé 2,6 millions d’entrées et, le deuxième volet de Men in Black, sorti à la même époque, s’étant avéré plutôt décevant, les chasseurs d’extraterrestres n’ont pu détrôner les animaux préhistoriques de ce classement.
Terminator 3 : Le Soulèvement des machines de Jonathan Mostow (2003)
Reprenant les rênes de la saga, Jonathan Mostow signe, avec Terminator 3, un blockbuster à rebours du genre. Arnold Schwarzenegger a ainsi renfilé son costume de cyborg le 6 août 2003 pour un “retour à la SF des années 60-70 ainsi qu’à la série B d’antan”. Le pessimisme tragique du film l’amène à déjouer l’obligation d’happy end des blockbusters estivaux. Ce troisième volet se termine au contraire sur une image poignante d’une apocalypse. Une approche qui explique peut-être tristement la raison de son échec commercial face à Pirates des Caraïbes. Avec 3,2 millions d’entrées, Terminator 3 affiche quand même un résultat deux fois plus élevé que le film de la franchise Marvel, Hulk.
Spider-Man 2 de Sam Raimi (2004)
Si Shrek a fait son retour au même moment, de l’été 2004 on se remémore surtout la sortie de Spider-Man 2, le 14 juillet. Alfred Molina rejoint Tobey Maguire et Kirsten Dunst pour interpréter celui qui reste probablement le meilleur méchant du MCU : Docteur Octopus. Grand film de super-héros, Spider-Man 2 ne s’y limite par pour autant. Empreint d’un certain réalisme social, ce volet se distingue notamment en mêlant les codes des films d’action à ceux des comédies romantiques, atteignant des moments d’extase sentimentale remarquables. Considéré, de ce fait, comme le meilleur film des trois sagas, il a enregistré plus de 5,1 millions d’entrées lors de sa sortie. Un score qui lui a alors permis d’écraser les 1,9 millions entrées d’I, Robot, le film de science-fiction mettant en scène Will Smith.
La Guerre des mondes de Steven Spielberg (2005)
Steven Spielberg ayant marqué nombre de nos étés, ce top n’aurait pu se faire sans le mentionner et La Guerre des Mondes reste son meilleur blockbuster estival depuis les années 2000. Adaptation du roman de H.G Wells, ce film catastrophe époustouflant porté par Tom Cruise a attiré pas moins de 3,8 millions de curieux·ses en salles lors de sa sortie le 6 juillet 2005. Par son côté spectaculaire, il a quelque peu éclipsé les succès pourtant réels des 4 fantastiques et du film de Tim Burton, Charlie et la Chocolaterie.
Scary Movie 4 de David Zucker (2006)
Au-delà de la science-fiction, l’été est également la saison des comédies. Pastiche de la franchise horrifique Scream, Scary Movie promet ainsi une séance parfaite pour rire entre ami·es et l’été 2006 n’a pas échappé au phénomène. Sorti le 21 juin, le quatrième volet est particulièrement connu pour ses multiples références, parmi lesquelles on retrouve d’ailleurs le blockbuster de l’été précédent : La Guerre des mondes. Bien que loin derrière Fast and Furious : Tokyo Drift, Scary Movie 4 avec ses 822 450 entrées est, faute de mieux, le blockbuster qui se détache cette année-là.
Ratatouille de Brad Bird (2007)
Avant les Indestructibles 2 en 2018, Brad Bird avait d’abord marqué l’été 2007 avec un autre film d’animation. Et pour cause puisque Ratatouille a tout du blockbuster estival. Par sa vision enchanteresse de la vie parisienne et sa nostalgie de l’enfance, cette création du studio Pixar est ainsi parvenue à séduire petit·es et grand·es, les plongeant directement dans un état d’esprit vacancier. Pourtant sorti le 1er août, soit en milieu de saison, Ratatouille a tout de même enregistré 7,7 millions d’entrées au box-office. Un score remarquable qui lui permet alors de facilement devancer le cinquième volet d’Harry Potter, dont les fans commençaient à se lasser, ainsi que Die Hard 4 qui a seulement attiré 2,2 millions de spectateur·ices en salles.
