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Июль
2024

L’art singulier de Benoit-Basset

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Marie-Paule Benoit-Basset est née à Innsbruck (Autriche), dans cette région du Tyrol qui lui est restée si chère. Direction ensuite Marseille, l’Algérie pendant la guerre, puis les quatre coins de France au gré des déplacements familiaux.

Sa personnalité, son parcours personnel original et sa démarche artistique, font de Benoit-Basset une artiste pleine de paradoxes. Sa technique rigoureuse et soigneusement travaillée est mise au service d’un imaginaire fantaisiste.

Les protagonistes de ses scènes de conversations, de complicité ou de conflits flottent sur un fond noir, les isolant de toute référence chronologique et géographique. L’ambiance lourde, mystérieuse réminiscence des cours royales les plus agitées, vue par l’œil contemporain de l’artiste, a donné naissance à une série d’œuvres à l’originalité déstabilisante, parfois baroque.

« Mes personnages à la bouche pincée, pâles, aux joues rosées, souvent vêtus avec ostentation peuvent être mondains, cyniques, désabusés, concupiscents, soupçonneux, envieux, mais parfois aussi, un peu moins mesquins, plus naïfs, et même n’être plus qu’amour, amour maternel, tendresse et oubli de soi, s’amuse-t-elle. Il y a des paroles menteuses. En revanche, l’expression du visage, le regard, eux, ne trompent jamais sur la nature des êtres humains ».

La technique de l’huile sur toile, classique dans le traitement, donne pourtant à voir une peinture très personnelle, singulière, la plaçant dans la ligne de la nouvelle figuration.

Le goût des voyages

Benoit-Basset a gardé le goût des voyages au bout du monde et des contacts avec des gens d’ailleurs qu’elle affectionne, en Asie par exemple, où elle séjourne chaque hiver depuis quelques années.

« Je veux surtout parler de ce voyage intérieur, le plus long, laborieux, celui qui nous permet d’essayer de mieux nous connaître et d’en tirer les conclusions, confirme-t-elle. Ce voyage intérieur aide à éduquer le regard, à le rendre plus incisif, à observer avec plus de pertinence son environnement ».

Benoit-Basset (BB) ne peint pas de paysages ou de natures mortes, mais des scènes de la vie sociale qui nous entoure. Et que son œil observe avec ironie, parfois sévérité, souvent avec tendresse. Comme l’a écrit Paul Rondepierre, professeur d’arts plastiques : « BB ne peint pas de tableaux, mais un tableau, une toile unique et singulière, dont elle déploie un peu plus chaque jour l’immense surface. Une paraphrase du texte La brodeuse , de Michaël Gaumnitz, pourrait s’appliquer à elle : “Je vous parle d’une femme qui peint, qui peint toujours, et qui ne comprend plus ce que vivre veut dire sans peindre” ». 

Pratique. Exposition à voir jusqu’au 29 juillet, de 10 heures à 12 h 30 et de 14 heures à 19 heures.