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Июль
2024

Pop fébrile et folk gracile, Cassandra Jenkins enflamme “My Light, My Destroyer”

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Est-ce parce qu’elle était insatisfaite d’avoir dû enterrer la première version du disque censé succéder à l’endeuillé An Overview on Phenomenal Nature (2021) que Cassandra Jenkins ouvre My Light, My Destroyer sur un malentendu ? Le morceau s’intitule Devotion, mais la New-Yorkaise prévient : “Je crois bien que c’est mon désespoir que tu as pris pour de la dévotion”, avant d’enchaîner sur une ballade plus électrique (Clams Casino), histoire d’installer la route la plus large possible.

Et c’est en plein cœur de son troisième album qu’elle place deux merveilles, chacune suivie d’un sas de décompression bienvenu. D’abord la rêverie stellaire Betelgeuse, pour redescendre d’Aurora, IL – grandiose méditation façon Aimee Mann –, puis ces quelques silencieuses secondes qui concluent Omakase et sa cotonneuse rêverie où résonnent les magnifiques mots du titre ambigu de l’album, mêlant réconfort et cataclysme.

Découvrez une place lynchienne éthérée

Coproduite avec Andrew Lappin, collaborateur entre autres de L’Rain (ce moelleux sous la batterie, qui place dans un cocon les vastes nuances d’une orchestration contrastée), la pop fébrile, caressante et versatile de Cassandra Jenkins s’aligne dans le sinueux sillage d’ami·es ici convoqué·es, comme les précieuses Meg Duffy (Hand Habits) ou Katie Von Schleicher.

Folk gracile, indie aiguisée ou plage lynchienne éthérée (Delphinium Blue) : à la manière de Vera Sola sur son beau Peacemaker (2024), Cassandra Jenkins coche toutes les cases. Tout en dessinant des chimères dans les marges.

My Light, My Destroyer (Dead Oceans/Modulor). Sortie le 12 juillet.