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Июль
2024

Le judoka puydômois Nicolas Sigaud en dédicace à Clermont-Ferrand pour son autobiographie "La vie comme un balayage"

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Nicolas Sigaud a le judo marqué au fer rouge au plus profond de lui-même. Comme une seconde peau. Son premier kimono, il l’a enfilé à l’âge de 5 ans, à l’école clermontoise de judo. Une révélation. Une évidence, plutôt. "Tout ce qui entoure ce sport, le salut, la discipline, la rigueur, le rituel, l’atmosphère, le charisme du prof… Ça m’a tout de suite impressionné. J’avais trouvé le cadre qu’il me fallait car j’étais un enfant agité."

Un cancer agressif mis au tapis

Très vite, sa vie va en grande partie défiler sur les tatamis. Avec une soif de compétition inétanchable. "Se mesurer à l’autre, s’évaluer, ça m’a motivé. C’est mon truc."Le jeune judoka puydômois devient grand, à mesure du changement de dan et de ceintures de son kimono. Un arc-en-ciel de couleurs sur lequel va pourtant s’abattre la foudre. Il a 22 ans, on lui décèle une leucémie. "J’ai compris que j’avais quelque chose de grave, que ça allait être compliqué… C’est la tuile. Je n’étais pas du tout préparé, je suis parti vers l’inconnu alors que je ne pensais qu’au judo."À l’époque, il est étudiant en droit. Comme son frère Mathieu, et leur père avant eux. Mais si ces derniers ont choisi d’enfiler la robe noire, Nicolas a jeté depuis bien longtemps son dévolu sur le kimono, qu’il ne compte pas ranger au placard malgré la maladie. Une terrible épreuve se dresse devant lui. Le combat de sa vie.Obligé de s’éloigner des dojos pendant un an, car il faut enchaîner et encaisser les séances de chimio et de radiothérapie. Mais ce "cancer agressif" n’a pas encore fait d’ippon à l’athlète clermontois. Et c’est bien lui qui va mettre la maladie au tapis.Parce que l’appel du judo se fait de plus en plus fort. "C’était une forme de résilience. À partir du moment où j’ai pu remettre mon kimono, je savais que j’étais guéri."

Il lui faut pourtant suivre un traitement médicamenteux pendant cinq ans, avec les effets secondaires qui vont avec et se faire suivre régulièrement pendant dix années en tout. Parallèlement, Nicolas Sigaud reprend peu à peu la compétition. "C’est là que je me suis dit : 'tu es guéri'." Surtout que pendant ce temps, il n’a pas chômé. Il est embauché par la Fédération française de judo comme cadre technique pendant dix ans.Tandis que seulement deux ans après le début de sa maladie, Nicolas Sigaud monte un club de judo, avec des potes du Stade clermontois, à Aubière, en 1996. Marié, deux enfants, l’homme passe alors le concours d’éducateur sportif territorial pour enseigner la discipline dans les écoles. Profession qu’il exerce encore à ce jour."La vie est faîte de rencontres", tel est son mantra. Ainsi, dans son club d’Aubière, il reçoit une délégation du Bénin pour un stage. Parmi les judokas, un certain Celcus Dossou-Yovo, qui a déjà participé aux JO de Rio en 2016 et a une bourse olympique pour aller à ceux qui se profilent à Tokyo. Nicolas Sigaud entraînera le Béninois lors de deux championnats du monde, deux championnats d’Afrique. Puis, le Graal. Les Jeux Olympique au Japon en 2021. Au pays du soleil levant, berceau du judo. Tout un symbole.

"Les Jeux, j’en rêvais depuis que j’étais gamin. C’était magique, une épopée magnifique."

Nicolas Sigaud

Puis, l’an dernier, après avoir été encouragé par des amis journalistes et après avoir rédigé un édito pour un club de judo, c’est le déclic. Le judoka éprouve l’envie de coucher sur le papier son parcours hors du commun. "C’était important de raconter tout ça. Ça m’a permis d’expliquer que les rencontres dans une vie sont considérablement importantes. Quand on a une passion, c’est une motivation."En l’occurrence, celle de Nicolas Sigaud lui a sauvé la vie. "Le balayage, au judo, c’est le beau geste, comme le petit pont au foot. Ça doit se faire au bon moment, l’important, c’est le timing. Comme dans la vie. Avant ou après, c’est trop tard."Kimono sans cesse sur le dos, Nicolas Sigaud a su "balayer" son existence à chaque fois au bon moment. Comme sur les tatamis. Sa vie. 

Dédicace. Nicolas Sigaud sera à la librairie des Volcans ce samedi 6 juillet 2024, de 15 heures à 18 heures, pour dédicacer son ouvrage La vie comme un balayage, aux éditions Vérone. 108 pages, 13 €. Préface de Larbi Benboudaoud.

Julien Moreau