Changement climatique : cette ferme de l'Allier est plus résiliente grâce à la permaculture
À la ferme des Gounelles à Chambérat, Céline Bourgougnon oeuvre depuis toujours en permaculture. Bien qu’elle travaille avec des techniques respectueuses des écosystèmes, la maraîchère est aussi confrontée au dérèglement climatique.
"Comme on a créé un système plus résilient que les plaines de la Beauce, effectivement on souffre moins. On fait des plantations d’arbres pour apporter de l’ombre. Pour protéger le sol, on paille, mais malgré tout cela il va falloir s’adapter", constate Céline Bourgougnon.
La professionnelle estime que ce ne sont pas les cultures qui sont à modifier mais leur saisonnalité et certaines techniques.
Je fais des salades seulement au printemps et au début de l’automne. En été, les laitues grillent en plein champ. J’ai donc arrêté. Je ne cultive plus mes tomates sous serre non plus. En été, elles sont en plein champ.
Repenser la taille des fermesAvec une ferme d’un hectare dont 3.000 mètres carrés de culture, la maraîchère de Chambérat plaide pour des exploitations plus petites qui résisteront mieux au changement climatique.
"Je pense que la micro-ferme est le format à développer. Je n’utilise qu’un microtracteur sinon je fais tout à la main. J’essaie d’aménager un écosystème plus résilient avec des plantations d’arbres et des mares, de créer des bulles végétales. Beaucoup d’insectes et d’oiseaux reviennent dans ma ferme. Je subis moins la pression des ravageurs grâce à eux. Quand les feuilles des arbres tombent, cela protège le sol puis le nourrit. Les micro-organismes sont aussi très présents dans le sol. La terre est aérée et l’eau y pénètre mieux que dans une terre tassée par la mécanisation", avance Céline Bourgougnon.
Avec le prix du pétrole, il faut savoir qu'un hectare non mécanisé est aussi rentable que quatre hectares en conventionnelle.
La maraîchère qui a vu toute sa récolte détruite en 2016 à cause de la grêle reconnait que certains aléas climatiques ne peuvent pas être contrecarrés. "Sur les périodes sans gros incidents climatiques comme la grêle ou les orages, devant lesquels nous ne pouvons rien, la permaculture est plus efficace."
Florence Farina