Guillaume Sereaud, nouveau président de la JA Vichy : "Mettre toute mon énergie pour essayer de faire encore progresser ce club"
Pouvez-vous nous résumer votre parcours ?
J’ai 44 ans et je suis dirigeant d’entreprise dans le secteur de la gestion de patrimoine, dans une dizaine de villes en France. Je suis un pur Vichyssois et j’ai décidé il y a quelque temps de revenir vivre à Vichy pour le cadre de vie, pour le cadre familial, puisque j’ai deux jeunes enfants qui jouent d’ailleurs à la section amateur de la JAV. Je suis passionné de sport depuis tout gamin. J’ai joué au rugby jusqu’à 23 ans et je suis toujours venu au Pierre-Coulon dès que j’ai pu, même quand je n’habitais pas à Vichy. La première fois, c’était avec mon père, en 1988, pour un derby contre la Chorale de Roanne, où jouait Christophe Grégoire. C’était une année difficile pour la JAV mais elle avait battu la Chorale. J’ai retrouvé la feuille de match et il y avait également le père de Zaccharie Risacher (le premier choix de la Draft NBA 2024), Stéphane, qui avait 16 ans à l’époque et qui jouait à la JAV. Mon premier souvenir ici. J’en ai eu plein d’autres magnifiques souvenirs dans cette salle, plein de joueurs qui m’ont marqué.
Quand on vient dans cette salle les soirs de match, on se rend compte qu’il y a quelque chose de particulier par rapport à ce club, à la ferveur du public
Qu’est ce que représente la JAV pour vous ?
C’est un club qui est totalement inscrit dans l’ADN de la ville. La JAV fait vraiment partie du patrimoine de la ville. Quand on vient dans cette salle les soirs de match, on se rend compte qu’il y a quelque chose de particulier par rapport à ce club, à la ferveur du public.
Vous faites désormais partie de ce club. Comment êtes-vous devenu président ?
En revenant à Vichy, je suis d’abord devenu partenaire de la JAV. Ensuite, en rencontrant des administrateurs et Yann (Le Diouris), on m’a approché pour rentrer au conseil d’administration, puis pourquoi pas prendre la succession de Yann. Assez rapidement, j’ai répondu positivement, pour plusieurs raisons. La première parce que j’étais en adéquation avec le projet du club. La deuxième parce que les échanges que les échanges que j’ai eus avec tout le monde m’ont convaincu. La troisième chose qui est pour moi essentielle, c’est que tout ça ne peut se faire qu’avec la passion, pour donner ce surplus d’investissement que nécessite la présidence. Je compte mettre toute mon énergie pour essayer de faire encore progresser ce club. Quelles ont été vos premières actions une fois dans le conseil d’administration ?
Depuis le début de l’année, j’ai déjà appréhendé les différentes facettes du club, sur le plan de son organisation, de sa structure économique. Assez vie est venue la question du remplacement de Guillaume (Vizade, le coach), relativement tôt dans la saison.
Ce qui a permis au club d’entrer dans un process de recrutement pour choisir son successeur, dont j’ai fait partie avec Yann Le Diouris et Vincent Ferry. On s’est rendu compte que le club était assez attractif puisqu’on a eu un certain nombre de candidats parmi les coachs expérimentés, pour certains qui coachaient tout récemment en Pro A. On a placé en priorité le côté humain, en adéquation avec ce qui a été fait ces dernières années.
Aujourd’hui, il ne nous manque plus qu’un joueur à recruter sur le poste 2, en remplacement de Mike Ertel que nous voulions prolonger et qui a souhaité aller sur un autre projet
Qu’est-ce qui a fait pencher la balance en faveur de Dounia Issa ?
Il y a déjà ce feeling humain qui, s’il n’est pas suffisant, est pour moi un impératif essentiel. J’ai eu ce bon feeling avec Dounia que j’ai maintenant quasiment tous les jours au téléphone pour la construction de l’équipe. La deuxième chose est qu’il a été très clair dans le projet de jeu qu’il voulait mettre en place et qui s’inscrivait parfaitement dans la continuité : à savoir un basket total, un fort tempo des deux côtés du terrain, une très forte intensité défensive. Ce sont des choses voulues au sein du club et vraiment appréciées par le public. Et puis il y a aussi l’état d’esprit qu’il met, comme moi en entreprise, en préambule de la construction du projet. Quels sont les principes qui ont guidé la construction de l’équipe ?
