Jean-Yves Bony sereinement réélu dans la deuxième circonscription du Cantal
Il n’y avait guère de suspense. Entre un candidat RN sans autres réserves de voix que les 200 de Reconquête et un député sortant, Jean-Yves Bony, soutenu par les principaux candidats éliminés au premier tour, le rapport de force était clair.D’autant qu’il était plus difficile pour Gilles Lacroix de mobiliser les abstentionnistes, étant donné que ces derniers étaient peu nombreux au premier tour (29,12 %). Ils ont été encore moins nombreux hier (28,76 %), mais ils se sont ralliés au candidat de droite. Ce qu’on pouvait sentir dès l’annonce de la participation à Saint-Flour : le bureau du centre-ville, acquis au premier tour au candidat RN, a moins voté (60,83 %) que celui de Besserette où il avait fait le moins bon score (73,26 %).
Les résultats allaient le confirmer. Jean-Yves Bony l’emporte sereinement dans la circonscription avec 60,71 % des voix. Et sur tous les terrains. Dans les villes (59,8 % à Saint-Flour, 67,38 % à Mauriac) ou dans la grande majorité des communes rurales. Son score baisse toutefois de 10 points par rapport au second tour de 2022, quand il était opposé à Martine Guibert, qui représentait le camp présidentiel. Ce qui en dit long sur la percée du RN dans l’est et le nord du département.
"Seul contre tous"« Je n’ai pas à rougir de mon score. On était seul contre tous, des maoïstes au LR : les gens de gauche ont voté comme un seul homme pour Bony et on approche les 40 %. J’ai suscité de l’espoir chez les gens. Ils doivent être déçus mais je leur dis d’attendre et d’observer. Car maintenant, on va compter les points. On va avoir Mélenchon dans le gouvernement. Le Smic va augmenter et ses bénéficiaires vont devoir payer des impôts. L’inflation, les taux d’intérêt vont augmenter, l’épargne des retraités va être siphonnée… ça va être un fiasco et à mon avis, dans peu de temps, on se retrouvera de nouveau aux urnes », estime Gilles Lacroix.
Face au "dégagisme"De son côté, le vainqueur évoquait « plutôt un très bon score, malgré une campagne compliquée où j’ai senti le vent du dégagisme. On a bien résisté avec Marina Besse parce qu’on est ancrés dans notre territoire, parce qu’on consacre du temps aux Cantaliens.
Je suis aussi content parce que les LR résistent bien et l’emportent sur la ligne Ciotti, ce qui montre qu’on peut être fidèles à nos valeurs. Maintenant, une ère incertaine s’ouvre et j’espère que l’arc républicain, dont on a beaucoup parlé, va continuer. Pour qu’on puisse construire la République, la démocratie de demain en évitant une période d’instabilité
Yann Bayssat