Mamma Mia ! de Phyllida Lloyd (2008)
Après un été ponctué de blockbusters (dont Kung-Fu Panda, Wall-E et The Dark Knight de Christopher Nolan), la comédie musicale de Phyllida Lloyd prolonge parfaitement les vacances en sortant le 10 septembre 2008. Malgré un casting cinq étoiles composé de Meryl Streep, Pierce Brosnan ou encore Colin Firth, Mamma Mia ! a seulement écoulé quelques 1,4 millions tickets d’entrées lors de sa sortie. Au-delà des chiffres, cette escapade sur une île grecque, au cours de laquelle résonnent les chansons d’ABBA, en a tout de même séduit plus d’un·e comme en témoigne l’engouement intemporel qu’elle suscite.
District 9 de Neill Blomkamp (2009)
Après avoir “cassé la baraque” durant le mois d’août aux États-Unis, District 9 a également créé la surprise en France lors de sa sortie, le 16 septembre 2009. Inattendue, cette histoire d’extraterrestres mêlant SF et satire politique semble, en réalité, avoir été pensée pour constituer un blockbuster estival foudroyant. Pari réussi car si Very Bad Trip et Là-haut ont écoulé plus d’entrées sur leur durée d’exploitation, les 1,1 million d’entrées enregistrées par District 9 durant ses quelque huit semaines en salles restent remarquables – tout comme le film lui-même.
Inception de Christopher Nolan (2010)
Le goût de Christopher Nolan pour les casse-tête et intrigues alambiquées s’est manifesté une première fois à l’été 2010 avec la sortie d’Inception, le 21 juillet. Voyageant dans les rêves, Leonardo Dicaprio, Marion Cotillard ou encore Elliot Page ont fait sensation auprès du public. Au terme de son exploitation, le film a ainsi cumulé plus de 4,9 millions d’entrées, lui permettant de devenir le plus grand succès de l’été (devant Toy Story 3) puis le troisième de l’année.
Super 8 de J.J Abrams (2011)
Plusieurs ingrédients garantissent un bon blockbuster estival et J.J Abrams en réunit plus d’un dans Super 8. Film de science-fiction dans lequel apparaissent zombies et aliens, il se déroule dans les années 1980 et transmet un fort sentiment de nostalgie. De quoi conquérir les plus jeunes mais aussi leurs parents et le défi est réussi puisqu’après huit semaines d’exploitation le film a attiré 1,5 million de spectateur·ices. Notons tout de même le manque de concurrence puisque l’été 2011 a, par ailleurs, seulement marqué la conclusion de la saga Harry Potter avec la sortie du huitième film.
The Dark Knight Rises de Christopher Nolan (2012)
Avec The Dark Knight Rises, sorti le 25 juillet 2012, Christopher Nolan achève brillamment sa trilogie du héros masqué en bénéficiant d’un budget colossal qui lui permet de s’octroyer les effets visuels les plus démesurés et performants de l’industrie hollywoodienne. En concurrence cet été-là avec L’Âge de Glace 4 et The Amazing Spider-Man, le film permet au réalisateur de signer son meilleur score au box-office avec 4 385 032 entrées dépassant ainsi les deux précédents volets, Batman Begins (2005) et The Dark Knight (2008). L’engouement suscité à sa sortie, lui a également permis de réaliser le meilleur démarrage de 2012 sur une seule journée.
Pacific Rim de Guillermo del Toro (2013)
En dépit de sa 55e place au box-office national, le blockbuster de Guillermo Del Toro est la création originale ayant rapporté le plus d’argent en 2013. Doté d’un budget de 200 millions de dollars, le cinéaste mexicain a imaginé un monde peuplé de Jaegers, des robots géants construits par les humains pour défendre leur cité. Ne lésinant pas sur la surenchère pyrotechnique, le film se livre à la jouissance de la démesure et de la destruction dignes des plus gros blockbusters. Au terme de son exploitation française, le film est parvenu à dépasser la barre du million d’entrées.
