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Июль
2024

"Quand l’eau passe, ça arrache tout" : cette commune de Haute-Loire demande la reconnaissance de catastrophe naturelle

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La station météo installée sur Bonnefont a rapporté au maire de Fontannes une pluviométrie de 55 mm tombés en une heure. "L’épisode de grêle a bien duré une demi-heure", précise René Marchaud. Une semaine plus tard, la commune est sous le soleil. Pas de toitures percées, ni de fenêtres brisées au premier abord. Pourtant, la mairie vient d’entamer une procédure de reconnaissance de catastrophe naturelle auprès de l’État.

Salle polyvalente endommagée à cause de la grêle

Pour Fontannes, le premier dégât matériel observé concerne la salle polyvalente. Le toit, récemment allongé, forme une sorte d’entonnoir. "De la grêle s’est concentrée ici, donc l’eau n’a pas pu s’évacuer. Elle a fini par rentrer par le toit. La laine de verre a pompé cette eau jusqu’à faire tomber le plafond", résume René Marchaud qui a dû déplacer le bureau de vote pour les législatives, dimanche dernier.

Une partie du plafond de la salle polyvalente s'est effondrée suite à cet épisode de grêle. Malgré la perte d’une partie du plafond, les activités dans la salle polyvalente ont pu reprendre ce lundi 8 juillet. Le maire se montre plus inquiet pour le ravinement des chemins communaux. La pluie a emmené tout le gravier. "Quand l’eau passe, ça arrache tout. Il faut qu’on repasse la totalité des chemins, là, on a du boulot. C’est toujours un problème pour la commune parce que ça engage des frais comme on n’est pas assuré."

Pour les habitants victimes des intempéries qui ont frappé la commune, René Marchaud les appelle à envoyer un descriptif et des photos par mail ou directement à la mairie. "Il nous faut un maximum de billes et on joint ça à la procédure de demande."

Orages : des agriculteurs perdent 90 % de leurs récoltes

Là où le bât blesse, c’est surtout pour les agriculteurs. En pleine saison des foins et juste avant la moisson, l’orage de grêle a occasionné des pertes considérables dans les cultures, principalement de maïs et de blé. "Ce sont les parcelles au bord de l’Allier qui ont été le plus touchées. L’orage a suivi la rivière, les parcelles du centre et du haut ont été épargnées", explique René Marchaud.

Maintenant, c'est trop tard pour resemer. On va partir avec un handicap pour aller jusqu’au bout.

Un de ces agriculteurs, Frédéric Meunier, a reçu la visite d’un expert vendredi dernier, afin d’estimer l’ampleur des dégâts. Il raconte : "J’ai perdu jusqu’à 90 % de mes récoltes. Il y a des parcelles à 75 %, des parcelles à 48 % et ça descend à 15 %". En d’autres termes, il ne reste plus grand-chose à Frédéric. Il le dit lui-même "Maintenant, c'est trop tard pour resemer. On va partir avec un handicap pour aller jusqu’au bout."

À l’instar de certains de ses collègues, Frédéric a souscrit à une assurance récolte : "perte avec orage". Il espère donc un dédommagement. Cependant, ce dernier ne sera que partiel. En effet, sur ses cinquante quinto hectares assurés, ce dernier doit déjà s’acquitter d’une franchise de 25 %. Au total, ne sera remboursée que la moitié de sa récolte. "C’est vrai que quand on s’assure, on choisit souvent le minimum", concède-t-il. D’autres agriculteurs du secteur n’étaient d’ailleurs pas assurés du tout.

Le constat général à la suite de cet orage : après la pluie ne vient pas toujours le beau temps. Dans le cas des agriculteurs fontannois, il va être difficile de se relever de ces intempéries. D’ailleurs, Frédéric Meunier avoue en un mot être "découragé".

Marie Vincent et Félix Mouraille