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Июль
2024

Sur la Route des Jeux: Pour Marie Wattel, l'optimisme et l'ambition, malgré tout

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Dans ce septième épisode, elle raconte ses ambitions revues à la baisse après une saison difficile, le stress d'une qualification olympique qui se joue sur une seule course et enfin le soulagement, quand le billet est acquis.

. "J'ai pris cher..."

"Il y a trois ans, je venais de faire 6ème aux Jeux, j'avais fait mon meilleur temps, j'avais même explosé mon meilleur temps, et donc je me projetais vraiment sur une médaille en 2024. Puis en 2022 je fais vice-championne du monde et je me dis que c'est bien parti. Mais ensuite, il y a eu toutes ces blessures. Ce sont des cycles, il y a des hauts et des bas et malheureusement j'ai eu un petit bas. J'espère m'en sortir avec les 20 jours qui me restent, je sens que je suis en train de remonter. Mais c'est sûr que je suis un peu déçue, je m'attendais à mieux. C'est vrai que j'ai pris un peu cher pendant sept ou huit mois. Les blessures, ça a un impact sur le corps, mais si ça n'était que le corps... L'impact est aussi mental, tu perds confiance en toi, il y a de la frustration etc. C'est sûr que j'ai eu une préparation un peu altérée. Un ou deux mois de plus, franchement ça n'aurait pas été de refus... J'ai raté la qualification pour le 50m libre pour quelques centièmes et je ne vais donc pas faire les trois épreuves que j'espérais aux Jeux. Mais j'essaie de me concentrer sur le positif et de me dire qu'il y a quand même une belle surprise qui peut arriver. Je vais essayer de viser une finale, c'est ce qui me semble à la fois ambitieux et accessible. Aujourd'hui je ne peux pas dire que je vise une médaille."

. Pas gagné d'avance

"Aux championnats de France, j'étais hyper stressée, parce qu'au final je n'avais pas beaucoup de repères en course. Deux semaines avant, j'ai fait le temps de qualif. Au début, ça m'a rassurée, mais je me suis dit +si ça se trouve c'était un coup de chance, c'était un one-shot+. Du coup, quand j'arrive, je n'ai pas énormément confiance en moi, je ne suis pas hyper sereine. En même temps, tout le monde me dit + tuvas te qualifier, c'est normal pour toi+. Tout le monde te parle de ça, ça devient vraiment concret. En plus le 100m papillon est la première épreuve. Donc tout le monde m'attend et moi je me dis +imagine, ça va être toi la première déception de ces Championnats de France...+ Donc non, franchement, ça n'était pas gagné. Ca a été une journée vraiment dure, jusqu'au dénouement. Et c'est vrai que je me suis bien lâchée à ce moment-là, de soulagement."

. Optimisme et confiance

"Ca fait plusieurs mois que je n'ai plus de douleurs, donc c'est super. Du coup, je prends beaucoup de plaisir à l'entraînement. Il a fallu repasser par des étapes, mais au lieu de les passer sur six mois, il a fallu les passer sur six semaines... L'année dernière, j'avais énormément d'entraînement dans les jambes, mais je n'avais pas confiance en mon corps parce que j'avais mal. Là, c'est l'inverse. A chaque séance on découvre de nouvelles choses et c'est mieux après. Par exemple, aux Championnats de France, je me suis sentie assez crispée dans ma nage, donc on essaie de trouver un peu de relâchement. Ensuite je pense que le déclic peut arriver simplement avec le public. J'essaie d'être optimiste. Quand j'arrive à Tokyo en 2021, jamais je ne me dis que je vais faire 56"8 et pourtant, je le fais. Et l'année d'après, jamais je ne me dis que je vais faire vice-championne du monde et pourtant, je le fais. Alors..."

Propos recueillis par Stanislas TOUCHOT