JO-2024/Skateboard: la jeune génération japonaise appelée à rouler vers l'or à Paris
Partout dans le pays, de nombreux écoliers ont adopté les skateparks, apprenant de nouvelles figures sous les yeux d'entraîneurs avisés.
"Avant, les parents demandaient à leurs enfants d'arrêter le skate. Maintenant, ils les emmènent ici pour prendre des cours", raconte à l'AFP Daisuke Hayakawa, 50 ans et entraîneur de l'équipe nationale du Japon.
"Si les chaussures ou les planches de leurs enfants sont usées, ils en rachètent de nouvelles. C'est devenu un sport très structuré", a ajouté le coach, rencontré dans l'un des skateparks flambant neuf de Tokyo, construit au lendemain des JO de 2021.
Malgré la chaleur étouffante de l'été, les bruits des roues claquant contre le béton brûlant peut s'entendre tout au long de la journée dans cette nouvelle aire urbaine. Les Tokyoïtes viennent nombreux pour encourager et encadrer les plus jeunes.
Des prodiges
"Les choses ont vraiment changé grâce aux Jeux olympiques. Cela a eu un impact énorme", estime Takumi Shimabukuro, en observant son fils Yuya, neuf ans, dévaler un +half-pipe+, une construction en forme de U.
Le pays a remporté trois médailles d'or sur quatre possibles lors de la première apparition de l'histoire du sport aux Jeux il y a trois ans, avec des skaters dont l'âge a surpris le monde entier.
Kokona Hikari a remporté l'argent de l'épreuve de park, à 12 ans, tandis que la médaillée d'or en street, Momiji Nishiya, en avait 13.
Selon M. Hayakawa, l'insouciance de cette jeune génération a largement contribué aux succès du skate japonais. "Ils étaient trop jeunes pour comprendre l'importance des Jeux (...) donc ils n'étaient pas nerveux", a-t-il dit.
A Paris, de nouveaux visages devraient s'illustrer. Les prodiges Ginwoo Onodera et Coco Yoshizawa, tous les deux âgés de 14 ans, figurent parmi les favoris cet été après avoir brillé lors des dernières compétitions internationales.
Et l'équipe japonaise pourra aussi compter sur le champion olympique en titre Yuto Horigome, qui a obtenu son ticket grâce à sa victoire lors de l'ultime compétition qualificative pour Paris à Budapest en juin.
"Si Yuto peut y arriver, nous aussi"
A 25 ans, il s'agit du vétéran de l'équipe, explique Daisuke Hayakawa, et il sert de modèle aux jeunes skaters japonais. "Il a rapidement visé plus haut que les autres, s'est amélioré petit à petit et est considéré comme le meilleur du monde", estime-t-il.
"Les jeunes l'ont vu et ont pensé +Si Yuto peut y arriver, nous aussi+". A Budapest, lors de la compétition de la dernière chance pour Paris, quatre des huit finalistes étaient japonais.
Trois d'entre eux ont terminé sur le podium : Horigome (1er), Onodera (2e) et le champion du monde en titre Sora Shirai (3e).
Aux JO, "on a vraiment l'impression de représenter notre pays", a dit soulagé Horigome après sa qualification. "C'est différent des autres compétitions".
L'entraîneur Hayawaka a lui commencé le skateboard il y a presque quarante ans, à une époque où cette discipline était associée à une image urbaine et contestataire. Il sera ravi si les Jeux de Paris permettent au skateboard de continuer à gagner en popularité au Japon, où le talent ne manque pas.
"Nous nous entrainons énormément. Nous ne sommes pas très imposants physiquement, donc la façon dont nous bougeons notre corps est adaptée au skateboard", explique-t-il, promettant que des champions japonais continueront d'éclore dans les années à venir.