Nouveautés : on vous dit tout sur les livres coups de cœur de la rédaction

En quête d'un roman fleuve à dévorer cet été ? Les journalistes vous aident à faire votre choix parmi les nouveautés littéraires. Voici les livres préférés de la rédaction et pourquoi ces livres ont tant plu à nos journalistes.

Retrouvez les livres coups de coeur des journalistes de la rédaction, découverts au rayon nouveautés des librairies :

Idéaliste inclassable

Un accident de Marion Desjardins. Luis est un personnage camusien. Un observateur. Il joue de la trompette, comme Amstrong, mais sans instrument. Luis est énorme et candide. Un quelque chose d’Abel Tiffauges. Luis discute avec les deux serveurs de son café préféré. Et avec sa soeur. Ils ont en commun un père érudit et absent. Egoïste et magnétique. Il y a aussi la femme du père, "l’autre" comme il l’appelle. La mère ? Aucune importance pour Luis. Pas grand chose n’en a d’ailleurs. Luis est un inadapté sans revendication. Et Marion Desjardins réussi un livre aussi doux que violent. Une caresse qui laisse des cicatrices. (éd. Anne Carrière, 192 pages, 19 €)Simon Antony

Conte philosophique

L’homme qui aimait les îles de D. H. Lawrence. Ce bref récit condense la quête de son héros. En s’installant sur une île, celui-ci imagine un paradis dessiné à son image. Mais le coût financier de l’opération, ainsi que la déception liée à la poignée d’habitants, le conduisent à préférer une deuxième île, plus petite et encore moins peuplée. À vous de découvrir la suite de cette délicieuse nouvelle aux accents de conte philosophique. En quelques pages d’une écriture puissante, un concentré de condition humaine. (Traduit de l’anglais par Catherine Delavallade, L’arbre vengeur, 80 pages, 6,50 €)Pascale Fauriaux

Symboles

Moby Dick ou la recherche de l’absolu de Camille Sainson. Moby Dick, la baleine blanche iconique d’Herman Melville est loin d’avoir livré tous ses secrets. Entre philosophie et littérature, cet essai propose au lecteur d’embarquer à la découverte des grands symboles qui jalonnent l’œuvre originale. Face au naufrage et à la mort, qui sous-tend tout le roman de Melville, le voile se déchire. Ne reste alors qu’à déchiffrer la vérité. A écouter ce que raconte de cette mort si vivante, l’unique rescapé du désastre, Ishmael, narrateur revenu des Enfers. (Ed. Cerf, coll. Patrimoines, 185 pages, 29 €)Sophie Leclanché

Roman noir

Au nord de la frontière de R.J. Ellory. Le shérif Victor Landis apprend la mort de son frère Franck, shérif dans un autre comté, avec lequel il était fâché depuis douze ans. Écrasé par une voiture de façon intentionnelle. Victor n’a pas l’intention de se mêler de l’enquête, jusqu’à ce que la fille de son frère, dont il ignorait l’existence, le fait changer d’avis. Pas simple, d’autant que les cadavres d’adolescentes s’empilent. Ellory livre une intrigue dense, avec certes un peu moins d’introspection chez son héros, mais avec des investigations sinueuses et une remise en question coutumière. Un roman noir qui se dévore !  (Sonatine, 496 pages, 24 €).Laëtitia Chrétien

Ruralité

Agir pour les chemins de Bernard Farinelli. Quelle est la différence entre un chemin vicinal et un chemin rural, entre une draille et un chemin creux ? L’Auvergnat Bernard Farinelli, acteur et penseur de la ruralité heureuse, emprunte une voie en friche : rassembler les connaissances disponibles sur nos chemins, ces voies d’accès à la nature exposées à des conflits d’usages. Entre essai et guide-pratique, cet ouvrage ouvre une porte sur ce "bien commun" dont le linéaire, parfois millénaire, s’efface. Le message ? "Il ne suffit pas de rouvrir un chemin, il faut le faire vivre". (Editions du Terran, 20  euros)   Julien Rapegno

Drame

Anatomie d’un drame de Gert Loschütz. Un livre étrange, qu’il faut prendre le temps de décrypter.Les récits entremêlés d’une tragédie ferroviaire, la pire qu’ait connu l’Allemagne, la collision de deux train en décembre 1939, et des errances d’une jeune femme, rescapée du drame mais frappée de plein fouet par la tragédie juive sous l’ère hitlérienne.Une double quête de vérité pleine de sensibilité, d’une mélancolie presque poétique, qui nous montrent qu’entre les causes et les conséquences, le lien est parfois bien fragile.(Actes Sud, 304 pages, 22,80 € ; traduit de l’allemand par Jacqueline Chambon)  Blandine Hutin-Mercier