Sur la route des Jeux paralympiques: la fierté de la qualification pour Héloïse Courvoisier
Cette sélection, "c'est à la fois du soulagement, beaucoup de fierté, d'excitation, du stress, de la joie. C'est un bon gros mélange de toutes les émotions possibles", souligne la para-triathlète de 26 ans, à l'occasion du dixième épisode que l'AFP consacre à sa préparation.
"Je ne réalise pas encore complètement...", confie-t-elle, en évoquant une "chance" et "une opportunité incroyable".
La sportive, qui évolue avec une guide, Anne Henriet, a fini sixième du classement mondial en catégorie PVTI (personnes atteintes d'une déficience visuelle), alors que les neuf premières peuvent théoriquement être qualifiées. La Fédération française a officialisé mercredi sa sélection, tout comme celle d'Annouck Curzillat, classée cinquième.
Pour le classement mondial, les trois meilleurs scores de chaque athlète entre juin 2023 et fin juin 2024 sont pris en compte, chaque championnat, en fonction de sa spécificité, valant un certain nombre de points.
"Montagnes russes"
Après une victoire à Tarente, en Italie, le mois de juin a été "bien plus chaotique que prévu" pour Héloïse, avec son lot d'imprévus et de stress.
D'abord à cause d'un Covid: "J'ai pris le départ (de la course à Besançon le 15 juin, quelques jours après) en pensant ne pas pouvoir la finir. Et puis finalement, ça ne s'est pas si mal passé", explique l'athlète qui a fini deuxième "au bout de l'effort".
Et puis le 17 juin, choc avant la course de Swansea, au pays de Galles, à laquelle elle ne devait initialement pas concourir pour privilégier une autre épreuve à Montréal.
"En refaisant les calculs", au vu des participantes de la course qui vaut beaucoup de points, elle s'aperçoit qu'elle va passer de la sixième à la neuvième place mondiale, avec un risque de passer même dixième après la course au Canada, prévue le 29 juin, ce qui serait synonyme de non-sélection aux Jeux.
"C'était vraiment le scénario catastrophe", raconte Héloïse. Et "un peu les montagnes russes émotionnelles" en 48 heures.
Elle finit par pouvoir s'inscrire et organise, en urgence, le voyage à Swansea.
"On s'est tout de suite remises dans une dynamique de vouloir défendre notre place", souligne-t-elle, finissant deuxième avec Anne Henriet, à qui elle est reliée par un lien élastique au niveau d'une jambe pour la natation, de la taille pour la course à pied et avec qui elle pédale en tandem.
"Ça transcende!"
"On n'a pas changé de place au classement, mais on a sécurisé notre sixième place" mondiale, explique-t-elle.
Estimant qu'il n'y aurait plus de changement dans le classement à son niveau, elle renonce de fait à la course à Montréal, mais part quand même au Canada, un voyage qui lui permet de voir sa sœur, de profiter de bonnes conditions d'entraînement puis de faire "une petite coupure pour revenir en forme".
D'ici le 2 septembre, date de l'épreuve paralympique son programme va s'enchaîner: elle compte aller chez sa guide, dans l'est de la France, s'entraîner, avant un stage au centre de préparation de Vichy du 1er au 11 août, puis à l'Insep, près de Paris, a priori à partir du 25 août avant d'arriver au village olympique autour du 28, date du début des Jeux paralympiques.
Le classement mondial est dominé par l'Italienne Francesca Tarantello et l'Espagnole Susana Rodriguez, suivies de l'Irlandaise Chloe MacCombe et de l'Allemande Anja Renner.
"Mon objectif c'est d'être dans le top cinq, ou au moins six" de l'épreuve, note Héloïse Courvoisier. "Sur une course comme celle-là, il peut se passer beaucoup de choses, dans un sens comme dans l'autre", souligne-t-elle, car "les Jeux, ça transcende!"