Les Gardiens de la Galaxie de James Gunn (2014)
Un nouveau-né des studios Marvel voit le jour dans les salles de cinéma le 13 août 2014 et doit faire face à une concurrence composée du deuxième volet de La Planète des singes et Lucy de Luc Besson. Comme la Terre n’offre plus un terrain suffisamment vaste, le film s’aventure dans l’espace pour suivre les tribulations de Peter Quill, un aventurier traqué par des chasseurs de primes pour avoir volé un globe. L’escouade composée d’un bestiaire inattendu attirera 2 323 759 spectateur·ices.
Mission Impossible : Rogue Nation de Christopher McQuarrie (2015)
Le 12 août 2015 sortait le cinquième volet des aventures d’Ethan Hunt, parti pour une mission où s’enchaînent des cascades aussi spectaculaires que dangereuses comme en témoigne la séquence d’ouverture mémorable dans laquelle Tom Cruise s’accroche à l’extérieur d’un avion de ligne en plein décollage. Dans les salles de cinéma, le film se heurte à une rude concurrence composée de deux films d’animation Les Minions, Vice-Versa et de deux blockbusters de super-héros Les Quatre Fantastiques et Ant-Man. Si Rogue Nation marque l’arrivée de cinéastes moins côtés aux manettes de la franchise, il performe mieux que les deux volets précédents au box-office en écoulant 2 804 822 tickets.
Le Monde de Dory d’Andrew Stanton (2016)
Surfant sur le succès du Monde de Nemo, le spin-off proposé par Pixar nous replonge dans les grands fonds marins pour explorer cette fois le monde embrumé de Dory. De cette amnésie, le film en fait principalement un ressort ludique en proposant une série de jeux de piste dans des scènes isolées les unes des autres, dans leur bulle de temps. Loin des 9 millions d’entrées qu’avait réalisées Le Monde de Némo, le spin-off aura écoulé 3 334 192 tickets.
Seven Sisters de Tommy Wirkola (2017)
Le 30 août 2017, le cinéaste norvégien Tommy Wirkola créait la surprise avec un thriller de science-fiction, Seven Sisters, joué par une Noomi Rapace démultipliée (sept fois !) dans un futur dystopique où est instaurée la politique de l’enfant unique. Un vertige schizophrène pointe peu à peu lorsque les septuplées décident de se fondre dans une même et seule personne. L’absence de challengers dans les salles de cinéma à cette période lui permet de s’offrir un succès inattendu. À l’affiche durant onze semaines, le film a réussi à écouler 1 862 681 tickets.
Les Indestructibles 2 de Brad Bird (2018)
Près de quinze ans après le premier épisode, la famille des Indestructibles fait un retour triomphant le 4 juillet 2018 dans les cinémas français et écrase largement ses concurrents Jurassic World : Fallen Kingdom et American Nightmare 4 : Les Origines. Du haut de ses 5.8 millions d’entrées, le film d’animation des studios Disney et Pixar devance même le succès de l’année Avengers : Infinity War. Respectant à la lettre les codes du premier, la vision de Brad Bird (également derrière Ratatouille et Mission: Impossible – Protocole fantôme) gagne en sophistication formelle et numérique dans un film qui fait le choix d’inverser les rôles. La mère ElastiGirl se retrouve ainsi sur le devant de la scène laissant à Bob le soin de mener à bien les missions de la vie quotidienne et de s’occuper des enfants.
