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Июль
2024

A Brive, les militants du RN sont écoeurés

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Il est 20 h 15 et deux ou trois idiots passent en trombe, sur leurs scooters, devant la permanence du RN, avenue Émile-Zola à Brive. Ils fanfaronnent, klaxonnent, stationnent quelques dizaines de mètres plus loin... "Rentrez dans la permanence et appelez la police", lance Valéry Elophe.

La claque pour des militants prêts à fêter la victoire

Le délégué départemental du parti d'extrême droite, arrivé en tête au premier tour des législatives face à la députée sortante Frédérique Meunier (LR non Ciotti) est amer. Dans la seconde circonscription de la Corrèze, il a perdu. Mais il est surtout sous le choc des premières estimations nationales, qu'il a découvert, en direct, avec une quarantaine de militants, sur le grand écran installé dans le fond de la permanence. Son parti n'arriverait qu'en troisième position, derrière le Nouveau Front populaire et le parti présidentiel. Une claque. "L'enfer est arrivé", résume-t-il.

Quinze minutes plus tôt, le traditionnel décompte ("7, 6, 5, 4...), a été suivi d'un silence de mort dans la permanence. Cette victoire qu'on leur prédisait ? Une maigre troisième place, finalement. "Oh non ! Po-popopo...." Les visages sont figés. Les gens stupéfaits. "Darmanin réélu ? Rohlala", se désole un militant, en lisant les résultats qui s'affichent à droite de l'écran.

"Je suis très, très déçu"

Philippe reste assis sur sa chaise, à écouter les interventions des leaders nationaux qui se succèdent. Voici Jean-Luc Mélenchon. "Lui, je peux pas me l'encadrer", lance celui qui se définit comme "un ancien gaulliste", et qui est passé de LR au RN à la faveur de ces législatives surprise. "Je voulais voir du changement, insiste-t-il, on n'arrive plus à vivre ! Ce soir, je suis très, très déçu."

Michèle, 66 ans, se disait un peu plus tôt carrément "écœurée" à l'idée que François Hollande fasse son retour à l'assemblée. Au vu des résultats, la tristesse se lit sur son visage.

"Je ne comprends pas comment les Français peuvent être comme ça ?" Ce dimanche 7 juillet au soir, les militants corréziens d'extrême droite n'ont aucune victoire à célébrer, ni locale, ni nationale.

Texte : Pomme LabroussePhotos : Stéphanie Para