On a été assez rapides sur les choix. Il y avait trois joueurs encore sous contrat : Sébastien (Cape), Lucas (Dufeal) et Cédric (Bah). On avait aussi la volonté de prolonger certains joueurs. D’autres avaient émis le souhait de voir pus haut. On est extrêmement heureux d’avoir prolongé Assémian (Moularé) et Serge (Mourtala), ce qui nous permet d’avoir la moitié des pros qui était présente cette année. Ensuite, on voulait avoir des joueurs à l‘état d’esprit exemplaire et qui sont complémentaires sur les différents postes. Aujourd’hui, il ne nous manque plus qu’un joueur à recruter sur le poste 2, en remplacement de Mike Ertel que nous voulions prolonger et qui a souhaité aller sur un autre projet. On cherche un joueur capable d’apporter du spacing, de shooter derrière les écrans. On a plusieurs pistes en cours, mais c’est un marché où il y a beaucoup de joueurs. On a le temps de trouver ce joueur, un Américain, ou pas.
Vous avez recruté trois joueurs de N1 ? Est-ce financier ou est-ce parce qu’ils collaient vraiment à voyre projet ?
On a aussi recruté Ugo Doumbia qui a été champion d’Europe U20 avec Ilias (Kamardine) et Lucas (Dufeal). Dounia avait ciblé certains joueurs qui ont performé en N1. Je prends le cas de Damien Nseke Ebele qui a été formé au Portel et qui est en capacité après 3 ans de N1 de montrer sa progression. C’était vraiment un joueur souhaité par Dounia, comme Pape Diop, très athlétique lui aussi sur le poste 3. S’agissant de Brice Eyaga, sur le poste 4, c’est un joueur qui était déjà ciblé par Guillaume Vizade. Certes trois viennent de N1, mais la logique était de construire une équipe complémentaire, bien sûr dans le cadre budgétaire qui est le nôtre. L’idée est d’avoir une équipe compétitive dès le 13 septembre.
Ces joueurs vont devoir passer un palier en Pro B. Est-ce un risque ?
Ce sujet-là est le même pour des joueurs qui viennent de l’étranger et qui découvrent ce championnat, ou pour ceux qui jouaient en Espoirs.
L’atterrissage a été à 2,5 M€ à peu près. Mécaniquement, avec 12 % de matchs en plus (la Pro B passe de 18 à 20 clubs), on a augmenté le budget pour la prochaine saison à environ 2,7 millions
La JAV sort d’une saison exceptionnelle. Cela va être difficile de faire aussi bien. Quels sont les objectifs pour la saison prochaine ?
L’objectif sera d’aller en play-off. Mêmê si au préalable de cet objectif, il faudra valider le pus rapidement possible le maintien. Pour cela, il faut travailler plus que les autres, travailler mieux que les autres et montrer plus d’envie. On a la chance d’avoir un public extraordinaire et on lui doit bien ça. Il est essentiel pour nous que cet état d’esprit, cette intensité soient réunis pour nous permettre de surperformer. Sous Borg ou sous Sénégal, il y a toujours eu cette intensité défensive, beaucoup de tempo des deux côtés du terrain. Ce sont clairement des valeurs qui vont avec notre club, avec le projet de Dounia e avec ce que le public attend. Un public qui sait tout autant reconnaître l’effort défensif que le alley-oop.Photo Renaud Baldassin Le budget précédent était de 2,3 M€. Quel sera-t-il la saison prochaine ?
L’atterrissage a été à 2,5 M€ à peu près. Mécaniquement, avec 12 % de matchs en plus (la Pro B passe de 18 à 20 clubs), on a augmenté le budget pour la prochaine saison à environ 2,7 millions. Il y a l’effet billetterie. On a réajusté aussi les prix vers le haut par rapport à ce qui se fait sur le marché. Nous allons aussi durant l’été reconfigurer l’espace loges pour apporter plus de confort à nos partenaires. La masse salariale sera supérieure d’environ 60.000 €.n Avec ces trois dernières belles saisons, est-ce plus facile d’attirer des partenaires privés ? On a un peu plus de 225 partenaires aujourd’hui. Un fort travail a été réalisé par l’équipe commerciale. C’est bien d’attitrer des partenaires mais il faut aussi à les fidéliser. On va mettre en place une procédure d’écoute pour avoir leur retour et voir ce qu’on peut améliorer cette expérience partenaires. C’est également vrai pour le grand public et les abonnés. Ce qui manque clairement à Vichy, c’est que les grandes entreprises du bassin ne sont pas partenaires du club. J’espère pouvoir les convaincre d’accompagner le club pour assurer sa pérennité et, pourquoi pas, pour rêver encore un peu plus haut. Et qu’en est-il des liens avec les collectivités ?
Je ne peux que les remercier, en premier lieu la ville de Vichy qui a été là pour faire face au désengagement de Clermont. Avec, également, la communauté d’Agglo, le Département et la Région, on a la chance d’avoir ces acteurs publics au soutien du club qui, je le rappelle, est le seul club professionnel de l’Allier.
Propos recueillis par Olivier Rezel