Once upon a time… in Hollywood de Quentin Tarantino (2019)
Une faille spatio-temporelle s’était ouverte dans les salles de cinéma le 14 août 2019 avec Once Upon a time… in Hollywood. Avec son neuvième film, Quentin Tarantino racontait son Hollywood de 1969 avec Brad Pitt et Leonardo Di Caprio, Margot Robbie et Al Pacino à l’époque du meurtre de Sharon Tate, l’épouse enceinte de Roman Polanski, par la secte hippie et sataniste de Charles Manson. Le film affrontait alors une compétition estivale féroce, aux côtés des mastodontes que sont Le Roi Lion, Fast & Furious : Hobbs & Shaw, Toy Story 4 et Spider-Man : Far From Home. Malgré cet environnement saturé, les pérégrinations de Rick Dalton et Cliff Booth ont attiré 2,6 millions de spectateur·ices.
Tenet de Christopher Nolan (2020)
Dans un contexte où le cinéma était englué dans une léthargie covidienne qui aura de lourdes conséquences sur les entrées en salles, on attendait du nouveau mastodonte de Christopher Nolan qu’il parvienne à doper les fréquentations dans les salles de cinéma. Si bien que ce thriller était l’unique blockbuster sorti dans le monde et en France pendant cette période pandémique. Le cinéaste s’amuse de nouveau à brouiller les contours de l’espace-temps dans un film qui mêle espionnage et science-fiction avec une accroche scénaristique qui, à l’image du titre, repose sur un palindrome. Au terme de ses neuf semaines d’exploitation, le film est parvenu à attirer 2 343 514 spectateur·ices et décrocher le titre du plus grand succès de l’année 2020.
Dune de Denis Villeneuve (2021)
À l’instar de nombreux autres blockbusters, l’épopée spatiale de Denis Villeneuve a dû patienter pour gagner les salles. Après Blade Runner 2049 (2017), le cinéaste québécois réalise donc son adaptation de Dune, trente-sept ans après celle, décriée, de David Lynch. Du blockbuster, Dune en a pleinement l’allure par son souffle épique, le faste de ses décors ou encore par le gigantisme des images déployées que l’on peut aisément rapprocher de la saga Star Wars. Portée par Timothée Chalamet, Oscar Isaac et Rebecca Ferguson, cette fresque aura cumulé au total 3 165 270 entrées.
Everything Everywhere All at Once de Daniel Kwan et Daniel Scheinert (2022)
Avant de connaître une sortie dans les salles françaises le 31 août 2022, Everything Everywhere all at once réalisé par Daniel Kwan et Daniel Scheinert, duo à qui l’on doit notamment l’étrange Swiss Army Man, était devenu un phénomène aux États-Unis où il était sorti dans 1800 salles quatre mois plus tôt. Le film signé A24, qui a reçu une pluie d’Oscars, se présente comme une ambitieuse contre-proposition aux blockbusters Marvel avec un concept inclassable au carrefour du kung-fu, de la comédie dramatique familiale, de la science-fiction et du multiverse. Ce blockbuster d’auteur à l’humour noir suit ainsi les aventures d’une propriétaire de laverie surmenée, soudainement plongée dans des univers parallèles. La sortie tardive et la désaffection générale des salles l’a lourdement pénalisé et n’aura réussi à attirer seulement 348 461 spectateur·ices.
Barbie de Greta Gerwig (2023)
L’été dernier, les salles de cinéma ont été le théâtre d’un duel spectaculaire entre deux blockbusters sortis le 19 juillet : Barbie de Greta Gerwig et Oppenheimer de Christopher Nolan. Un combat qui a pris l’allure d’un phénomène intitulé “Barbenheimer” qui encourageait les spectateur·ices à enchaîner les deux films qui, à eux deux, ont enregistré plus de 10 millions d’entrées. Dans cette bataille cinématographique, c’est la comédie acidulée et féérique qui a su s’imposer haut la main, attirant un million de spectateur·ices de plus que Oppenheimer. Ce succès retentissant est notamment dû à une campagne marketing savamment orchestrée, avec des affiches énigmatiques, des bandes-annonces volontairement kitsch, des anecdotes insolites. Porté par Margot Robbie et Ryan Gosling, iconiques en Barbie et Ken, le film de Greta Gerwig est devenu le quinzième plus gros succès de l’Histoire et le premier entièrement réalisé par une femme.