En cas d’élection, comment les candidats de la Corrèze se projettent-ils dans la nouvelle Assemblée nationale ?
Au soir du dimanche 7 juillet 2024, deux des cinq candidats présents au second tour des législatives en Corrèze deviendront ou resteront députés. Mais quel rôle les candidats, s’ils sont élus, entendent-ils mener dans une Assemblée nationale qui risque d’être bousculée ?
Dans la circonscription de Tulle-Ussel, François Hollande est arrivé en tête au soir du premier tour devant Maïtey Pouget (RN), qui veut être élue députée "pour permettre à Jordan Bardella de devenir chef du gouvernement", tout en assurant "ne pas avoir d’ambition démesurée", et le député sortant Francis Dubois (LR, Du courage !).
François Hollande en "artisan de l'union de la gauche"Le représentant du Nouveau Front populaire (PS) entend "rassembler la gauche dans sa pluralité en respectant chacune des composantes, confie Bernard Combes, son directeur de campagne. Il a la capacité à amener les plus pondérés de LFI dans une forme de construction d’une union et ainsi construire une alternative."
Sa priorité : "Être un artisan de l’union de la gauche, indique Bernard Combes. François Hollande est un faiseur, pas un empêcheur et on va en avoir bien besoin."
Ce rôle-là pourrait-il le mener au Perchoir ou à Matignon ? "La question ne se pose pas, élude Bernard Combes. Dans la situation compliquée où est la France, il faut des députés qui ont une stature, une expérience. Il les a. Demain, je pense qu’il peut jouer un rôle fort."
"Au coup par coup" pour Francis DuboisFrancis Dubois, lui, avant de parler de gouvernement provisoire, attend de voir les résultats du second tour. Une chose est sûre, "jamais" il ne s’alliera avec LFI ou les Écologistes, avec qui "on ne peut rien faire".
Avec le RN ? "Une loi sur l’immigration choisie, je la voterai", avance le député sortant, qui indique plus largement qu’il votera "au coup par coup, ce qui sera dans l’intérêt général du pays".
Sous réserve d’au moins quinze députés, "on fera un groupe Du courage ! avec Aurélien Pradié, précise-t-il, et on décidera collégialement, de ce qu’on votera ou non. Avant tout, il faut respecter les électeurs et les électrices et arrêter les alliances qui ne les respectent pas."
Dans la circonscription de Brive, Valéry Elophe (RN), qui a devancé la députée sortante (LR non Ciotti) Frédérique Meunier au soir du premier tour, s’interroge :
"Madame Meunier va être avec quelles forces politiques ? Elle nous vend le parti de la Corrèze. Moi, je veux bien, mais à l’Assemblée nationale, ça n’existe pas. Il faut forcément se mettre dans une majorité pour faire avancer les dossiers."
Frédérique Meunier répond "qu’à cette heure, il est encore compliqué de deviner les équilibres qui amèneront une majorité à l’Assemblée nationale". Comprendre, en dehors d’une majorité absolue ou relative du RN.
La députée sortante reste ferme sur ses positions : "Hors de question de rejoindre Éric Ciotti (qui s’est allié au RN, NDLR) ou de travailler avec l’extrême droite. Je n’irai pas appuyer leur politique."
"Débattre de façon apaisée" espère Frédérique MeunierFrédérique Meunier formule le vœu d’une majorité capable de "débattre de manière apaisée", pourquoi pas "un bloc central allant des sociaux-démocrates aux LR d’aujourd’hui", mais "sans compromission. Nous avons beaucoup de différences. Chacun devra être capable de sortir de ces clivages. Dans les conseils municipaux, les élus locaux y arrivent régulièrement."
Travailler avec François Hollande ? Frédérique Meunier prend le temps de réfléchir, avant de répondre : "Faut voir". Quant à l’avenir de LR, la candidate, se réclamant "libre et indépendante", attend de voir qui de Xavier Bertrand ou d’Aurélien Pradié "est le plus ouvert".
Estelle Bardelot, Laetitia Soulier, Éric Porte et Guillaume Blanc
Rassemblement national. S’il arrive au pouvoir, le Rassemblement national procédera "en deux temps", indique Valéry Elophe, son délégué départemental, par ailleurs candidat dans la deuxième circonscription. "D’abord, on traitera les urgences" sur trois thématiques chères au parti d’extrême droite : le pouvoir d’achat, l’immigration et la sécurité. "Le temps des réformes, dont l’abrogation de la réforme des retraites de Macron (entrée en vigueur en 2023, NDLR), viendra à l’automne", assure-t-il.